Amadou Bâ tout beau tout neuf
Amadou Bâ tout beau tout neuf
Nouveau Benno ou Apr-bis ?
La presse lui avait trouvé un chiffre fétiche, tout neuf, et lui a taillé de habits neufs et beaux comme un sou neuf pour qu’il soit tout beau tout nouveau pour se présenter ce jour aux Sénégalais : la 9ème heure du 9ème jour du 9ème mois, pour se lancer en portant sa formation politique sur les fronts baptismaux. Lui voulait se donner le temps de la confirmation de certaines promesses pour ratisser le plus large possible. Surtout que les manifestations de sympathie viennent de plusieurs courants des populations sénégalaises. Amadou Bâ plonge pourtant, ce lundi, à la 9ème heure multipliée par deux, du neuvième jour du neuvième mois.
Il a toujours le magnifique tableau du cheval dans son salon et se fait parfois chambrer par le visiteur du soir sur ses attaches apéristes ; il hésite à l’enlever, nostalgique d’une époque qui lui donné tant et permis une aventure formidable avec le Sénégal et les Sénégalais.
Sur le plan de la densité physique (membership) comme sur le plan de la densité morale, les écueils se multiplient sur le chemin de Amadou Bâ : s’il veut maintenir sa garde rapprochée, il veut éviter une formation qui serait le clone de l’Alliance pour la République (Apr) qui se viderait pour le rejoindre. Perfectionniste, Amadou Bâ ne voudrait pas d’une querelle de préséance qui ferait des autres, back benchers, un “supplément d’effectif” alors que leur poids moral pourrait être d’un apport décisif ; ce serait à ses yeux le premier moment de dissensions de ceux qui cherchent à être utiles. Au demeurant, le fétichisme du 9 ne l’enchante guère : s’il se veut neuf, il le veut avec ses amis, alliés, sympathisants et autres, et ses ennemis même : depuis les bizarreries de la campagne électorale de mars dernier en effet, de solides filières de solidarité se sont créées, qui se sont renforcées ; elles comprennent tous les compartiments socio-économiques de la société sénégalaise. L’appréciable résultat de la Présidentielle malgré le boycott de sa formation politique a renforcé ces mouvements de sympathies qui se sont manifestés au grand jour ou ont réagi avec prudence, à la manière de la section bleue du Parti démocratique sénégalais et des formations semi-clandestines marxistes-léninistes ou maoïstes des années 70. Sauront-ils agir avec efficacité une fois mis sous les feux de la rampe ?
Pathé MBODJE