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La Ligne du Devoir

Sonko et ses dames : Ce n’est que Justice

PRÉSIDENTIELLE 2024

 

L’énigme de la

candidature de Sonko

 

Dame Justice en robe obstacle

L’affaire opposant le leader de Pastef Ousmane Sonko à Adji Sarr ne cesse d’être au centre des débats. Après les élections locales et législatives, le maire de la ville de Ziguinchor demeure encore plus solide avec des soutiens de base. Mais cela ne désaltère pas l’envie de certains citoyens pour que justice soit faite et que tout soit tiré au clair pour les Sénégalais. Malgré tout ce monde qui s’accorde sur le système que propose Ousmane Sonko pour enfin lui confier l’exécutif du pays, il porte le lourd fardeau de devoir faire  face à la justice sénégalaise. La soumission de sa candidature est prévisible mais des Sénégalais optimistes au choix porté sur le leader de Pastef craignent une surprise à la veille de l’élection présidentielle de 2024. 

Par Khadidiatou GUÈYE Fall,
Cheffe du Desk Société

Son apparition sur la scène politique a été fulgurante. Ses déclarations ont aussitôt tétanisé les Sénégalais, l’essence de ses propos telle des sermons. Il s’est fait un nom par la dénonciation de la gouvernance du régime en place. En alternative, Sonko a proposé un système de management autre que les présidents du Sénégal ont appliqué. Ses déclarations portaient souvent sur la dilapidation des ressources du pays par les dirigeants. Il a marqué un point fort en citant des preuves de néocolonialisme et de mal gouvernance. Les Sénégalais, pratiquement les jeunes, ont dès lors commencé à ouvrir les yeux sur certains aspects. De par sa voix, il poussait la réflexion des jeunes sur l’avenir du pays sans avoir à s’accrocher sur l’épaule de la France. 

En lanceur d’alertes, Ousmane sonko a capté l’attention des Sénégalais dès la révélation des fonds détournés par Mamour Diallo. En 2018, il a fait face à la presse pour porter à la connaissance des Sénégalais que le Directeur des Impôts et Domaines, Mamadou Mamour Diallo,  a détourné 94 milliards de francs Cfa sur une affaire foncière. Sonko avait signalé à l’époque que parmi tous les organes de contrôle saisis, seul l’office national de lutte contre la fraude et la corruption s’est intéressé au forfait de Mamour Diallo considéré comme un crime économique.
Cette révélation a augmenté l’audience de l’accusateur d’Adji Sarr. Sa carrière politique a fait un grand bond en avant. Il bénéficie alors de l’aide de certains mouvements de jeunes. 
En janvier 2022, les habitants de Ziguinchor optent pour son management, d’où un gravis de l’échelon. Étant maire de la ville de Ziguinchor, il renforce davantage son ambition de défendre les intérêts du pays. Extrait des listes validées pour les législatives 2022, il devient plus que jamais déterminé dans son combat pour une cohabitation à l’Assemblée nationale. Avec une alliance avec des leaders politiques qui se sont dissous dans Yewwi Askan Wi, il paraît comme le chef du combat. 

Six ans après sa radiation à l’inspection des impôts et domaines par le décret n°2016-1239, son ambition de devenir le cinquième président de la République du Sénégal a contaminé tous les citoyens sénégalais qui croient à son idéologie. Sa volonté s’avère obstruée par une affaire l’opposant à une masseuse de Sweet-Beauté, Adji Sarr. Les « colporteurs » de la pièce prennent leur mal en patience en visionnant de près la montée en puissance de leur cible.

Récemment, des jeunes de l’Apr ont remis le dossier sur la table demandant à la dame justice de faire son devoir. Et plus simple encore, le leader de Pastef s’est vu comparer à une personnalité accusée du même acte. Mais ce dernier, nommément Sitor Ndour, ancien directeur du Coud, a été placé sous mandat de dépôt. Pourquoi Sitor et pas Sonko ? C’est la question qui se pose dans la presse. 
Pour certains, il s’agit de la stabilité du pays qui entre en jeu si le dossier se rouvre. En effet, l’arrestation de Ousmane Sonko, le 03 mars 2021, a déclenché des émeutes dans la capitale et dans la sous-région. Des personnes  y ont péri. La justice sénégalaise serait réticente pour éviter une répétition de scènes de violences. 

Pour d’autres, la pièce montée contre Sonko arrivera à sa fin  à la veille de l’élection présidentielle. « Ousmane Sonko minimise l’affaire Adji Sarr qui risque pourtant de lui fermer les portes du palais présidentiel. Le monde nous regarde et dans quelle capitale du monde Ousmane Sonko descendra comme président avec respect et considération avec un scandale pareil sur le dos ? », signe un internaute. La réouverture du dossier est imminente pour bloquer la présentation de Ousmane Sonko à la présidentielle. Les soutiens de Adji Sarr refusent une validation de la candidature d’un candidat « violeur ». « Ils sont calmes pour le moment : ils ne réclament pas justice pour le moment, ils attendent la présidentielle pour lui mettre des bâtons dans les roues, écrit un autre.
Le blocage de Ousmane Sonko pour la présidentielle 2024 se prépare dès à présent ; le dossier tend vers une internationalisation. La famille de la supposée victime compte porter l’affaire devant la justice occidentale, activant les organisations féministes de l’étranger. L’acceptabilité  de la candidature de Sonko devient un jeu de casse-tête pour le pouvoir qui cherche tout bonnement à l’écarter de l’élection malgré les retombées violentes que cela peut entraîner.