Antoine Diome : On entre en politique comme on entre en religion

Antoine Félix Abdoulaye Diome 

On entre en politique

comme on entre en religion

Lorsqu’on a présenté le ministre des Sports à la cérémonie officielle du Gamou 2022, on l’a défini comme le voisin de Thiès, au contraire de Antoine Félix Diome chef de la délégation gouvernementale…natif de Khombole.

Diattara adopté comme un fils de Tivaouane, c’est cependant ignorer que le ministre de l’Intérieur est d’abord natif de Khombole, désireux de reconquérir le cœur  de ses voisins qui lui ont tourné le dos aux Législatives : un casting donnant à désirer dans une zone où Ousmane Sonko n’est pas loin ne pouvait donner que les résultats que l’on sait avec Ablaye Sine et Maguèye Boye ; au finish, Thiès a basculé malgré des hommes de talent comme Idrissa Seck, Augustin Tine et l’ancien Directeur général de la Poste, Siré Dia, entre autres.

Le ministre de l’Intérieur en était pourtant à son troisième séjour à Tivaouane en ce mois d’octobre, entre Comité régional de Développement (Crd) préparatoire, visite du président Macky Sall le 6 et le Gamou même le 8.

Le 6, Antoine Félix Diome a effectué les deux rakas surérogatoires au mausolée avec le président de la République.

Car on fait souvent semblant de l’oublier : Antoine, c’est aussi et surtout Abdoulaye, né à Khombole et qui a littéralement grandi dans la cour de Serigne Mansour Borom Dara Yi avec, dans l’environnement, entre autres, un certain Serigne Mbacké Ndiaye dans le voisinage de Mame Mbissane Ndiaye son grand-père ; tous allaient, enfants, chaparder au jardin de Baye Pathé comme des sangliers dans un champ de patates.

Trop jeune pour participer aux jeux des “tontons”, son cursus scolaire et universitaire l’éloigne de ses origines qu’il n’a jamais reniées.

Antoine Félix Abdoulaye Diome est rattrapé par le virus de la politique, contrairement à ses débuts au ministère de l’Intérieur. En février 2021 en effet, il disait volontiers au visiteur que les aspects techniques de la police appartiennent aux policiers et que lui remplissait son rôle politique de défense des droits, libertés et sécurité publique, domaine où il excelle grâce au Droit positif et au combat pour la moralisation de la vie publique avec le rôle qu’il a joué dans la reddition des comptes.

Certaines sources en faisaient un natif de Fatick sur lequel Macky Sall pensait se reposer pour donner plus de légalité à la lutte contre l’insécurité et la menace islamiste ; il n’en est pas ainsi, en tout cas pour le lieu de naissance, puisque, bien que limité par son corps d’origine de la Magistrature, Antoine Félix Diome n’en prêtait moins une oreille distraite à la cartographie politique de Khombole et voulait donner leur chance aux acteurs sur le terrain tout en étant utile à l’occasion.

Mais il faut dire qu’on entre en politique comme on entre en religion, par appel, par conviction, par idéal : Antoine Félix Abdoulaye Diome avait une oreille tendue vers sa zone d’origine, le programme des cités religieuses en a fait un interlocuteur d’autant plus valable que c’est un homme du verbe : sa loquacité et l’éloquence de l’homme habitué aux effets de manches lui ont été d’un grand secours de Tivaouane à Médina Baye, en passant par Ndiassane, Touba, Cambérène, bien que avec retenue . Au point de susciter un nouvel intérêt par sa pondération et …son érudition, comme il l’a démontré le 8 octobre dernier lors de la cérémonie officielle du Gamou à Tivaouane : les commentaires furent plus que dithyrambiques au niveau de la presse.

Certes, son premier essai n’a pas été un coup de maître lors des Législatives du 31 juillet dernier où il a apporté un appui conséquent aux candidats marron-beige. Ce serait cependant un chapitre qui tend à se vérifier avec cette situation mi-figue mi-raisin qu’impose un spécialiste du « ni ni » et qui a découragé l’électeur Apr de se manifester dans toute sa rigueur et son nombre.  P. MBODJE