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Tivaouane : Makhtar Cissé, gardien du temple

Mosquée de Tivaouane

Mouhamadou Makhtar Cissé, gardien du temple

Son grand-père Fara Mbodj avait fabriqué la case où   El Hadji Malick Sy a passé sa première nuit  à Ndiarndé ; l‘histoire, c’est comme le bon sang ; le petit-fils Mouhamadou Makhtar Cissé est le  président du Comité chargé des travaux de la grande mosquée de Tivaouane dont il détient la clé.

Que le ministre Inspecteur général d’État soit le gardien du temple à Tivaouane coule de source : son grand-père Ablaye Yacine Diakhaté Yag Alla Sèye Khary Diop a tressé la case où El Hadji Malick a passé sa première nuit à Ndiarndé. Lui et ses frères Ndiack et Sa Tode, en particulier, s’étaient mis au service du saint homme qu’il avaient suivi depuis Gaé, dans ce vaste mouvement de rédemption des tiédos du Oualo qui avaient décidé de faire amende honorable en se mettant au service de l’Islam ; Ablaye Yacine et les siens rejoignaient tous ces nouveaux convertis dont la foi soulevait les montagnes et qui avaient par la suite fait le siège de Sikasso avec Ahmadou Cheikhou. Manougou Mbodj y perdit un membre.

 “Homme de courage et d’honneur, Lassana Zana Coulibaly a combattu pour Sikasso et a dû s’exiler devant la victoire des envahisseurs blancs un Premier mai 1898“, note Le Devoir–lire en page 7 (http://gmetech.info/passe-present-lassana-zana-coulibaly-le-chemin-de-lhonneur-a-donne-senefobougou-lancetre-ndioloffene-a-saint-louis).

L’histoire de Lassana Zana Coulibaly est en effet celle d’un exil, le même qu’il partage avec d’autres, petits Poucet qui essaimeront tout le long de la vallée, avec les Seck, les Mbodj, les Gaye et autres Guèye et Sarr au Fouta,  dans cet exode d’hommes, de femmes, d’enfants, de vieillards et des sofas ou guerriers.

“À Saint-Louis où ils se retrouvent après le Fouta, les autres fondent un quartier qui deviendra célèbre : Ndiolofène, alors en langue de chez eux, Sénéfobougou, village des Sénoufou, pour conserver les racines”.

L’histoire, c’est finalement comme le bon sang. Ça n’est donc que justice si Mouhamadou Makhtar Cissé présente en septembre 2024 les clefs de la mosquée au khalife général serigne Babacar Sy Mansour et si, président du Comité chargé des travaux, il se retrouve guide éclairé du président de la République Bassirou Diomaye Faye venu visiter la grande mosquée à la veille du Mawloud.
Dans sa grande sagesse, Mawdo demandera à certains des premiers de ses accompagnants de retourner au Oualo maintenir la lignée en fondant un foyer. “Le siècle avait alors deux ans“, si l’on en croit Victor Hugo. “Fara Mbodj est devenu Abdoulaye, tout comme Sa Tode est devenu Abdoulaye Sèye…. Grâce à leur séjour à Ndiarnde”, renseigne notre source. Mawdo leur faisait définitivement quitter la toge tiédo pour le manteau de l’Islam et des compagnons du prophète Mohamed, Psl.

C’est la mort dans l’âme que Mouhamadou Makhtar Cissé a répondu présent au gouvernement du Premier ministre Sidiki Kaba du 9 mars 2024 au 2 avril 2024. Retiré de la politique quelques années auparavant et malgré l’insistance de ses proches, ilse voulait sur les traces du grand-père, au service exclusif de Mawdo et de la Tidjanya.

Pathé MBODJE