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Arame Diène, Allalou Yalla Ne sous la bonne étoile de Seydi ababacar Sy

Arame Diène, Allahou Yalla

Un don de Dieu

né sous la bonne étoile de Seydi Ababacar Sy

D’être née littéralement sous le khalifat de Seydi Aboubacar Sy a sans aucun doute favorisé l’amour de Adja Arame Diène pour Tivaouane et le saint homme.

La famille, parents, alliés et sympathisants ont perpétué la tradition le 26 mars dernier en organisant une journée de prières et de recueillement en la mémoire de Arame Diène. 17 ans après, c’était comme c’était hier.
Arame Diène était un don de Dieu : son amour pour Khalifa Ababacar ne s’expliquait que par une proximité avec le plus célèbre chef de la confrérie tidiane de Tivaouane : de 1926, à sa naissance, à 1957, année de la disparition du saint homme, elle vivra la plénitude d’un Khalifat entamé presque avec Sokhna Arame Diène en 1922. Reparler d’elle en ces périodes rroubles revient à célébrer le culte de la fidélité dans une société actuelle en déperdition.

Adja Arame Diène. A la simple évocation du nom de cette baronne du Parti socialiste (PS), le mot qui vient aussitôt à l’esprit est la fidélité, une vertu qu’aura incarnée cette militante de la première heure du PS, qui fut la première députée à s’exprimer en wolof (langue nationale majoritaire) à l’hémicycle.

‘’La disparition de Adja Arame Diène est l’affaissement brutal d’une géante de l’histoire politique sénégalaise. Elle est surtout une grande dame de cœur, d’esprit, symbole vivant de la foi militante, et surtout de la fidélité aux idéaux défendus’’, témoignait ainsi sa fille dans le 10ème numéro des Cahiers de l’alternance édité par le Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI).

Cette figure emblématique de la politique sénégalaise, en plus d’avoir voué une fidélité sans faille à Senghor puis à Abdou Diouf, avait fait l’unanimité au sein de la classe politique, mais également de la société sénégalaise toute entière, pour son attachement aux valeurs tels que la générosité, le respect de la parole donnée, la fidélité et la foi.

Son surnom de ‘’mère’’ du Parti socialiste n’est pas fortuit, car Adja Arame avait gagné l’estime de tout un parti, mais aussi de tout un peuple. Cela explique pourquoi elle est restée à l’Assemblée nationale de façon ininterrompue, durant cinq législatures, de 1983 à 2001, après la chute du Parti socialiste, à la faveur de l’alternance survenue un an plus tôt.

Adja Arame était parmi les femmes qui comptaient dans son parti en faisant partie du cercle de décisions, mais surtout en tant que présidente du mouvement des femmes de la formation politique qui dirigea le Sénégal quarante ans durant.

Née en 1926 dans le populeux quartier de la Médina, près du centre ville, Adja Arame a été une constante, une forte personnalité politique.

Aujourd’hui, sur les murs de sa maisons située à la rue 18 x 15, trônent encore les portraits des présidents Senghor et Diouf. Une manière pour sa famille de perpétuer les valeurs qu’elle portait en elle et auxquelles elle a cru jusqu’à sa mort.

Sa non-maîtrise de la langue officielle et de travail, le français, n’a jamais été un handicap pour cette dame qui, selon sa fille Gaelle Camara : ‘’Seule la vérité l’intéressait et elle était convaincue qu’elle allait toujours triompher. C’est le soubassement de toutes ses entreprises et ses relations’’.

Arame Diène ne fréquente pas les écoles françaises, les filles léboues n’étant alors pas autorisées à fréquenter l’école.

Diène entre en politique en 1945, suivant la tradition familiale ; ses parents étaient des partisans d’Alfred Goux. Elle est membre du Bloc démocratique sénégalais avant de rejoindre le Parti socialiste du Sénégal en 1947 avec son mari. Elle est élue à l’Assemblée nationale en 1983 aux côtés de Ramatoulaye Seck et Aïda Mbaye ; les trois femmes sont devenues connues pour leurs capacités politiques malgré un manque d’éducation formelle. Elle est la première personne à parler wolof au sein de l’Assemblée nationale et la première femme analphabète élue dans cet organe. Elle ne quittera l’Assemblée qu’en 2001 après cinq législatures.

Elle est citée par certains comme la «mère» du Parti socialiste sénégalais et joue un rôle important dans sa branche féminine, étant à la tête de la section des femmes du parti et de l’organisation régionale du parti dans la presqu’île du Cap-Vert. Elle limite sa participation aux sessions de l’Assemblée, traitant des problèmes affectant les agriculteurs, les femmes, les enfants et la santé; elle préfère ne pas aborder la défense et les questions financières.

Un bel exemple à méditer pour la classe politique actuelle, adepte de la transhumance tous azimuts, contraire aux valeurs et à l’éthique et qui, au final, crée une confusion terrible au niveau des principes et des idéologies véhiculés par les partis, au point de créer des alliances contre nature plutôt déroutantes et décevantes pour le peuple.

Adja Arame fut rappelée à Dieu le 26 mars 2005, dans la maison où elle est née, a grandi et a toujours vécu. Elle fut très attachée à son guide : Serigne Khalifa Ababacar Sy.

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Avec :

Dakaractu.
Wikipedia