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Presse : Un moustachu en or

Portrait

Le moustachu de la presse

2013 marque les noces d’or de Pathé Mbodje avec la presse. C’est en effet en juillet 1973 qu’est apparu son premier article professionnel.
Littéralement blanchi sous le harnais, il est toujours sur la brèche, constate notre chroniqueur en Hexagone.

Sur le plan familier, le moustachu désigne une personne douée dans sa spécialité. Mieux, en parlant ici de notre journaliste et sociologique, le moustachu très connu de la presse sénégalaise est un individu qui a une connaissance avérée par rapport à son expérience sur les médias, et disposant une conscience achevée des choses emphatiques.
C’est dire qu’actuellement, le concepteur de la plus belle « Une » de la presse sénégalaise depuis les indépendances à nos jours engrange une mémoire livresque très riche dans le domaine journalistique qu’accompagne un savoir pointu sur les sciences liées à l’étude des phénomènes sociaux, particulièrement des relations humaines.
Pathé Mbodje, pour ne pas le nommer, a tôt œuvré dans l’espace médiatique à des moments où il n’existait au Sénégal que le « Soleil » comme quotidien national, à part quelques sporadiques hebdomadaires « Ande Sope » et autres journaux satiriques tels le « Politicien ».
Donc, il n’y avait que le « Soleil », la « RTS » et « Radio Sénégal » qui couvraient le champ audiovisuel. C’est en ces moments difficiles d’après indépendance que Pathé Mbodje œuvra dans le sens de réguler le pluralisme de l’information dans le pays. Ainsi, comme une délivrance, était né  « Takussan »-Le Soir.
En ces temps-là, seuls de vaillants hommes imbus de valeurs républicaines prirent leur plume pour informer le peuple juste et vrai, chaque jour, sur la situation politique, économique et sociale nationale et internationale.
Le journal de Pathé Mbodje rivalisait ardemment avec le « Soleil » étiqueté « d’Astre de Hann ».
Directeur de « Takussan » – Le Soir, il faut retenir que ce journal, ainsi que « Demain l’Afrique », étaient des électrons libres et n’avaient aucun compte à rendre ni à Wade encore moins au PDS, contrairement à beaucoup d’autres journaux partisans. Pathé fit un travail laborieux qui révolutionna la presse du Sénégal au grand bénéfice de tous les Sénégalais. On parla pour la première fois, de diversité de la presse dans le pays de Léopold Senghor, une notion qui finit par émerveiller toute l’Afrique.
Le sociologue Pathé incarnait le chantre de la presse. Il s’était entouré de journalistes talentueux devenus aujourd’hui de grands reporters et directeurs de presse.
À ses côtés il y avait Ola Faye, Cheikh Tidiane Kassé, Mamadou Oumar Ndiaye, Charles B. Seck, Moustapha Touré Askia, chef de Desk international, …etc.
Fidèle en amitié, il officiait presque bénévolement tout en étant animé par le désir profond de divulguer en temps réel l’information exacte et nécessaire, pour œuvrer à une meilleure respiration de la démocratie.
Aujourd’hui est né l’un des plus beaux et des plus succulents journaux de la presse sénégalaise, alliant culture, art et éminence. Son nom : « Le Devoir ». Depuis 1983.
Pathé Mbodje a forgé ce journal dont la « Une » est une merveille des yeux et de l’esprit. Beaucoup de nouveaux journalistes ont été sous sa coupole pour parfaire leurs écrits. Professeur, sociologue, penseur, intellectuel pointu, débatteur chevronné et grand médiateur dans toutes ses interventions à la télé, l’homme aux moustaches bacchantes couleur percale, n’a ménagé aucun effort pour éclairer chaque semaine la lanterne des Sénégalais.
Par Bacchus ! … Comme dirait Docteur Saignée.

Tidiane SÈNE,
Toulouse

 

Voir aussi  http://gmetech.info/presse-la-source-soleil/ , Le Devoir du 27 septembre 2022