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Saint-John Perse, poète de l’Outre-mer et de la mer…

Saint-John Perse, poète de l’Outre-mer et de la mer…

« Ils m’appelaient l’obscur

et j’habitais l’éclat »…

Saint-John Perse, qui est né à Pointe-à- Pitre ( Guadeloupe) le 31 mai 1887 et qui « dort » au cimetière de la presqu’île de Giens (France) depuis le 20 septembre 1975, continue depuis ce lieu-dit à jeter ses mots à la mer…
Il continue de voyager « d’îles en îles »…
Son discours de Stockholm réunit les mots de tous les horizons…
Il a obtenu en 1960, le prix Nobel de Littérature.
Je comprends pourquoi ils ont parlé de « l’horizon persien » de Léopold Sédar Senghor…
Des thèses restent à écrire en Afrique au Sud du Sahara (déjà fait pour le Maroc) sur le « poète de la mer » Saint- John Perse.
La densité du discours de Stockholm, discours prononcé lors de la réception du prix Nobel de littérature, nous aidera à élucider un jour ou l’autre, l’énigme de St John Perse…
Rappelons que ce poète-là, de son vrai nom Alexis Léger, était ce diplomate chevronné qui « parlait à Hitler » lors des négociations qui ont précédé l’éclatement de la seconde guerre mondiale en 1939.
Saint-John Perse reste, à mes yeux, le « poète indépassable » du vingtième siècle…
À chaque siècle son poète…
Il nous restera à comprendre pourquoi le président Léopold Sédar Senghor, l’académicien, le « fils de Nguilane » a créé les « rues des poètes » à Fann résidence…
David Diop, Saint-John Perse, Aimé Césaire, Léon-Gontran Damas.
Peut-être que dans ce même espace, proche de la mer, il resterait à nommer une rue, la dernière, la « rue Léopold Sédar Senghor »
Rendons à Sédar, ce qui appartient à Senghor…
Un phénomène rare en Afrique au Sud du Sahara : des rues – plusieurs- qui portent des noms de poètes illustres.
Des rues qui se touchent et qui se croisent…
Si Paul Dakeyo, poète, devait décider seul, il multiplierait « les rues des poètes », certainement les mêmes poètes, dans plusieurs pays d’Afrique et la poésie serait alors debout partout où la mer chante le soir, au crépuscule, lorsqu’elle accueille le soleil.
Il faut saluer encore et toujours cette décision du président Léopold Sédar Senghor car elle vient confirmer les mots du poète Arthur Rimbaud : « La poésie ne rythmera plus l’action, elle sera en avant… »
Nous avons eu la chance, il y a tout juste cinq jours, de voir, à la télévision, le président de la République du Sénégal signer le livre d’or, après sa visite du Monastère des Jéronimos (Monastère des Hiéronymites) à Lisbonne.
Il a pu visiter la tombe du grand poète portugais Luis Vaz de Camoes.
Ils ont peut-être oublié de lui faire visiter également les tombes du poète Fernando Pessoa et de Vasco de Gama.
Le poète Fernando Pessoa a écrit entres autres le « livre de l’intranquillité »…
Les deux présidents de la République, portugais et sénégalais, ont rappelé les « liens avec la mer » de leur pays respectif…
Des « pays marins »…
Ils sont plusieurs, les poètes portugais, à « dormir » comme Saint-John Perse, comme Léopold Sédar Senghor, près de la mer, au Monastère des Jéronimos.
Ce monastère, classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1983, était autrefois un ermitage…
L’ermitage est un espace où l’on vit en solitaire et où l’on peut se consacrer à la prière et souvent où l’on peut décider…
Le navigateur Dinis Dias a découvert l’île de Gorée en 1444 et il était portugais, comme Vasco de Gama.
À Lisbonne où l’équipe du Sénégal a battu l’équipe du Brésil, il y a quelques jours, des ombres ont plané :
1- celle de Gorée;
2- celle de Dinis Dias;
3- celle de Vasco de Gama.
Mais aussi l’ombre des poètes : Luis de Camoes, Fernando Pessoa, Léopold Sédar Senghor…
À Lisbonne se trouve le Pont du 25 avril, un des plus longs ponts suspendus d’Europe (2.278 mètres).
Un pont construit pour relier des hommes et des femmes que la géographie avaient éloignés les uns des autres…

Le Pont du 25 avril est construit sur un fleuve, le Tage, qui prend sa source en Espagne, traverse le Portugal où il vient se jeter dans l’océan Atlantique, à Lisbonne.
Le poète Fernando Pessoa a écrit également un ouvrage intitulé « Lisbonne »…
Lisbonne, c’est aussi notre histoire, l’histoire de Gorée…
N’oublions pas l’Atlantique et tous les messages qui viennent de la mer…
L’Outre-mer et la mer ont le même destin…
«  Ils m’appelaient l’obscur et j’habitais l’éclat »…
Ainsi parlait le poète de l’Outre-mer et de la mer,
Ainsi parlait Saint-John Perse
quand il était « minuit dans le siècle »…
Gorée et Lisbonne sont liées par l’histoire et par la mer…
Le chant des « poètes de la mer » ne s’éteindra pas…

Vovo Bombyx