Niass et Idrissa Seck sifflent la fin de la récréation P. MBODJE
Le Ps anticipe la fin des grandes coalitions, les difficultés de l’Apr accélèrent la cadence
Le retrait annoncé de Moustapha Niass et de Idrissa Seck est le signe révélateur de la fin d’une période des grandes coalitions. La crise de confiance qui en découle affaiblit le pouvoir dans son fondement, d’autant que l’Apr ne facilite pas les choses.
Les petites touches locales, notamment à Yoff, donnaient déjà le ton d’une situation de malaise au sein de la coalition désormais sans objet du Benno Bokk Yakkaar : le communiqué du 13 octobre annonçant la gestation d’une vaste coalition électorale donnait un aperçu de l’ampleur de la crise au sein de la formation au pouvoir et du désir d’indépendance des principales composantes du Benno ; certes, jusqu’ici, seule l’Alliance pour la République avait l’initiative qui refusait systématiquement l’ouverture. Désormais, depuis jeudi, les majors de la coalition au pouvoir avancent sans masque. Effet ou conséquence d’une situation renforcée par l’annonce du retrait de Moustapha Niass et de Idrissa Seck, le Parti socialiste et l’Alliance des Forces de Progrès n’ont pas fait mystère de leur souci de se libérer en affrontant ouvertement l’allié du pouvoir ; ce qui se voit à Yoff se vérifie ailleurs et était observable tout au long d’un compagnonnage tumultueux.
Ainsi, l’essai réussi de 2014, déjà un dangereux précédent au sein d’alliés qui ne se font pas totalement confiance, redevient l’ordre du jour : le Parti socialiste, l’Afp, le parti de la Réforme et autres sortent de la clandestinité en posant le principe d’aller aux locales de janvier 2023, au besoin seul quand les Verts décident de verser une caution, ce que d’autres ont fait en catimini.
En regardant la liste dissidente de Yoff, on est frappé par l’ampleur de la sédition, surtout si l’AFP en fait partie avec Ndèye Penda Cissé. L’avertissement de 2014 est remis au goût du jour quand l’Apr reçoit une gifle retentissante lors des élections locales. La formation du président réduira bien ses difficultés électorales, notamment en 2019, après moult stratagèmes pour arrondir les angles d’achoppement, notamment avec l’affaire Khalifa Ababacar Sall mis hors jeu mais pas neutralisé, ce qui ajoute au sentiment de malaise ou de culpabilité des uns et des autres.
Au demeurant, les départs annoncés (Moustapha Niass et Idrissa Seck) ou entrevus (Macky Sall) ne permettent plus une bonne lecture qui mettrait en perspective ceux qui estiment avoir un avenir politique ; les agitations de toujours dans les formations politiques constamment restructurées ont favorisé les envies d’ailleurs et/ou d’autrement.
Cette crise de confiance quant au futur favorise le retour au statu quo ante premier tour où chacun fait cavalier seul.