Profil : Entre, prends le succès !
Mamadou Demba Camara-De profil
Entre, prends le succès…!
Sénégalais du Saloum, passionné de sport et de vie associative, Mamadou Demba Camara a compris que l’entreprenariat est le socle du développement. Il a côtoyé l’école élémentaire Derklé 3 jusqu’à la classe de CM2 puis le CEM Ousmane Socé Diop où il a commencé à découvrir la vie associative et professionnelle grâce aux clubs : le gouvernement scolaire et le Groupement pour l’Etude et de l’Enseignement de la Population ( Geep).
Après son BFEM, il a été orienté au Lycée Blaise Diagne de Dakar où a pu s’imposer et mettre en exergue ses compétences et connaissances dans la vie associative. Depuis, il grandit avec le conseil de John F. Kennedy : « Ne demandez pas ce que le pays peut faire pour vous, demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays ».
Entretien dirigé par Chérifa Sadany Ibou Daba SOW,
Cheffe du Desk Culture
À partir de quand votre ambition sur l’entreprenariat est-elle devenue grandissante ?
Quelque temps après mon intégration à Ensup-Afrique. Une école où j’ai rencontré de jeunes leaders qui ont inspiré ma question : « Comment mettre en place mes propres structures ? ».
J’ai donc rencontré El Hadj Mbodj de l’association 2YC (Yes You Can). Un éminent frère et initié qui m’a donné la chance de coacher des jeunes et de gérer des postes de responsabilités. C’est grâce à 2YC si j’ai boosté ma confiance en soi et mes atouts que j’avais et que je négligeais : anglais, prise de parole en public, leadership, développement personnel et entrepreneuriat. J’ai ainsi commencé à répondre à ma question.
Quelles sont les différentes activités dans lesquelles vous évoluez ?
En saisissant d’autres opportunités qui se sont présentées dans les forums, conférences, je pratique mes expériences Ceo de DTL Business Networking qui est une entreprise de formation en auto-école, coaching (développement personnel, leadership, prise de parole en public, anglais et entrepreneuriat) et événementiel.
Co-fondateur de MTY Agency qui évolue dans la Formation, la communication, l’incubation, le tourisme et le commercial, l’événementiel, je suis acteur de développement communautaire à travers des associations et des missions que je mène pour participer au changement de ma commune.
Par ailleurs, je suis le chargé de l’événementiel et protocole de l’Organisation The Great Speaker Africa (TGSA) qui est un groupe de jeunes entrepreneurs qui organisent depuis 2014 la compétition nationale de débats, poésie, art, women empowerment en anglais entre les différentes écoles de formation professionnelle au Sénégal, y inclu les universités publiques du Sénégal. Lauréat aussi de Moubarak Leadership Program (MLP) qui forme des jeunes et les pousse à l’action pour avoir un TUS (Taux d’Utilité Sociale).
Comment vous débrouillez-vous pour gérer votre si grand agenda ?
J’utilise la self-discipline qui renvoie à la création de nouvelles habitudes en vue de s’améliorer et d’atteindre les buts que l’on s’est fixés quotidiennement. C’est cette planification qui me permet de m’organiser et de m’alléger dans les activités que je planifie chaque dimanche soir.
Plus jeune, vous voyiez-vous devenir entrepreneur ou une compréhension soudaine vous a-t-elle influencé ?
En 2016, j’ai eu la fibre entrepreneuriale grâce à Thione Niang. Lors de son partage d’expérience dans notre club d’anglais (BDHS-EC), il a tenu un discours déterminé sur l’entrepreneuriat et son vécu. Ce déclic m’a poussé à faire des recherches sur la vie professionnelle et à sortir de ma zone de confort (école-quartier) pour côtoyer d’autres horizons (formation, coaching, forum, panel, etc).
Dans cet élan, Cheikh Moubarack Wade, un professeur dénotant de nobles sentiments, m’a initié à 100% dans l’entrepreneuriat. Avec un poste de responsabilité, il m’a appris à faire face aux défis : les nuits blanches sur les réflexions et idéations de projets, les conseils et phases tests, les investissements, échecs et critiques, et surtout à persévérer dans la création de ma nouvelle version : jeune entrepreneur discipliné.
