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Coin d’histoire: Le 19 novembre 1968, premier coup d’Etat au Mali, Moussa Traoré renverse Modibo Keita Par Mohamed Bachir DIOP

Ce mardi 18 août, le Mali a connu un événement que les démocrates ne souhaitaient pas mais que les Maliens eux-mêmes appelaient de tous leurs  vœux. Ce mardi-là, des officiers de l’armée malienne arrêtent le président Ibrahima Boubacar Keita et le conduisent en lieu sûr, en compagnie de son fils et de quelques-uns de ses ministres. Il s’agissait d’un coup d’Etat sans effusion de sang, une manière d’offrir aux populations ce qu’elles réclamaient depuis plusieurs semaines, la démission du président IBK. Certes, il s’agissait d’une démission «forcée» mais, pour e peuple malien l’essentiel était qu’IBK quitte le pouvoir, qu’importe de quelle manière. Il s’agissait ici du quatrième coup d’Etat que connaît le Mali.

Le premier a eu lieu le 19 novembre 1968. C’était aussi un mardi. C’est ce jour-là que des officiers de l’armée malienne renversent le président Modibo Keita et mettent en place un Comité militaire de libération nationale. A la tête de ce CMLN, un  certain Moussa Traoré qui, moins d’un an plus tard, le 19 septembre 1969 devient président de la République.

Moussa Traoré est né le 25 septembre 1936 à Sébétou dans la région de Kayes. C’est le fils d’un ancien militaire de l’armée française et il s’engage lui-même en 1954. Il fait ses études à l’École des enfants de troupe de Kati puis rejoint l’école d’officiers de Fréjus en France en 1960 et en sort major de sa promotion.

Moussa Traoré est nommé sous-lieutenant en 1961, puis lieutenant en 1963. Il part au Tanganyika (l’actuelle Tanzanie) en qualité d’instructeur auprès des combattants de mouvements de libération, avant d’être nommé à son retour au Mali comme instructeur à l’École militaire interarmes de Kati. C’est donc un militaire, professionnel jusqu’au bout des ongles qui prend la tête des putschistes qui ont renversé le très charismatique président Modibo Keita qui, il faut le rappeler, a été le président de la Fédération du Mali qui regroupait le Mali et le Sénégal avant son éclatement en 1960.

A la tête du CMLN, Moussa Traoré interdit toutes les activités politiques et met en place un régime policier sous le direction et le contrôle d’une main de maître du colonel Tiékoro Bagayogo. Celui place des agents de renseignements partout, et même dans les écoles pour écouter les cours des professeurs car le milieu scolaire et universitaire est en majorité hostile au régime militaire. Le socialisme économique de l’ancien président Modibo Keïta est abandonné.

 

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