Élection : Les rendez-vous manqués

Sénégal 

Les rendez-vous          électoraux manqués…

Deux « rendez-vous » ont été manqués :

– le rendez-vous officiel du dimanche 25 février 2024
– ⁠le rendez-vous (possible) du dimanche 03 mars 2024

La vie politique sénégalaise est «  cadencée »…
Le « corps électoral » qui représente officiellement 7 millions d’électeurs, était « convoqué » dimanche 25 février 2024, pour élire le « nouveau président » du Sénégal…
Un « petit pays » de l’Afrique de l’Ouest de par sa superficie (196.722 km2) mais un « grand pays » de par sa démocratie : « le modèle sénégalais » tant vanté, «  urbi et orbi »…
Deux « rendez-vous » ont été manqués :

– le rendez-vous officiel du dimanche 25 février 2024
– ⁠le rendez-vous (possible) du dimanche 03 mars 2024

La « décision » du 15 février 2024, prise par le Conseil constitutionnel, ouvrait au Sénégal une « première porte », celle du dimanche 03 mars 2024, via l’article 31 de la Constitution Sénégalaise.
Cette « porte ouverte » s’est maintenant refermée…
Il existait autrefois, à l’angle de la rue 31 et de la Corniche (à la hauteur du village artisanal de Soumbédioune), un espace « médical » très connu des populations riveraines : « La porte ouverte »…
Une « porte ouverte » n’existe jamais éternellement…

« Les portes de Bruce – Au Sénégal, le cœur du Sénégal » Ainsi était intitulée une grande et belle exposition organisée au mois de mars 2019 (déjà le mois de mars…) à l’espace VEMA à l’embarcadère de Gorée…
Cette exposition qui « célébrait » la porte sous toutes ses formes pouvait être découverte soit à l’aller soit au retour du «  voyage de Gorée »… Le « repère » du Tacoma était donc dépassé « deux fois » (aller et retour).
En « résonance symphonique » de l’exposition de Jean-Marie Bruce à l’espace VEMA, le Collège d’architecture de Dakar avait invité ses jeunes étudiants à exposer quelques œuvres sur l’île de Gorée…
Comme nous le savons tous, il existe à Gorée la « porte du non retour »…
Comment relier l’année 2019 à l’année 2024 ?
L’élection présidentielle a été organisée le 24 février 2019…
Nous avions déjà, à cette lointaine époque, attiré l’attention des Sénégalais sur la date choisie pour organiser l’élection présidentielle : dimanche 24 février 2019… Ce jour-là, la « porte du non retour » a été franchie…
Après avoir visité la belle exposition des élèves du Collège d’Architecture de Dakar, j’avais « risqué » un commentaire en citant Chams de Tabriz : « Celui qui m’empêche d’entrer, t’empêche de sortir…»

Nous avions décidé de visiter d’abord l’exposition de Gorée avant celle de l’espace VEMA… Il arrive qu’une «île précède une presqu’île »… Ne l’oublions pas : l’île de Gorée a été découverte en 1444 par le Portugais Dinis Dias (il faut sans cesse le répéter) alors que Dakar, située sur la presqu’île du Cap Vert (Cabo Verde écrivaient les navigateurs portugais), a été fondée par le capitaine Protêt en 1857… Le capitaine Protêt, diplômé du collège royal de la marine d’Angoulême, était gouverneur du Sénégal.
Ce long détour par la mer (île & presqu’île) et les « portes de la mer » nous permet d’emprunter les «passerelles de la mer » pour arriver « debout » au « rendez-vous manqué » du dimanche 03 mars 2024…
Comment effacer de notre mémoire d’homme toutes les histoires de porte ?
Une perche a été tendue au « pouvoir constituant » afin de lui permettre de « boucler » à due échéance ( constitutionnelle) le processus électoral…
La perche n’a pas été saisie : pourquoi ?
Lorsque viendra « l’heure des bilans », nous éviterons tous de « regoûter les eaux du passé », comme l’écrivait André Gide dans son poème en prose «  les nourritures terrestres » ( 1897).

« Ne désire jamais, Nathanaël, regoûter les eaux du passé.
Nathanaël, ne cherche pas, dans l’avenir, à retrouver jamais le passé. Saisis de chaque instant sa nouveauté irressemblable et ne prépare pas tes joies — ou sache qu’en son lieu préparé te surprendra une joie autre.
Que n’as-tu donc compris que tout bonheur est de rencontre et se présente à toi dans chaque instant, comme un mendiant sur ta route. Malheur à toi si tu dis que ton bonheur est mort…»

Le Sénégal, notre beau pays, est désormais à la « croisée des chemins»…
Parmi les mille chemins, il y a « le chemin du pétrole et du gaz… »
Nous citerons, pour conclure, le « grand poète noir », Aimé Césaire : «  La justice écoute aux portes de la beauté… »

Vovo Bombyx
03/03/2024