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La Ligne du Devoir

Un «  cri du cœur sachant »…

Sénégal

Un «  cri du cœur »…

Nous devons «  sortir de l’impasse politique et sociale » et construire «  l’avenir qui dure longtemps » 

La réaction de Vovo Bombyx au «  cri du cœur » de Ababacar Sadikh Diagne dans notre édition du lundi 20 mars dernier force l’admiration et invite à approfondir le sujet.

Un «  cri du cœur »  Ce cœur est « sénégalais » mais il s’agit avant tout d’un « cœur sachant »…
«  Le Sénégal est en danger » est le titre – compréhensible- choisi par le «  cœur sachant »…
Il exprime ses craintes et il propose des solutions.
L’auteur est un scientifique de haut vol et sa parole – son cri- doit être entendue de tous.
Problème(s) & Solution(s).
Comment décider ?
Qui doit décider ?
Des «  voix plurielles » s’expriment sur la situation politique et sociale du Sénégal depuis quelques semaines…
Le «  temps accéléré » a commencé le 15 mars 2023.
15, 16 & 17 mars : retour des «  trois jours » qui ébranlèrent le Sénégal…
Mircea Eliade a décrit il y a longtemps le «  cycle de l’éternel retour »…
Nous devons le relire…
Mais nous pouvons également dire que «  le pire n’est jamais certain »…
«  Certain » au sens que la théorie des probabilités donne à ce mot, c’est-à-dire avec une valeur de 1…
Le Sénégal a accédé à l’indépendance le 20 août 1960.
Un système politique a été mis en place à cette époque.
«  Deux hommes » – déjà- ont été au «  cœur de la République »…
Notre histoire a connu des «  cycles hauts » et des «  cycles bas » mais le Sénégal est resté debout…
Le temps est venu ou revenu d’interroger notre système politique basé sur la prééminence de «  l’homme élu » par le peuple et qui constitue le «  pilier » de la gestion démocratique du pouvoir.
N’étant pas un spécialiste des questions de droit, je ne sais toujours pas si le régime sous lequel vit le Sénégal est un «  régime présidentiel » ou un «  régime semi- présidentiel ».
Je constate avec réalisme que le «  président de la République » élu au suffrage dit universel joue un rôle fondamental dans le fonctionnement des institutions.
La République du Cabo Verde, un «  petit pays », un archipel de 4.033 Km2, situé à 550 km des côtes sénégalaises, a choisi de fonctionner sous un «  régime parlementaire » avec une population faible de 587.925 habitants (2021)
Le «  régime parlementaire » est souvent critiqué pour son instabilité mais sa «  force démocratique » est grande…
«  Un régime parlementaire » avec l’instauration du «  scrutin proportionnel » qui apparaît comme une force d’équilibre démocratique.
Qui donne des chances égales en droit (?) à tous les partis et alliances politiques
Cette question relative au choix du régime politique devrait pouvoir être discutée, débattue et surtout comprise dans toutes ses composantes.
Bien sûr, le « temps qui reste » ne permet plus de lancer un tel débat sur une question aussi décisive.
Cependant, tous les futurs candidats (le stade de la candidature sera alors dépassé) pourraient annoncer dans leur programme politique des questions importantes liées au choix du régime politique.
Le «  régime parlementaire » fait en principe partie des solutions qui permettraient de sortir de la «  dialectique du n’est plus et du n’est pas » théorisée il y a bien longtemps par le philosophe devenu guérillero aux côtés du Che (Ernesto Che Guevara), le philosophe Régis Debray
Le Sénégal n’est plus tout à fait dans un «  régime présidentiel » mais il n’est pas dans un «  régime parlementaire »
«  Dialectique du n’est plus et du n’est pas »…
Le temps est venu de discuter des formes politiques qui renforcent la démocratie.
Un exemple parmi bien d’autres : les ressources naturelles du Sénégal appartiennent au peuple (article 25-1 de la Constitution).
Cet article renforce le contrôle du «  peuple » sur la gestion de ses richesses
Bien sûr le « peuple » laissera entre les mains du parlement le «  pouvoir de contrôle ».
Le parlement lui-même devrait vite dans ce cas particulier mettre en place les structures compétentes de gestion des ressources naturelles, structures qui seront placées sous son contrôle effectif.
Nous comprenons mieux pourquoi nous devons nous interroger sur les régimes politiques et lancer le débat dans des termes accessibles à tous.
L’Afrique qui compte 55 pays officiellement devrait pouvoir faire le bilan complet du fonctionnement des régimes politiques qui ont été mis en place sur tout le continent et qui connaissent des fortunes diverses.
Nous éviterons d’obscurcir les termes du débat car ce débat est devenu crucial.
Un de nos amis journalistes et critique littéraire a écrit dans un ouvrage récemment publié que le «  monde va toujours quelque part »…
Nous devons «  sortir de l’impasse politique et sociale » et construire l’avenir.
«  L’avenir dure longtemps » a écrit l’autre philosophe, Louis Althusser.
Le Sénégal continue…

Vovo Bombyx
19/3/2023