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Le vaccin, la seule alternative contre la pandémie Par Habib KÂ, Bureau régional de Matam, Thilogne

Les chiffres annoncés par le ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS), concernant la semaine du lundi 02 août au dimanche 08 août 2021 sont plus qu’alarmants : 115 décès dus au virus, soit une moyenne de 16 par jour, portant le nombre total à 1.526 depuis le début de la pandémie.

La propagation du variant Delta est là, fait réel. Les décès pour cause de Covid-19, certains.

La psychose dans tous les foyers.

Certes on est loin des hécatombes comparables à la peste de Albert Camus mais la situation au Sénégal est aujourd’hui des plus angoissantes ; pour un pays qui était cité en modèle dans la gestion de la crise sanitaire, classé même 2ème dans le monde.

Le Pr. Daouda Ndiaye, parasitologue, a raison de croire que le pays refusera de tomber comme çà dans l’abîme, et qu’il apportera, sans hésiter, la riposte nécessaire. C’est pourquoi, il recommande, en un mot comme en cent, la posture juste que les Sénégalais doivent adopter vis-à-vis de la Covid-19 pour pouvoir l’éradiquer : « Le recours aux mesures barrières, accompagnées de la vaccination et le recours rapide aux soins permettent, de façon très claire, d’arriver à orienter ce virus pour qu’il puisse disparaître ».

Ne pas le faire, selon le chef du service de Parasitologie et Mycologie de la Faculté de Médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), c’est laisser l’accès libre à l’invasion d’autres nouveaux mutants dix mille fois plus hystériques

Le vaccin reste donc la seule alternative crédible pour lutter contre la pandémie Covid-19 et la psychose dans tous les foyers. Le Pr Moussa Seydi est lui aussi formel que le vaccin est une protection, il ne tue pas. Et, avertit-il, il y’a urgence que les Sénégalais se départissent de préjugés infondés et d’une certaine intox médiatique entretenue à dessein par des groupes très actifs dans les réseaux sociaux.

Les anti-vaccins sont des groupuscules, pas très nombreux, mais ils sont très puissants, et ont la capacité de distraire l’esprit de millions de personnes à douter de l’efficacité du vaccin et de ses effets et indésirables tolérables. L’objectif des anti-vaccins, c’est d’arriver à faire renoncer les populations au vaccin en jouant sur les peurs et les interrogations sans réponses, en s’appuyant sur des cas très isolés, sur des informations glanées par-ci, par-là.

Outre donc la résistance du virus, c’est celle des populations à se laisser convaincre du bienfait de la vaccination qui pose problème avec des campagnes anti-vaccination Covid-19 menée de part et d’autre dans le monde, en Europe, aux États-Unis notamment, décourageant les populations à adhérer à une grande campagne élargie de vaccination.

Le professeur Seydi nous parle, sans détours, sans langue de bois, que « actuellement, avec la transmission communautaire, toute personne vivant au Sénégal, tôt ou tard, rencontrera le virus. C’est pourquoi ne pas se vacciner est un énorme risque », parole de scientifique.

Les vaccins sont indispensables et nécessaires et c’est grâce à eux que certaines maladies ont quasiment disparu. Et l’infectiologue d’ajouter qu’il n’a jamais vu de cas de diphtérie, de cas de poliomyélite et pendant qu’il était Interne des hôpitaux, 200 cas de tétanos néonatal étaient enregistrés chaque année ; actuellement, il peut rester 5 ans pour observer un cas. Pour la rougeole, 3 ans sans voir l’ombre d’un cas, cinq ans pour voir un cas.

L’utilité du vaccin n’est plus donc à démontrer.

Toutefois, il faut préciser qu’en ces temps-là, la situation était plus favorable avec des populations totalement disposées à recevoir leur dose, sans hésitation, sans scepticisme, sans peur.

Parce qu’elles faisaient confiance à leurs scientifiques et leurs gouvernants.

Malgré les campagnes de sensibilisation, beaucoup de Sénégalais restent encore sceptiques, malgré aussi la forte contagiosité du variant Delta qui n’épargne même plus les plus jeunes. Et Dakar est aujourd’hui devenu l’épicentre de l’épidémie.