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Communication des tas : Sortir du Macky

Communication d’Etat

Sortir du Macky

Le programme n’a pas pris un pli depuis un an d’un Sénégal géré seulement depuis 2012 et même durant la grande crise politique 2019-2024 : après Ousmane Sonko, c’est autour du président Bassirou Diomaye Faye de foncer martel en tête sur Macky Sall et d’appeler à la mobilisation populaire ;  le disque n’est pas rayé, même si la voix du maître sonne faux.      La prestation du 4 avril au soir du chef de l’Etat ne répond ni à la solennité du moment, ni à la hauteur de ses charges : les non-dits de l’adresse à la Nation du 3 avril, largement soulignés sur différents plateaux, auraient pu se suffire des commentaires d’après-défilé ;  la cellule de communication qui est passée outre donne l’impression d’une volonté de présence que semble lui ravir un Premier ministre attendu à quelques jours de là à l’Hémicycle. L’overdose n’est pas loin.

Cette douloureuse parenthèse 2012-2024 refuse de se refermer, comme une plaie béante qui refuse de cicatriser : Macky Sall hante le Sénégal, Macky Sall freine le Sénégal. Comme affirmé ailleurs, le Sénégal n’est le Sénégal que depuis Macky Sall et point de salut sans la neutralisation de l’ancien président. Cautère sur jambe de bois : cela limite les perspectives d’une agrégation qui a valu tous les honneurs à des géants de la politique et dont on se pique d’être, du moins de s’y référer comme pour mieux faire apprécier la disparition des derniers mammouths de la vie vie politique sénégalaise.

L’horizon Macky Sall bouche l’avenir du Sénégal. Il est un aveu d’impuissance, une incapacité à faire face aux tempêtes qui font les grands hommes. Surtout lorsque, las, on appelle à l’insurrection populaire pour hâter le pas de sénateur de la Justice. La guérilla urbaine de 2019-2023 n’est pas une couverture pour l’inviter au débat actuel, surtout aujourd’hui que l’on est de l’autre côté pour essayer de faire plier la course dans un sens.

L’appel à l’insurrection est puni par la loi qui refuse pourtant de s’autosaisir. Aussi bien entre 2021 qu’aujourd’hui encore. À la différence de Me Abdoulaye Wade, certains ont accédé au pouvoir par le feu et le sang des martyrs. La gestion cahin-caha du pouvoir ne chasse malheureusement pas le naturel et réveille une gémellarité dont d’aucuns avaient douté : comme avec Durkheim, la division du travail social aurait pu aider dans  “la répartition des différents rôles et fonctions (politiques, économiques, religieuses, sociales, etc.) entre les membres de la société. Chacun se spécialise dans une fonction qui le rend complémentaire des autres”.

Pastef exclusif aux patriotes se conjugue sans Diomaye dont il conteste généralement les décisions majeures. Diomaye l’a apparemment compris qui s’appuie lui sur les populations. Y’a-t-il une course au sommet de l’État qui vérifie la sclérose de la communication avec cette dictature de la dépêche ? Ce serait à désespérer de la démocratie sénégalaise.
Macky Sall a opposé la force de l’État à la ruine pour laisser un Sénégal debout.
Les snipers doivent sortir du maquis.

Pathé MBODJE

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Commandant Pierre Malou : Une tête au sang froid