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Le Sida s’impose chez les homosexuels

AVEC UN TAUX DE PREVALENCE DE 27%

Le Vih/Sida s’impose
chez les homosexuels

Par Aïssatou THIOUNE,
Responsable du Desk Santé

La prévalence du Vih pose un réel problème chez les populations-clés, notamment les hommes qui ont des rapports sexuels avec les hommes (Hsh), les professionnels du sexe (Ps) et les consommateurs de drogues injectables (Cdi). Au Sénégal, 27% des hommes qui ont des rapports sexuels avec les hommes vivent avec le Vih. Cette révélation a été faite par le chargé des programmes de l’alliance nationale des communautés pour la santé (Ancs).
Les régions du sud, du sud-est et du centre présentent des prévalences au-dessus de la moyenne nationale.
49% des infectés se trouvent à Dakar.
La plupart des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes sont des bisexuels et 98% de ces hommes ont des relations hétérosexuelles, cela veut dire qu’ils sont en couple avec des femmes.
S’intéresser à ce secteur est une préoccupation de santé publique.

Mame Mor Fall

La situation épidémiologique, dans la région de l’Afrique de l’Ouest et du centre (AOC) comptabilise environ 6,5 millions de personnes vivant avec le VIH (PVVIH). Le profil épidémiologique dans cette région est toutefois très diversifié ; en effet, si la prévalence moyenne régionale du VIH est d’environ 2,3% pour l’AOC, des écarts importants sont à noter entre pays à forte et faible prévalence.
Au Sénégal, la prévalence du VIH est de 0,3% mais la répartition de la prévalence selon les zones géographiques montre des disparités. Selon l’Alliance nationale contre le Sida (ANCS), globalement les régions du sud, du sud-est et du centre présentent des prévalences au-dessus de la moyenne nationale. Il s’agit respectivement des régions de Kolda et Ziguinchor (1,5 %) suivies de Kaffrine (0,9 %), Tambacounda (0,8 %), Kédougou (0,6 %). De plus, les niveaux de prévalence élevés au sein des populations-clés comme les hommes qui ont des rapports sexuels avec les hommes (HSH), les professionnels du sexe (PS) et les consommateurs de drogue injectables (CDI) sont la preuve qu’il y a nécessité d’agir autrement par rapport à leur accès aux services de VIH, de santé sexuelle et reproductive et de droits humains.

Selon le responsable des programmes à Ancs Mame Mor Fall, aujourd’hui on se rend compte qu’il y’a deux défis majeurs qui guettent la lutte contre le sida : ce sont les droits humains et le genre. « Il y’a des groupes qui sont très affectés par le Vih ; c’est ce que l’on appelle les populations-clés qui ont des prévalences Vih très élevées ; les hommes qui ont des relations sexuelles avec les hommes ont une prévalence nationale qui tourne autour de 27%. C’est aussi valable pour les professionnels du sexe qui tourne autour de 5,3% et les consommateurs de drogue injectables avec une prévalence de 3,7% », révèle-t-il. Cependant, il indique que l’analyse des nouvelles infections chez les jeunes populations clés montre également des situations, notamment chez les HSH. « Sur l’ensemble des nouvelles infections parmi les hommes de 15-49 ans, 69% sont survenues chez les jeunes HSH ».

« 49% des hsh qui sont infectés se trouvent à Dakar »

À l’en croire, chez les Hsh, la plupart sont des bisexuels et 98% de ces hommes ont des relations hétérosexuelles, cela veut dire qu’ils sont en couple avec des femmes. « Si les Sénégalais ne se mobilisent pas pour lutter contre la stigmatisation, je vous assure qu’au-delà de 2030, nous serons là à parler et à réfléchir sur des réponses adaptées pour freiner la propagation de la maladie », indique-t-il. M. Fall d’ajouter que 49% des hsh qui sont infectés se trouvent à Dakar. « Pour les régions de Dakar, Saint-louis, il y’a des prévalences de 34% ».