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Chronique : Etes-vous aux courants ?

Chronique-Il était une fois

Les 3 courants

De notre correspondant en France

Le Sénégal, juste après les indépendances en 1976, a connu dans un premier temps la Loi sur les trois (3) courants, alors que les autres partis étaient presque toujours dans la clandestinité (Loi 75-68 du 09 juillet 1975).
En 1978, survint une amélioration élastique de cette loi, avec l’apparition du Mouvement républicain sénégalais (MRS) de Me Boubacar Guèye (photo).
L’Union progressiste sénégalaise (Ups) s’était précipitamment appropriée l’idéologie née du Socialisme en 1976, obligeant le Parti démocratique sénégalais (Pds) né en 1974 à adopter malgré lui la Démocratie libérale. Le Mouvement républicain sénégalais (Mrs) de Me Boubacar Guèye complètera la liste avec un courant conservateur.
C’est dire concrètement que le vrai premier parti légal au Sénégal a été bien évidemment le Parti démocratique sénégalais (Pds) est né en 1974 alors que le Parti socialiste (Ps) est né en 1976. Ceci, aussi saugrenu que cela puisse paraître, reste la triste réalité. Parce que simplement le Bloc démocratique sénégalais (Bds) né en 1948 à fusionné avec la Section française de l’Internationale ouvrière (Sfio) pour donner l’UPS, l’Union progressiste sénégalaise qui est un conglomérat d’entités.
C’est aussi pourquoi ne pas voir le PDS et le PS participer aux élections de 2019 a été une grande entorse à notre démocratie, tant ces deux (2) partis sont les premiers et les plus anciens partis sur l’échiquier politique national.
Aujourd’hui, nous en sommes à presque quatre cents partis politiques et à plus de deux cents candidats qui veulent concourir au suffrage universel de février 2024.
Tout le monde sait que nous n’avons pas, pour redresser notre pays, des centaines d’idéologies différentes à faire valoir.
Autour d’une table, nous aurions compris que malgré nos différences, nos idéaux pour développer l’Afrique sont presque tous les mêmes. Il s’agit de favoriser l’éducation et la formation de nos enfants, d’industrialiser tout le pays, de prendre à bras le corps les grands chantiers de l’heure, mais aussi de créer les conditions d’une justice plus équitable en instaurant une vraie séparation des pouvoirs.
Les partis politiques ne jouent plus pleinement leur rôle d’avant-garde, de veille et d’instruction civique envers les citoyens. Ils pêchent la plupart du temps en eaux troubles pour des intérêts crypto-partisans.
Utilisant la langue de bois, ils parlent difficilement de programmes auxquels ils ne croient pas beaucoup.
L’idéologie qu’ils prônent ou qu’ils incarnent aujourd’hui s’adapte à des usages, des habitudes et à de vieilles pratiques coutumières.
Certaines démarches et attitudes comportementales peuvent, dans une étude profonde et prospectives, déboucher sur des pistes de développement adapté à nos mœurs et coutumes tout en étant plus adapté à nos réalités quotidiennes.
Une pensée politique réadaptée et conforme à notre nature socio-culturelle pourrait apporter plus de visibilité et de cohérence dans nos démarches, pour des combats idéologiques plus adaptés à notre façon africaine de vouloir subvenir à nos besoins. Revisiter l’histoire du pays devrait nous tracer la ligne de conduite à tenir, pour une meilleure jonction inter-générationnelle entre les vieux hommes politiques et la jeunesse d’aujourd’hui..

Tidiane SÈNE,
Toulouse