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La Ligne du Devoir

Le débat politique : sensible et inquiétant

Dialogue politique

Où allons-nous ?

Que voulons-nous ?

Le débat politique est devenu un sujet sensible et même inquiétant. Est-ce dû à son cadre imparfait ou disons perfectible comme toute œuvre humaine ou plutôt aux acteurs qui ne respecteraient pas l’esprit de la démocratie ?
Face aux comportements de certains lors des débats, notamment sur les plateaux de télévisions, des questions viennent immédiatement à l’esprit, lesquelles sont : Donnons-nous suffisamment d’importance à l’éthique et au respect d’autrui ? Sommes-nous suffisamment habités par l’esprit démocratique pour dire avec Voltaire : je ne suis pas d’accord avec vos idées mais je me battrai pour que vous puissiez les exprimer ? *
Au-delà de ces termes à portée universelle nous pouvons, avec une légitime fierté, nous référer au Ngor, au Diom et au Yeurmandé, notions ou valeurs bien de chez-nous lesquelles, d’ailleurs, ont donné à nos Forces armées cette admirable devise : On nous tue mais on ne nous déshonore pas.
En revenant au contexte actuel, marqué la proximité calendaire de l’élection présidentielle, il semble impérieux d’appeler l’attention sur le fait que le temps va bientôt manquer pour apporter au processus électoral les ajustements qui conduiront à des élections sereines et apaisées comme en 2000.
Nous avions pris connaissance des résultats de ces élections dans un article du journal Le Monde alors que nous étions un dans un hall de l’aéroport de Washington. Un de nos compagnons, quelque peu exubérant, avait crié :  ” Je suis fier de mon pays” après avoir lu que le président sortant, Abdou Diouf, avait appelé son adversaire, Abdoulaye Wade, pour le féliciter de sa victoire. Même si des reproches pouvaient être faits à notre collègue, nous partagions au fond cette fierté, cette joie, excepté, bien entendu, l’exubérance.
Tous ces développements conduisent aux considérations ci-dessous.

Il est extrêmement dangereux pour un pays de sortir de la voie démocratique.
En sortir, c’est aller à l’aventure dans le non-droit qui peut prendre plusieurs formes dont les ruptures constitutionnelles, la dictature, la violence généralisée ou le désordre. C’est là que l’on donnerait raison à Winston Churchill : la démocratie est le pire des systèmes politiques à l’exception de tous les autres.
Prions Allah SHWT pour qu’Il ramène à la raison tous les acteurs.
À force de rater les occasions de sortie de crises on finira par s’y installer. Le chaos, c’est comme le mouvement brownien : nul ne serait à l’abri des chocs.
Personne n’y a vraiment intérêt. Pourvu que tout un chacun en ait conscience !
Qu’Allah SHWT nous protège. Amine.

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*Citation de mémoire. L’attribution de ces propos à Jean Marie Arouet est discutée.

Ababacar Sadikhe DIAGNE,

Ancien élève des classes préparatoires aux Grandes écoles.
Ingénieur diplômé de l’ENAC (Ecole nationale de l’Aviation civile,, Toulouse France
et du MIT (Massachusetts Instutute of Technology) Departement of Aeronautics and Astronautics Cambridge USA.