Bambey : De Pierre Senghor à Aïda Mbodj
Aïda Mbodj
Reine-mère, Super Linguère
Il faut comprendre l’enthousiasme d’un Fabrice Nguéma quand il évoque le nom de Aïda Mbodj : celle qu’il appelle la “Lionne de Baol” avec son inimitable accent fusion de Mongomo et de Libreville est bien l’authentique descendante des Linguères de Nder. La bataille de 2011 venait avant le triomphe sur Modou Diagne Fada avec la crise de la présidence du groupe parlementaire “Libéral et Démocrate” à l’Assemblée nationale en 2016. D’avoir voulu arrêter la mer avec ses bras devant la puissante vague du changement imposée au Sopi en 2012 était encore signe d’un entêtement et d’une dignité qui expliquent le suicide des femmes de Nder pour refuser tout asservissement, surtout de la femme par l’homme. Aïda Mbodj en est un exemple vivant ; elle a la particularité cependant d’agir dans les deux sens, rejetant aussi la dictature de la femme. C’est ce qui explique sans doute son penchant pour son fils Ousmane Sonko traqué de toutes parts et cherchant appui pour rester debout devant une aussi forte adversité faisant feu de tout bois ; la reine est ainsi mère, Queen Mum. Le syncrétisme de la forte intelligence de la Baol-Baol et de la Oualo Oualo lui a permis de réunir les deux royaumes et leurs dépendances de Ndiang Bambodj et de Gandiaye, plus au Sud, fief de princes de sang de Bracks et de Linguères comme Souleymane Ndéné Ndiaye, petit-fils de Coumba Daga Mbodj, Valdiodio Ndiaye, déjà prince du royaume des Guelwar, fils de Adiaratou Sira Mbodj.
On comprend alors qu’aucun président de la République ou candidat n’ait souhaité avoir contre lui une dame d’une telle envergure.
On la surnomme « La lionne du Baol ». Aida Mbodj fait partie des femmes qui ont marqué l’histoire politique du Sénégal. Née à Bambey le 20 mars 1957, Aissatou Mbodj a longtemps servi sa ville d’origine et son pays. Son parcours dans l’arène politique témoigne l’appellation de «lionne du Baol ». Avec Léna Fal Diagne, Adia Arame Diène, Caroline Diop, elle mérite la respectueuse appellation de “Madame Mon Frère” pour avoir indiqué la voie de l’ouverture à la gent politique masculine.
De toute la cartographie des grands hommes de la localité, Aïda Mbodj est la seule native de Bambey qu’elle chérit aux larmes ; tous ont cependant cette particularité d’aimer aussi Bambey et d’avoir consacré tout leur génie pour le développement de la localité.
Pierre Senghor est le premier maire de Bambey qui entame la construction de la fameuse et légendaire Ecole nationale des Cadres Ruraux et du CNRA. “Pierre Senghor, Djibril Sène, Mbar Fall, Pape Diouf ont tous présidé aux destinées de la commune de Bambey sans être des natifs de la ville”. Une université est née, renforçant la dimension intellectuelle de la ville.
D’autres ont accolé leur nom à la ville comme Samba Laobé Fall, Assane Diagne et le “Duc” Pape Ndiamé Sène de la Convention du Baol.