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Présidentielle et mois de la Femme ; Paroles, paroles, paroles

Présidentielle/mois de la Femme

Des programmes à l’épreuve du mois de mars

Des candidats promettent le changement aux femmes

L’élection présidentielle 2024 survient dans un contexte exceptionnel : elle coïncide avec le mois dédié aux droits de la Femme. Comme chaque année, ce mois de revendication pour les droits de la femme s’est vu célébré dans tous le pays. Pour les citoyennes sénégalaises, la Présidentielle vient à pic, les femmes saisissent l’occasion de choisir leur candidat en fonction de la place que la femme occupe dans les programmes. Il s’agit pour les femmes d’élire le futur président de la République du Sénégal selon des critères précis : l’apport de solutions face aux revendications sélectives.

Par Khadidiatou GUEYE fall,

Cheffe du Desk Société

La coalition Aly Ngouille Ndiaye 2024 n’a pas oublié les femmes dans son projet réservé au Sénégal. Il promet aux femmes pour une meilleure santé de la mère, un congé de maternité de 04 mois, une amélioration du statut de la femme dans le milieu professionnel (travail égal, salaire égal, avantage égal, à compétence égale).

Le programme alternatif de développement économique et social de Suxxali Sénégal de Gakou 2024 garantit le renforcement de l’autonomie des femmes en éliminant les obstacles qui entravent leur pleine participation dans divers secteurs-clés.

Pour Mamadou Lamine Diallo, candidat de Tekki 2024, le financement de la planification familiale, la gratuité de la césarienne, la prise en charge intégrale de la santé de la reproduction, la révision de l’art 277 du Code de la famille pour élargir aux femmes la capacité juridique de donner l’autorisation de sortie de territoire à son enfant, l’allongement du congé de maternité et la prise en compte des périodes d’incapacité sont parmi les mesures-phares sollicitées par les femmes.

Pape Djibril Fall privilégie la prise en charge de la mère et de son enfant mais également la lutte efficace contre les violences basées sur le genre.

La femme étant le socle de la société est souvent laissée en rade. Mais pour ce mois de Mars, la coïncidence avec l’élection présidentielle donne espoir pour une meilleure prise en compte des revendications des femmes.

La chaise présidentielle est la convoitise des 19 prétendants retenus par le Conseil constitutionnel. Ces 19 candidats disposent chacun d’un programme pour bien gouverner le pays. A l’instar des pêcheurs ou agriculteurs, les femmes demandent une implication dans les programmes des candidats. Leur mois de revendication donne une particularité à leur choix.

Selon Ndèye Sokhna Thiam, une ménagère, les femmes doivent s’identifier dans les programmes des candidats. Le problème de Ndèye Sokhna Thiam est les nombreux obstacles qui se présentent à elle quand elle se lance dans l’entreprenariat. « Des femmes comme moi qui ont vite arrêté les études ont besoin de soutien pour entreprendre. Notre dévouement est remarquable. Si un candidat voudrait qu’on vote pour lui, il est obligé de prendre en compte nos revendications. On ne peut pas voter pour un candidat qui ignore nos soucis »;  fait savoir Ndèye Sokhna Thiam, une passionnée de fabrication de abayas.

Cette femme préfère garder son nom de l’anonymat. Elle travaille dans une organisation internationale. Mariée et mère de deux petits garçons, elle se retrouve bouleversée parfois par les contraintes du mariage. Il est hors de question qu’elle sorte du pays sans une autorisation parentale. Son problème est presque celui de toutes les femmes, surtout celles divorcées. D’après elle, une autorisation parentale partagée doit être le premier cadeau des femmes. « Actuellement, je suis déjà fixée sur mon choix de vote. Un candidat qui omet nos revendications ne mérite pas de diriger ce pays car les femmes sont les leviers du développement ; personne ne peut se passer d’elles » poursuit-elle. Notre interlocutrice nous explique que le programme de la Coalition Diomaye président semble connaître de bout en bout les revendications des femmes. « Dans la partie visée, le candidat nous promet l’autorisation de la recherche de paternité pour les femmes et les filles victimes de grossesses non désirées, l’élargissement des fonds de la justice aux femmes qui ont besoin de test d’ADN pour une reconnaissance de paternité et à celles ayant besoin d’un accompagnement par des services soutien psychologique dans le cas d’un viol, le reversement systématique de la pension de la femme décédée à ses ayant-droits, même lorsque le conjoint est un travailleur, l’élargissement de l’autorité parentale à la femme en initiant une réforme du code de la famille sénégalais. Tous ces points positifs vont dans le compte de la femme », énumère notre interlocutrice. Elle déplore le manque de solidarité de la candidate Anta Babacar Ngom : « Je pense qu’en tant que femme, notre première avocate devrait être les candidates, mais hélas nous n’avons qu’une seule candidate et cette dernière ne prend en compte les femmes que dans le domaine de l’émancipation des femmes ». Pourtant dans les programmes d’autres candidats, les revendications des femmes occupent une place importante.

Khadidiatou GUEYE Fall