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Pétrole & Gaz : Diplomatie énergique

Sénégal 

Gaz, pétrole et diplomatie 

Le premier baril de pétrole brut sera extrait du champ de Sangomar, selon les dernières informations publiées, au cours du dernier trimestre 2023.

Le premier mètre cube de gaz naturel sera extrait du champ de  Grand Tortue Ahmeyim (GTA) au cours du quatrième trimestre 2023.
Les organisations internationales comme l’OPEP, ou encore l’APPO (Organisation des Producteurs de Pétrole Africains, créée en 1987) accueilleront bientôt le Sénégal qui accédera à son nouveau statut de pays producteur de pétrole et de gaz.
L’expérience sénégalaise de la gestion d’une chaîne pétrolière comprenant le maillon essentiel de la production de pétrole et de gaz débutera en 2023/2024
La chaîne pétrolière et gazière du Sénégal ne sera plus une ” chaîne pétrolière et gazière inversée…’’
Des ” benchmarks’’ ont été organisés par des structures qualifiées de l’Etat au cours des dernières années.
Le Sénégal devrait maintenant – ce travail a certainement commencé – concevoir et déployer les ” axes de sa diplomatie pétrolière et gazière’’ future, en préparant ses hommes et ses femmes à ce noble métier.
Bien sûr et nous l’avons appris au long de notre jeunesse, pour avoir vécu à l’ombre de diplomates chevronnés comme Gabriel d’Arboussier et Charles Delgado Freire (paix à ces belles âmes), la “ diplomatie ne se fait pas dans la rue…’’
Des modèles comme celui de l’Agence de Gestion et de Coopération entre le Sénégal et la Guinée Bissau (AGC) institué par l’Accord du 14 octobre 1993, signé à Bissau, le 12 juin 1995, devraient pouvoir inspirer plusieurs autres décisions de même nature, entre le Sénégal et la Mauritanie par exemple.
Nous l’avons proposé il y a quelques années mais aucune décision n’a encore été prise dans ce sens…
Elle devrait permettre aussi aux diplomates sénégalais de s’imprégner des bases de la culture pétrolière, faite de géographie pétrolière et d’histoire pétrolière et gazière.
Les techniques pétrolières resteront entre les mains des ingénieurs et des techniciens de l’industrie du pétrole.
Les ” nouveaux diplomates’’ du pétrole et du gaz s’impliqueront dans l’élaboration des accords de coopération, accords qui couvriront des domaines vastes et variés : formation, partenariats commerciaux, partenariats industriels, négociations diplomatiques au sein des instances spécialisées.
Ce travail de ” diplomatie pétrolière et gazière’’ sera riche et complexe mais surtout il ne pourra être improvisé, les meilleurs seront choisis et ils seront envoyés au sein des missions diplomatiques du Sénégal à l’extérieur.
Le moment est également venu pour tous les organes de presse de faire de ” l’accumulation primitive’’ car demain, dans quelques mois, les journalistes sénégalais écriront sur le pétrole et le gaz de leur pays, le Sénégal, des ressources naturelles qui appartiennent au peuple sénégalais aux termes de l’article 25-1 de la Constitution.
Plusieurs missions des organes de presse auraient dû être organisées dans des pays comme l’Algérie, le Gabon, la Norvège, l’Ecosse, les Etats-Unis d’Amérique, le Mexique, le Venezuela, le Brésil, l’Arabie Saoudite, le Qatar, etc…
Peu de sénégalais savent que la raffinerie de pétrole de Mbao a été une des rares raffineries en Afrique au Sud du Sahara à recevoir et à traiter des cargaisons de pétrole brut de la mer du Nord (qualité = Ekofisk et Forties) au début des années 80.
Ces cargaisons provenaient de l’Ecosse (Forties) et de la Norvège (Ekofisk).
Les administrations sénégalaises (douanes, commerce) sont prêtes à entrer en jeu car les ” enjeux’’ seront considérables, notamment dans le contrôle des quantités qui seront produites sur les sites et qui seront exportées (une partie du pétrole extrait du site de Sangomar sera valorisée sur place à la raffinerie de Mbao).
La naissance d’une presse spécialisée serait un acte salvateur car le peuple, seul propriétaire des ressources, aura droit à une information complète et juste.
Il ne s’agira pas d’improviser, il s’agira de connaître…
Diplomates pétroliers et gaziers de demain, vous avez rendez-vous avec l’histoire…

​​​​​​​​Jean-Michel SECK
​​​​​​​​INHC/IEC-74