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Alternances : Passifs cumulés

La chronique de Gorguez

Sénégal : Avortons d’alternances présidentielles

UNE DÉMOCRATIE COURBANT L’ÉCHINE SOUS LE POIDS ÉCRASANT DE PASSIFS CUMULÉS CONSÉCUTIFS À DEUX AVORTONS D’ALTERNANCES PRÉSIDENTIELLES !

19 mars 2000-19 mars 2025, un quart de siècle(déjà !)depuis le changement inédit de régime par la voie des urnes ! Après 40 années de règne sans partage du parti de Léopold Sédar Senghor passant le témoin au dauphin Abdou Diouf 35 au milieu du gué. Contraint, ce dernier de couper court à une longue tradition systémique de détournements de suffrages électoraux : il concédait ainsi sa défaite face au Sphinx Abdoulaye Wade, maintes fois renaissant de ses cendres, en dépit d’entrées et sorties répétées de Rebeuss qui n’entamaient en rien la courbe exponentielle de sa popularité !
Cette fois, après deux épisodes malheureux, la victoire populaire sans ambages ouvrirait une ère nouvelle de bon débarras aux criquets pèlerins dévastant le champ démocratique, pour l’avènement de laquelle le nouveau locataire du Palais de l’venue Roume avait mis sa vie dans la balance pendant 26 ans d’opposition acharnée. Laye Ndiombor fut ce surnom que lui colla Senghor !
Patatras ! Brusque coup de frein et virage à 180 degrés vers des lendemains d’incertitudes pavés de “wax-waxeet” durant 12 années d’alternance acte 1. Pris dans un drame cornélien, Wade lui-même hésitait entre incarner le pouvoir ou bien jalousement continuer en même temps de porter le badge de chef de  l’opposition à son propre régime !

Son tombeur électoral, alternance acte 2, capitalisera sur ces “ndiombreries” (ruses) politiques ratées d’un mentor désavoué, autrefois vénéré. Il est dans tous ses états à l’idée de perdre le pouvoir à Macky qui prenait du poil de la bête politique, piaffant d’exhumer les affaires Karim Wade !
Suffisant pour faire bondir “le Lièvre” de son terrier pour tenter un forcing anti constitutionnel sur fond de gros nuages annonciateurs de fin de règne inéluctable ! Sans plus tarder, il agita le spectre d’un 3ème mandat à assortir d’un projet de ticket présidentiel à faire voter et passer comme colis (piégé) à la poste par sa majorité parlementaire mécanique. Un peuple déterminé lui barrera la route. Parmi eux, un Niasse et sa fameuse pierre à la main et un Mackythustra en mode oppositionnel ! Se sentant la puissance de…4X4 grosse cylindrée politique, Macky ne perdra pas de temps d’aller tâter les réalités du terrain de pré-campagne aux quatre points cardinaux du Sénégal des profondeurs.

Pendant ce temps, encore elle, l’opposition se réunissait dans la désunion congénitale, juste le temps d’un énième show de façade, pour prétendre s’accorder autour d’une candidature unique de la coalition Benno Siggil Sénégal. Le menu semblait suggérer un plat de résistance soit avec du… Moustapha Niass ou du Ousmane Tanor Dieng à servir aux citoyens. Ces derniers les mettaient au test, attendant en vain de remplir ou pas leurs plats !
Face aux odeurs de mauvais goût qui se dégageaient, un troisième larron, surgi du…ma(cky), qui s’imposera en recette miracle à base de…”merle faute de grive”. Le reste sera question de poésie politicienne de campagne électorale bien rimée ! Et bien sûr des promesses de somptueuses prairies à faire baver des transhumants professionnels ou déguisés, comme le HCCT, le perchoir de l’hémicycle parlementaire… où atterrirent respectivement deux des ex-protagonistes “Benno Siggilistes” au lendemain de la victoire des Benno-Bokk-Yaakaaristes (BBY), un agrégat de partis et autres corps difformes et diffus la plupart, “APéRisés”(dans le champ magnétique de l’APR, le parti du nouvel élu de l’alternance acte 2).
Au terme de deux mandats, atteint du syndrome du troisième mandat, ce jeune premier président né après l’indépendance de son pays s’illustrera pire que ses devanciers de la vielle garde. Eux, au moins, auront fait montre d’une noblesse d’âme, sortant par la grande porte, et de retenue, à défaut d’une bonne tenue de gestion socio-économique d’un pays condamné à un éternel recommencement !

Gorguez DIOP