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Affaire Sonko: La messe du Pape P. MBODJE

La communication de Sonko était OK jusqu’ici : avec l’affaire Adji Sarr, elle est KO ; par contre, avec Me Wade, Macky Sall a un coach de taille.

L’oraison funèbre prononcée le 14 février dernier par le Pape du Sopi consacre une condamnation sans appel de Sonko : présenté comme naïf et novice, le leader de Pastef peut perdre ses illusions de ruser encore dans le dossier de mœurs qui l’oppose à une masseuse qui l’accuse de viols.

Selon Me Wade, le démon du midi serait la grande faiblesse de Ousmane Sonko connue de l’ennemi en face qui n’a pas hésité à explorer cette piste dans son combat contre l’opposition. Pour des alliés, la position du Pape du Sopi est un coup dur porté contre un homme déjà à terre.

Si la forme n’y est pas, le fond de la position de Me Wade qui fait la part des choses avec le Parti démocratique sénégalais (Pds) tient la route, à l’analyse : la déclaration de Me Wade n’est pas innocente, dans ces moments de duel à fleurets mouchetés avec Macky Sall qu’il faut conquérir dans la bataille pour le retour de Karim Wade, surtout au niveau de la communication, en ces temps-ci, principale faiblesse du pouvoir, et ceci aussi bien dans le dossier de Ousmane Sonko que dans la lutte contre la pandémie de la Covid-19 (Voir en page 5).

Sonko gagne en effet dans la bataille de rue, sa principale forme de communication, et tombe dans le désastre et désarroi : après la mère, Ousmane Sonko lui-même est intervenu ce vendredi autour des accusations qui le concernent. Apparemment, il commence à perdre pied et multiplie le recours à la communication ; mais la rue ne le renforce pas avec es réactions directes de groupes de femmes tendant malheureusement à faire de l’affaire une rivalité Nord-Sud.

C’est l’effet recherché depuis sa déclaration du 7 avec, selon ses habitudes, une invite express à ses compatriotes de la Casamance, corsant son dossier devant la Justice.

Si les réactions dès le début démontraient une forte capacité de manipulation du groupe pro-Sonko, l’analyse du discours au lendemain du 9 février laissait déjà entrevoir moins de certitude quant au doute systématique et systémique que le camp Sonko voulait inculquer à l’esprit des populations encore hésitantes devant la position à adopter : ils avaient compris le peu de crédit que les population sénégalaises accordent désormais à Macky Sall et à son groupe sans cependant intégrer une notion fondamentale, celle d’une réserve vis-à-vis du pouvoir qui ne voulait pas dire forcément adhésion aux mots d’ordre des Patriotes.

Les coaches en communication semblaient Ok jusque-là ; ils semblent perdus cependant depuis l’affaire Adji Sarr : Sonko s’est livré à la vindicte populaire en se rendant à un endroit très ordinaire ; avec la criminalisation du délit de viol,…