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Chronique : De la sincérité des urnes

Le prix de la sincérité

La chronique de notre correspondant en France

Le Sénégal a une longue histoire héroïque liée au courage, à la sincérité de ses premiers vaillants chefs religieux et coutumiers, qui ont bâti la base de ce qui a fait notre encrage dans la loyauté, la dignité et la paix. De grands hommes pétulants, chevaleresques et patriotiques tels : Monseigneur HyacintheThiandoume, Lat Dior, El Hadji Malick, Serigne Touba, Mame limamou, Serigne Tidiane Wane, Baye Thiane Sène … et tant d’autres, ont beaucoup œuvré pour l’émergence des connaissances et le développement spirituel de toute l’Afrique et du monde. Si l’école coranique avait toujours pignon sur rue, et que l’éducation avait retrouvé sa notoriété d’antan, on n’en serait peut-être pas là aujourd’hui. Malencontreusement, une pratique désordonnée d’une politique sans foi ni loi a aidé à faire dégringoler tout ce que nous avions comme valeur sacerdotale : les partis politiques n’ont plus leur charme d’antan consistant à informer vrai, à former l’électorat et à éduquer les masses ; les journalistes adulés pour leur flegme pour le pluralisme de l’information sont englués dans une partisanerie flagrante. Ils sont tous devenus un « rag bag » indescriptible, je veux dire un fourre-tout avec une absence notoire de l’école du parti et de déontologie, donc sans formation et informations réelles sur les populations. S’y ajoutent ces partis insignifiants venus s’engouffrer dans le landerneau politique par pur calcul, afin de s’approprier des dividendes en cas de victoire de leur coalition. Ces fossoyeurs du jeu démocratique national font lésion dans beaucoup de regroupements hétéroclites : ils attendent patiemment et malicieusement leur heure, pour aller bruyamment récupérer leur part du gâteau en cas de victoire.

Comment alors s’organiser et assainir l’espace politique dans le sens de donner à cette noble vocation aux relents de gentlemen agreement ? Comment restaurer nos valeurs intrinsèques liées au patriotisme, en séparant la bonne graine de l’ivraie ? Il faudrait que les petits partis qui ne représentent qu’epsilon dans l’échiquier politique national sachent aussi raison garder en fonction de leur typicité, quelle que soit par ailleurs la sincérité de leur engagement. Ces petites formations politiques sporadiques doivent aussi faire profil bas devant les regroupements significatifs. Le « Wallu » tout comme dans le  «Yewwi » a un rôle majeur à jouer pour la régulation du champ politique. Aussi, le F24 a un rôle majeur à jouer pour la consolidation des acquis démocratiques en vue de 2024. Il reste donc à l’espace politique d’être clair, lisible et propice à des compétitions consensuelles, saines et réglementaires. C’est en cela que la crédibilité d’une élection libre et transparente prendra forme pour élaguer toute forme de contestation ultérieure et se faisant, déterminer une fois pour toutes le chef de l’opposition avec un statut spécial. Que peuvent vraiment représenter certains partis sur un total de trois cent cinquante, par rapport à ces géants comme le PS, le PDS, le Pastef, le Rewmi ou l’AFP …etc. ? Oui au parrainage qui tiendra compte de tous les candidats représentatifs, et Non au sabotage électoral qui fera de la future présidentielle un fourre-tout. Sinon la sincérité des urnes prendra un sacré coup.

Tidiane SÈNE,
Toulouse