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Eaux vives, eaux mortes

Innovation

Eaux usées,

à toutes fins utiles

Fatoumata Ndiaye innove  dans le phytotraitement

et valorisation des eaux usées à un moment où l’eau

peut devenir rare.

Entretien dirigé par
Khadidiatou GUÈYE Fall,
Cheffe du Desk Société

Les eaux usées ont toujours été un problème pour la population. Dans le but d’apporter des solutions, Fatoumata Ndiaye, étudiante en Aquaculture et en Gestion intégrée et en Développement durable du littoral, a pensé à une utilisation des eaux usées à des fins utiles. Son projet donne une valeur aux eaux usées dans un monde où l’eau peut devenir rare. Cette préservation des réserves d’eau douce en utilisation dans certains cas  pour l’arrosage de certains plantes porte les fruits d’un impact sanitaire, environnemental et économique.

Présentation

Je m’appelle Fatoumata Ndiaye, j’ai 24 ans et je suis native de Dakar où j’ai passé toute ma scolarité avant d’aller à Saint-Louis en 2016 pour une licence en Aquaculture à l’Université Gaston Berger.
Je suis ensuite revenue à Dakar en 2020 pour faire un Master en Gestion Intégrée et Développement durable du Littoral (GIDEL) à l’UCAD, au sein du département de Géographie.

Le projet

J’ai créé et formalisé l’entreprise NIL’ÔSET qui s’active dans la conception et la vente d’unités de phytotraitement et de valorisation des eaux usées.
Il s’agit d’une série de 3 à plusieurs bassins raccordés les uns à la suite des autres où circule l’eau usée pour y être traitée par des plantes épuratrices. L’eau ne ressort pas potable prête à la consommation mais elle est débarrassée de la majorité de ses impuretés et bactéries et peut être valorisée dans le secteur agricole, de l’élevage, de la construction immobilière, pour l’arrosage des jardins publics et bien d’autres domaines encore.

D’où est venue l’idée de ce projet ?

C’est durant mes cours d’aquaculture à l’université que j’ai découvert le pouvoir épurateur qu’ont certaines plantes épuratrices. L’idée m’est donc venue de les utiliser pour proposer une solution aux eaux usées qui sont une problématique majeure dans tous les pays du monde.

Comment comptez-vous procéder pour la sensibilisation auprès des populations ?

Pour sensibiliser les populations, nous comptons mettre en exergue le besoin de réutiliser l’eau afin de ne pas manquer d’eau douce mais aussi et surtout le côté néfaste des eaux usées qui sont des vecteurs de nombreuses maladies pour les populations.

Quel est l’objectif exact du projet ?

L’objectif du projet est de contribuer à la préservation des réserves d’eau douce tout en diminuant les quantités d’eau usées rejetées sans traitement, le plus souvent sur le littoral.

Quels sont les impacts que le projet vise ?

Nous souhaitons des impacts positifs sur le volet environnemental, sanitaire avec la réduction des cas de maladies dues aux eaux usées, économiques mais aussi un impact dans le domaine de l’innovation.

Vos attentes par rapport à la population, par rapport à l’État ?

Enfin, nous aimerions que les populations qui bénéficieront de ce projet comprennent l’importance de préserver les ressources en eau douce, puisque cette dernière se fait de plus en plus rare et qu’elles participent par leur engagement et leur bonne volonté à ce projet.
En ce qui concerne l’État, étant une jeune entreprise, nous souhaiterions bénéficier du concours et de l’engagement volontaire des autorités compétentes dans les zones ciblées, ainsi que d’un appui financier et technique afin de vulgariser le plus cette innovation.