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Coalitions bâtardes: L’art de ne jamais compter sur soi De notre correspondant en France, Tidiane SÈNE, Toulouse

Qui peut citer une liste d’une centaine de vrais hommes politiques au Sénégal, contrairement aux milliers de politiciens véreux, grands transfuges devant l’Éternel et bandits à col blanc ?

Ne parlez pas des louveteaux politiques qui n’ont pas encore exercé le pouvoir et pour quoi il serait hasardeux et partisan de leur donner un quitus d’éthique et de morale exemplaire.

De toutes les manières, le jeu favori du bilboquet du diable des partis politiques consistant à ne jamais compter sur soi restera toujours une véritable équation à résoudre sur la clarté de leur représentativité, même au sortir des urnes.                 

Les regroupements au second tour d’une présidentielle ne posent aucun problème en science politique ordinaire. Mais le baptême des coalitions à tout va reste fondamentalement une véritable aubaine quant à la nature de beaucoup de « grands » partis masqués à cause de leur insignifiance. Mieux, cela est une entorse au bon fonctionnement permettant au peuple d’y voir clair pour bien choisir ses leaders sans se tromper, afin de créer des alternances dignes de ce nom. 

Le Parti socialiste qu’on dit vermoulu est imbriqué comme de l’acier sur du fer au parti présidentiel. De cette station, il continue de fausser le jeu du combat idéologique en ne sauvegardant que les intérêts pécuniaires de certains de ses responsables au sommet. Que représente aujourd’hui le PS en poids électoral ?

A côté, l’AFP s’accommode tant bien que mal comme un vieux wagon à la remorque de la locomotive du parti du président Macky Sall, semblant n’avoir plus un mot à dire sur les difficultés du pays.

Après de multiples défections dans ses rangs, quel est réellement l’avenir du parti de Niass complètement englué aux marrons-beiges ?

Le Parti démocratique sénégalais aurait tout à gagner en allant seul à toutes les élections : primo pour s’affirmer et secundo pour recouvrer son aura d’antan permettant de faire revenir Karim Meïssa Wade de gré ou de force en 2024. Le parti de Wade doit lui aussi et surtout pouvoir se peser sur l’échiquier politique national et donner un tableau clair de son vrai visage, après le départ de bon nombre de ses lieutenants.

La ligne que s’est tracée le Pastef devrait aussi être beaucoup plus lisible. Car, s’activer à vouloir disséquer la bonne graine de l’ivraie au niveau des hommes politiques et des partis tout en pactisant avec l’incarnation du vrai système que représente Khalifa Sall et d’autres vieux partis reste une énigme majeure dans de telles alliances contre-nature.

Quant à l’APR, elle devrait plus que tous les autres, être le premier parti à évaluer ce que représente au vrai son poids électoral, pour pouvoir mesurer en toute bonne foi son contenu réel.

Mais il semble que tous les partis, grands et petits, ont peur de s’afficher individuellement.

 C’est pourquoi les centaines de partis campent sur le regroupement solidaire, ce qui cache les faiblesses des uns et fait du tort aux journalistes dans leur quête d’en savoir plus sur ce que ces formations politiques représentent réellement.

Et pour cause, les doutes et questionnements philosophiques, politiques et sociologiques de nombre d’observateurs politiques concernant les plus grands partis du Sénégal nous laissent pantois dans notre appétence à rechercher la vérité pour une meilleure visibilité de l’horizon de 2024.

Les partis ont tous la frousse de s’afficher isolément pour ne pas mettre en évidence leur insignifiance devant la nation. Ils font comme si de rien n’était dans leur tromperie de vouloir cacher leurs vrais visages au peuple.

Les locales sont une bouée de sauvetage pour chaque parti insignifiant ou encagoulé d’aller se liguer pour un strapontin de conseillers municipaux ou de députés quand il s’agira des législatives.

Au vrai, aucun de ces partis n’entrera seul dans l’arène pour briguer des suffrages, au risque de se ridiculiser…. Et ils en sont tous conscients.

C’est pourquoi vous verrez des agrégats de partis aux idéologies versatiles mais ne respectant aucunement leurs professions de foi. Ils criaient à hue et à dia ne s’allier avec aucun autre parti qui émanerait du système ou qui n’épouserait pas leurs idéologies.

Or, le « Wax waxèt », le fait de se dédire ou de vouloir tromper le peuple,  a encore de beaux jours devant nous.

En vérité,  les coalitions sont un prétexte et un leurre qui ne dit pas son nom. Elles sont l’arbre qui cache la forêt dans cette jungle politique où se crêpent le chignon de grands fauves, des transhumants aux dents longues acérées et où la politique est véritablement devenue,  hélas, un business pour les apprentis politiciens en mal de popularité et assoiffés de sinécures.