En quoi ça consiste d’être entrepreneur ?
L’entrepreneuriat n’est plus une question de choix mais de passion. C’est dommage de voir beaucoup de jeunes penser que c’est une obligation vu que le marché public est saturé. (Ce qui n’est pas faux) mais il faudrait aimer ce domaine et avoir une forte envie d’impacter, d’apporter un plus dans sa communauté ; l’entrepreneur doit forcément avoir comme premier principe : le TUS (Taux d’utilité sociale). Ceci permettra de dénicher des problèmes dans sa commune et d’essayer de trouver des solutions. Croyez-moi ! C’est un domaine noble du moment où vous créez des opportunités de travail, de renforcement de capacités et de changement de mentalité.
Il est cependant nécessaire de savoir que tout le monde peut devenir entrepreneur mais ne pas finir entrepreneur. L’essentiel sera donc d’avoir un ou plusieurs métiers pour booster votre épanouissement professionnel et personnel. De mon côté, j’ai eu à travailler en entreprise comme employé et j’ai beaucoup appris, c’est ce qui m’a beaucoup aidé à me lancer dans ce domaine où vous serez plus libre, autonome et responsable.
Qu’aimeriez-vous que les futurs jeunes entrepreneurs sachent par rapport à l’entrepreneuriat ?
J’aimerais qu’ils sachent que l’entrepreneuriat est déjà une discipline dans laquelle on doit s’épanouir passionnément d’abord puis financièrement. L’autre point sur lequel j’insiste, c’est la connaissance. Ne vous dites pas que pour entreprendre, il faut prendre des risques et s’y lancer aveuglément. Non ! Les prises de risques doivent être bien réfléchies après une bonne étude de terrain, des plans d’anticipation au cas où il y aurait des imprévus.
Le dernier point que je voudrais qu’ils sachent, c’est le Networking.
Le réseautage est un élément qui différencie les grands. Si on sait bien se faire un réseau, on apprend vite et facilement, on réduit les problèmes de communication et on augmente les opportunités, mais surtout on sera entouré par une bonne compagnie avec qui on peut parler de business, des idées qui nous lient.
En tant que jeune sénégalais, comment vivez-vous avec vos camarades avec lesquels vous avez des objectifs différents ?
Une question pertinente !
En effet, tout est question d’organisation et de cercles de personnes.
Certes, c’est très important de côtoyer le plus que possible de personnes avec qui on partage les mêmes objectifs. Mais aussi il faut savoir faire la part des choses. Personnellement, je n’ai pas de soucis avec mes camarades qui ont d’autres passions et rêves ; grâce à la communication avec mon cercle familial, professionnel, amical et sportif, j’arrive à accorder du temps à tout le monde. Même si le cercle professionnel occupe 70%, les 30% sont répartis dans les autres catégories.
Qu’est-ce qui vous séduit et vous déçoit chez la jeunesse sénégalaise ?
Nous avons une jeunesse qui commence à être consciente de son impact dans la société. Au début, beaucoup de jeunes ne voulaient pas participer à des activités non lucratives. Aujourd’hui, ils connaissent l’importance de la vie associative.
L’autre point qui me séduit, c’est la vision de l’entrepreneuriat et le milieu professionnel. À travers mes voyages dans les différentes régions et villages reculés du Sénégal, je remarque des jeunes qui sont prêts à réussir, qui apprennent, se surpassent, qui s’engagent. Un collaborateur, Yankhoba Diop, dit souvent que nous « notre jeunesse a du potentiel mais elle mérite d’être soutenue ».
Ce qui me frustre, cependant, ce sont les jeunes qui se laissent obnubiler par les réseaux sociaux qu’ils utilisent à mauvais escient. Ils ne sont pas encore conscients des retombées. L’incivisme aussi ! Les jeunes doivent y jouer un rôle important. D’ailleurs comme le rappelle mon collaborateur Toumany Badiane, « notre objectif c’est d’impacter la jeunesse, les former et les pousser à agir de manière responsable ».
J’espère que nos missions pour la jeunesse vont avoir un impact incommensurable pour le changement de notre société. Je suis un serviteur de la jeunesse et j’ai une mission sans frontières.