Algérie-La poésie de la mer
« Le chemin de Tamanrasset… (Algérie)
La géographie de l’Algérie est une poésie qui vient de la mer…
Les poètes, les peintres, les philosophes, les écrivains sont arrivés par la mer et ils ont chanté l’Algérie, ils ont chanté Alger la blanche, ils ont chanté la Casbah d’Alger mais aussi les autres villes comme Ghardaïa, Bejaïa, Batna, Thenia, Tipaza, Annaba, Mascara, El Guetna, Aïn-Témouchent, Cherchell, Gassi Touil,Tamanrasset et El Goléa…
Il arrive qu’un chemin commence dans la ville de Paris, à l’église Saint-Augustin et qu’il se termine deux fois : à Tamanrasset (1916) en Algérie, une première fois, et à El Goléa (1929), en Algérie, une deuxième fois…
Damas, Alger…(émir Abd el Kader)
Il était une fois, le « chemin de Tamanrasset»…
Prendre un jour la décision de « partir pour l’Algérie » et de s’y installer définitivement relève d’un pari mais la foi est incompatible avec le pari…
Paris ?
Pari ?
« Partir… » : c’est le mot écrit par le poète Aimé Césaire dans son « Cahier de retour au pays natal » (1939).
« Au bout du petit matin…».Le poète Aimé Césaire est reparti vers son pays natal, la Martinique, la « Martinique charmeuse de serpents »…
Le moine, l’ermite, le Père Charles de Foucauld, canonisé le 15 mai 2022 n’est jamais 
reparti vers son « pays natal », la France, son pays « hexagonal »…
Le moine a choisi – un autre a décidé à sa place – de rester au milieu de son « cœur natal » et son cœur a cessé de battre, en plein désert…
Comment entendre le « dernier battement » de cœur d’un moine devenu ermite, en plein désert ?
Le moine devenu ermite est tombé devant la porte de son ermitage à Tamanrasset…
C’était le 1er décembre 1916…
Comment imaginer que nous soyons arrivés à Alger la blanche en 1974 et que nous ayons vécu longtemps près de la mer (Boumerdès) sans jamais avoir pu – c’eût été un miracle – capter le « dernier battement du cœur » de l’ermite de Tamanrasset ?
Il faut refaire tout le « chemin de Tamanrasset » en passant, comme le Père Charles de Foucauld, par Alger et emprunter le plus court chemin vers l’ermitage puis vers la « dernière demeure » de l’ermite qui « dort » à El Goléa…
Le poète Antonio Machado, « dort » à Collioure…
L’ermite est devenu un saint mais les cloches ne sonnent pas dans le désert…
Seuls sonnent, dans le désert, les « grelots » des animaux qui passent…
Toute rencontre « désirée » comprend des étapes car la géographie a préexisté à l’homme…
Le Hoggar de Tamanrasset a vu passer hommes, femmes et enfants, mais aussi chèvres et moutons…
Les hommes qui ont vécu dans le Hoggar ont « raconté » leurs histoires sur les parois des grottes, ils ont dessiné ; l’art pariétal est né avec eux…
Arts rupestres du Tassili des Ajjers (Hoggar)
Les hommes et les femmes empruntent tous les chemins possibles à la recherche de la « lumière », celle qui « éblouit »…
Les torches allumées, tard, par les « premiers hommes », brillent toujours dans le désert comme de petits soleils…
Le père devenu moine le 16 janvier 1890, « moine trappiste », connaissait son chemin qu’il avait « entrevu », en songe, en terre sainte, terre de la révélation…
Le moine trappiste a laissé ses empreintes en terre sainte…
Le rendez-vous sera honoré lorsque sonnera l’heure de la rencontre des « Algériens »…
Le « chemin de Tamanrasset » traverse plusieurs villes algériennes qui ressemblent aux villes anciennes…
Partir et ne plus revenir…
Le cycle ne s’est pas refermé, la boucle est restée ouverte…
De Tamanrasset à El Goléa, d’autres hommes ont tracé un autre chemin…
Parmi ces hommes il y eut l’ami de l’ermite, le général Laperrine qui avait souhaité être enterré à El Goléa aux côtés de l’ermite, le Père Charles de Foucauld.
Souvenons-nous que l’émir Abd el Kader, mort à Damas le 26 mai 1883, avait également demandé à être enterré aux côtés de ses maîtres Abd el Kader El Jilani et Ibn Arabi.
Deux destins algériens, même si le Dr Frantz Fanon qui a connu le poète martiniquais Aimé Césaire, qui a pris la décision de rejoindre le FLN (Algérie) à Tunis en 1954, a également été enterré en terre algérienne ; le Dr Frantz Fanon a eu le temps de « mûrir » son projet et il est devenu algérien…
Tous les « chemins de lumière » se croisent un jour au milieu du désert…
Le « chemin de Tamanrasset » est un « chemin de lumière »…
El Djezaïr, îles et astéroïde (26 mai 1916)…
Vovo Bombyx
13/04/2023