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Cécité géopolitique en Europe                       et positionnement de la France

Les Européens, les USA, Israël etc… sont les boutefeux de l’humanité

Les Européens, les USA, Israël etc… sont les boutefeux de l’humanité.

Aujourd’hui si les principaux conflits, actuellement en cours, étaient des incendies, ce qu’ils sont dans un certain sens, les incendiaires qui auraient craqué les allumettes seraient les dirigeants de ces pays.
Macron, qui n’a pas eu le parcours classique de ses prédécesseurs de la cinquième République, avait manifesté quelques réticences à suivre les États-Unis dans leur cavalcade martiale au début de la crise ukrainienne. Malheureusement, il est devenu, au fil du temps, leur inconditionnel à tel point que certains caricaturistes le présentent sous les traits d’un doux caniche. Les positions souverainistes des présidents Charles de Gaulle, François Mitterrand et Jacques Chirac ne sont plus que lointains souvenirs.
Aux États-Unis, les recommandations du président Eisenhover, pourtant militaire de son état, qui avait mis en garde contre une influence indue du complexe militaro-industriel sur le gouvernement, sont oubliées.
Rappelons que c’est Laurent Fabius qui, le premier, avait torpillé les accords avec l’Iran sur son industrie nucléaire et par la suite Trump les mit à mort.
La mort cérébrale de l’OTAN dont avait parlé le président français qui, ne l’oublions, n’est pas un classique de la politique, est inacceptable pour le pays de l’Oncle Sam ; il leur faut une Russie affaiblie comme du temps de Boris Eltsine et de vastes marchés pour que les prix unitaires de leurs armements soient les plus bas possibles.
Les provocations et les manipulations créent des tensions, lesquelles conduisent à des affrontements armés. Alors obéissant à l’adage “Qui veut la paix prépare la guerre“, les pays européens s’arment à qui mieux mieux en faisant leurs emplettes guerrières qui chez Rython, Général Dynamic, Boeing, Lockheed Martin etc…, au grand bonheur de la balance commerciale US en oubliant qu’en réalité qui veut la paix la prépare contrairement à ce que dit le sophisme précédent. Bien entendu, il n’est pas question que les partenaires européens achètent du matériel militaire français, britannique ou suédois.
On peut s’interroger sur ce qui pourrait être qualifié de cécité stratégique des partenaires européens des États-Unis. Ces derniers sont en paix avec leurs voisins et cependant ils les incitent à être dans une hostilité permanente avec leur grand voisin qu’est la Russie. Qu’ont gagné les Ukrainiens dans cette guerre “fratricide” avec leurs voisins slaves comme eux ? Moscou est proche Washington est aux antipodes ! Des morts, des éclopés, des destructions, des malheurs indescriptibles, voilà ce que les Ukrainiens ont “gagné“.
Le continent européen court encore vers un risque majeur. Les deux guerres mondiales ne devraient pas être oubliées. La Russie sera contrainte de recourir aux armes nucléaires tactiques, au besoin, si effectivement une menace existentielle pesait sur elle. Cette perspective devrait amener les pays africains qui abritent des bases militaires françaises à s’interroger sur les risques auxquels sont exposées leurs populations.
Tant que la France évitait d’être entraînée dans des guerres qui n’étaient pas les siennes, arguments que le général de Gaulle avait servis pour sortir son pays du commandement intégré de l’OTAN, il était raisonnable de lui accorder certaines facilités militaires comme l’installation de bases ; aujourd’hui que le président français a une nouvelle approche de la diplomatie qui s’est révélée peu efficace quant à la prévention des tensions et même des conflits, il serait sage qu’un pays comme le Sénégal revoie ses relations militaires avec son ancienne métropole si celle-ci revenait à sa tradition de contributrice majeure à la promotion, au maintien et à la consolidation de la paix : rappelons-nous le discours de Dominique de Villepin à l’ONU à la veille de la deuxième guerre du Golf ; bien entendu, les perspectives en ce domaine seraient autres.
Souhaitons que notre partenaire, avec qui tant choses nous lient, fasse des options qui nous mettront à l’aise pour poursuivre notre coopération dans tous les domaines. Une fenêtre d’opportunités vient de s’ouvrir avec l’accès au pouvoir d’un nouveau président chez nous ; il serait dommage de la manquer.

Ababacar Sadikhe DIAGNE,

Ancien élève des classes préparatoires aux Grandes écoles,

Ingénieur diplômé de l’ENAC-Toulouse, France, et du MIT Cambridge USA.