Benno : Amadou Bâ sous coupe réglée
Amadou Bâ candidat de Benno Bokk Yakaar
Macky Sall à la manœuvre
mais (son poulain ne sera pas) le seul et unique candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar éclatée, en dehors des compagnons qui ont quitté le navire qui gîte
Même si 9 et 9 font 18 et renvoient toujours à 9 (8+1) selon la numérologie chère au président, la décision annoncée à la veille du 11 septembre est un véritable attentat contre la coalition au pouvoir : Amadou Bâ candidat de la majorité à la Présidentielle 2024, c’est plus Macky Sall aux commandes qu’un Premier ministre que le Sénégal a eu de la peine à voir ; les réflexions désobligeantes à son endroit, le 04 avril dernier, pour dures qu’elles aient été, sont ce que la majorité des Sénégalais pensent d’un homme qui a peur même de son ombre et qui rase les murs en plein lumière. Heureusement, la crise de juin de juin a aidé à mettre un visage sur un nom pourtant familier à une importante frange des populations sénégalais, plus pour ses fonctions antérieures qu’à la station primatoriale. Au surplus, Amadou Bâ s’est essayé sur le terrain politique, bien que limité au seul espace régional dakarois : ses différents échecs plus que ses succès régionaux confortent les majors de la formation présidentielle qui s’estiment lésés d’avoir été privés de ce qui devait leur revenir de droit après la traversée du désert de 2008 à 2012.
Macky Sall confirme cependant par son choix sa position de toujours : il ne doit rien à personne, surtout pas à ceux qui ont largement profité de ses douze ans de présidence.
Amadou Bâ lié par une procédure humiliante que n’a jamais connu un candidat à la présidentielle doit également accepter les quolibets de ses nombreux adversaires au sein de la formation présidentielle : les candidats recalés et leurs sympathisants n’accepteront pas de participer un jeu pipé par le choix du plus tendre agneau favorable à la survie de Macky Sall ; les démissions bruyamment annoncées avant et après le choix du 9 septembre donnent une piètre valeur à la Charte qui renvoie par ses 13 points à Jésus et ses apôtres autour de la Cène où l’élu avait prédit qu’il se ferait trahir par trois fois avant la fin de la nuit.
Ces départs sont prémonitoires d’une fin de règne dans la débandade généralisée au niveau bilatéral (Alliance pour la République) et multilatéral avec une coalition qui va se rétrécir comme peau de chagrin avant les départs attendus ; ceux qui avaient été poursuivis dès 2019 pour délit d’ambition vont continuer leur rêve, devant une situation où jamais sans doute les égalités de départ n’avaient tant existé auparavant.