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« Ousmane Sonko doit s’inspirer d’un de ses avocats pour jurer … » Propos recueillis par Charles Thialys SENGHOR

Abdou Ndiaye, coordonnateur de l’Appel de la République

Abdou Ndiaye, coordonnateur national de l’Appel de la République, revient sur l’affaire Ousmane Sonko-Adji où le leader de Pastef est accusé de « viols et menaces » de mort. Selon le chef de la division formation et appui à l’insertion des agents de sécurité de proximité (Asp), par ailleurs leader de l’Appel de la République, allié de la mouvance présidentielle, Ousmane Sonko doit s’exécuter à l’invite de la présumée victime s’il veut se disculper moralement.

Que vous inspire la sortie d’Adji Sarr sur son différend avec le député Ousmane Sonko ?

La sortie de la jeune fille Adji Sarr révèle des éléments appréciation pour comprendre beaucoup de choses dans cette affaire. Aujourd’hui, nous avons au moins les différentes versions des parties en opposition.

Ce qui est factuel et irréfutable, c’est que Adji Sarr et Ousmane Sonko se connaissaient, se voyaient et entretenaient des séances de massage, lesquelles furent à l’origine de leur contentieux. Aucune des déclarations des deux parties n’a une valeur pénale et n’est parole d’évangile pour qu’on puisse s’en baser aux fins de dire à la place des juges qui a raison ou qui a tort.

Par ailleurs, le défi semble aujourd’hui du camp de M. Sonko qui se doit de laver son honneur à tout prix et peu importent les circonstances et les conditions. Adji Sarr l’invite à jurer n’avoir jamais entretenu des rapports sexuels avec elle. Je ne vois pas de mal à le faire. Même si la vérité dans une affaire pénale est judiciaire, Sonko doit s’inspirer d’un de ses avocats pour jurer afin d’assurer la clameur populaire. Entre les deux, je constate que Adji Sarr accuse, Sonko récuse ; elle accule, Sonko recule. S’il jure ne lui avoir jamais fait de rapports sexuels, elle assume le retrait de la plainte. Qu’il s’exécute et il sera disculpé moralement.

En outre, les propos d’Adji Sarr semblent donner des débuts d’explications sur la démission du capitaine qui a été tout sauf dans les principes d’éthique et de responsabilité.

Cette affaire Sonko-Adji Sarr, même si les tenants et les aboutissants ne sont pas encore connus, ne devrait-elle pas appeler à une révision des codes de conduite des hommes qui ambitionnent de présider à nos destinées, de manière générale ?

Lorsqu’on aspire à présider aux destinées de ses compatriotes, il convient d’être un modèle à tous points de vue. Autrement dit, il faut donner à ses attributs propres le polissage approprié car un homme de travers, vous faites de lui un président, il sera un président de travers.

A quoi sont liées, selon vous, les insuffisances avouées par le chef de l’État sur les résultats dans la création de l’emploi, malgré les sommes dépensées depuis son arrivée au pouvoir ?

Les insuffisances de résultats dans le domaine de l’emploi s’expliquent par une absence de synergie d’actions et un manque de dynamisme des différents organes créés à cet effet. Une mauvaise orientation des ressources dégagées, un laxisme dans la gestion des fonds et une absence de rigueur dans le souci de redonner confiance aux millions de jeunes.

Le manque de transparence et le choix sélectif des ayant-droits ont fini par plonger les jeunes dans un découragement généralisé. Trop de lenteur et de formalités inutiles, la politisation du secteur et l’absence de grilles objectives d’évaluation des financements participent à l’échec.

De quelle manière, les 350 milliards de FCFA annoncés devraient être utilisés pour rectifier le tir ?

Les 300 milliards ne peuvent être profitables ou avoir d’impact que s’ils sont investis dans des secteurs structurants. Il s’agit de privilégier l’agriculture, la pêche et l’environnement. La création des groupements d’entrepreneurs agricoles avec des chaînes de valeur qui vont jusqu’à la commercialisation permettrait d’enrôler des millions de jeunes. Le secteur de la pêche doit aller vers une transformation des produits halieutiques.

L’élargissement de la carte en matière de création de centres de formation professionnelle et un plan d’insertion professionnelle avec des secteurs d’accueil identifiés. Le recours à l’utilisation de la production locale dans les services et administrations concoure à la résolution du problème.