Affaires religieuses : Sans “équitabilité”
Affaires religieuses
Sans “équitabilité”
Le principe d’équitabilité a échappé à l’État dans la nomination d’un directeur des Affaires religieuses.
Déjà une controverse à propos de la création d’une Direction des affaires religieuses. Dans une tribune d’une érudition remarquable, frère Dr Pierre-Marie Niang a élevé des objections et réserves sur le projet de création d’une Direction des affaires religieuses. Il suppose même que celle-ci serait forcément confiée à un musulman. Une spéculation hasardeuse. Un directeur n’est que délégataire d’un pouvoir qui vient du président de la République lequel est chef du pouvoir exécutif. Aujourd’hui et ce qui serait peut-être ce pouvoir est exercé par le Général Jean Baptiste Tine que nous avons vu représenter l’Etat dans des cérémonies religieuses, notamment musulmanes, alors que lui-même est de confession chrétienne. Nul ne s’en est offusqué.
Les nouvelles autorités apprendront peut-être de cette erreur en évitant d’annoncer des décisions qui ne sont pas encore prises sans au préalable recueillir les avis de personnes qui voient les choses non pas superficiellement mais en profondeur. L’enfer est pavé de bonnes intentions dit l’adage. Le Sénégal a eu une pratique en matière de religion qui, à défaut d’être parfaite, n’a pas amené de controverses ou des divergences entre des communautés qui cohabitent harmonieusement.
Ne cédons rien au diable. Il est notre ennemi et il se cache dans les détails disent les américains. Et ils n’ont pas tort.
Les troubles peuvent venir d’une volonté d’amener des nouveautés dans un domaine où régnaient le calme, la paix. Certaines innovations ont tué et le calme et la paix là où on pensait qu’ils y étaient pérennes.
Jean reste avec sa religion et Mouhamed avec la sienne. Et chacun vit avec l’espoir d’aller au Paradis. En attendant, évitons de créer l’enfer sur terre. Ceux qui l’ont essayé et y ont échappé ne sont pas prêts de recommencer. Une sagesse élémentaire.
Ababacar Sadikhe DIAGNE