Crise : Qui a fermé les fenêtres ?

Situation politique

Diouf sort de sa réserve

Le risque doit être grand pour que le président Abdou Diouf sorte de sa réserve et accepte de s’exprimer sur la vie politique du pays.

Le Sénégal est dans une situation politique inquiétante. Ceci a été écrit il y’a bien longtemps et à plusieurs reprises.
Faute de saisir les fenêtres d’opportunités de sortie de crises qui se sont présentées, en plusieurs occasions, celles-ci finiraient par se fermer.
Les avertissements, les mises en garde ont été ignorés par certains acteurs majeurs de la vie politique. Maintenant que la tension est paroxystique, peu de sages se présentent pour la désamorcer ; peut-être que n’ayant pas été écoutés, ils ont pris leurs distances par rapport à ce milieu fangeux aux plans moral et éthique.
Le risque doit être grand pour que le président Abdou Diouf sorte de sa réserve et accepte de s’exprimer sur la vie politique du pays.
Les hommes politiques doivent se souvenir de ceci :
Deugg bou takhawé bouka lamigne toudoul itam khèle khamm nako.
Il ne faut jamais miser sur sur l’inintelligence ou l’amnésie des citoyens : il y’a eu des affaires qui ont pollué le milieu politique sénégalais et qui n’auraient jamais dû se produire dans ce Sénégal qui a compté ses fils parmi les plus illustres africains. Où sont-ils ceux qui, à chaque qu’une fois qu’un apaisement a été en vue, se sont empressés de l’entraver, de l’annihiler ?
La paix n’est échangeable avec aucune ambition ou objectif personnels ou collectifs.
Messieurs, mesdames les politiciens, soyez charitables avec vos compatriotes. Ne faites pas sortir le diable de sa bouteille ; il pourrait ravager ce pays que nous aimons tous.
Pour paraphraser l’ancien président Valérie Giscard d’Estaing, je dirais : Nul Sénégalais ne peut, ni ne doit se prévaloir d’un monopole du patriotisme.

Ababacar Sadikhe DIAGNE