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La Ligne du Devoir

Presse : La source Soleil

Quand éclaire la presse

sénégalaise

Commençons large, au niveau macro, national.

Ben Cheikh fêté
L’éternel Bara Diouf
Pape Mor

Ndogal Abdoul Sow était à Dakar, Mame Ongué Ndiaye à Rufisque faisait lien avec la politique puisqu’intervenant aussi à la revue « L’Unité pour le socialisme », organe central de l’Union progressiste sénégalaise /Parti socialiste. Maguette Bâ Ben Cheikh et Mansour Niang Niamagne étaient à Thiès. Pape Mor Sylla, des tout-premiers, Pape Sow et Lauris Gomis étaient à Diourbel et l’excellent calligraphe Mamadou Mansour Diène a assuré la transition avec le préfet Bécaye Diakhaté devenu gouverneur de la nouvelle région de Louga. Élimane Dieng à Bambey faisait aimer les activités du maire Pierre Senghor.
L’élégant Mohamed Ndao tout en douceur et correction avec ses lunettes à la Woody Allen était à Saint-Louis, Madine Ndao à Richard Toll.
L’imposant Dembo Danfakha faisait ses envois depuis Kédougou et le cultivé Arab Diop faisait aimer le Sine Saloum et la vocation de journaliste par la précision et le symbolisme de ses écrits.
Le Sénégal vivait aux palpitations de ces honorables correspondants, maîtres incontestés du Soleil et idoles du président Senghor : il avait assuré à Abdou Diouf, à Daouda Sow et à Bara Diouf attacher le plus grand intérêt à l’information régionale.

Au niveau mezzo, régional.

Babacar Diack, Lune Taal, Tony Stephen, Serigne Aly Cissé puis Mass Diack et Mass Ngom « Papillon ».
À côté, Desk étranger, l’immense John-Bosco Adotévi et Émile Senghor. Puis Pape Ameth Diop, l’artiste du signe, Abdoulaye Bâ qui remue le tréfonds de l’âme humaine, Alcinou Louis Dacosta, Amadou Ndiaye Baudin, l’élégant imam Pape Malal Ndiaye, l’intransigeant Djib Diédhiou, le dogmatique Ibrahima Gaye, l’inégalable Ibrahima Mansour Mboup, Mody Diop, Amadou Gaye, Aliou Barry, Cheikh Bâ, Pape Sedikh Mbodje, sous la férule de Abdou Salam Kane Asak, Julien Sané Jika, Moctar Kébé, Aly Kheury Ndao « Bërleup ». La page n’est jamais pleine et les fagots de la mémoire, quoique signe de solidarité, reviennent à chaque moment pour chauffer et réchauffer le corps et l’âme. Puis passent les jours, les puînés. Plus célèbres parce que plus proches que ceux d’il y a cinquante ans, dont je l’honore d’être. Ils ont encadré et bien géré des jeunes frais émoulus qui se prenaient pour Zorro et voulaient bouleverser la société : ils nous ont appris la patience du chasseur, déterminante pour le reporter à la recherche de ses informations, l’objectivité, fondamentale, la responsabilité puisque la liberté d’exercer une profession librement choisie et non sélectionnée par accident.

Et que dire de la haute qualité du contenant de cette époque ?

Ils étaient 3, les Charles, maîtres des mystères et des maquettes : Charles Diallo et son éternel chapeau melon, Charles Babacar Seck, et l’inimitable Charles Diagne dont la maquette de la revue ” Famille et Développement ”   fera le tour de l’Afrique. Joe O’Connor, Sidy Bendallah, Pape Latyr Diagne et Tony Stephen même donneront au Soleil des Unes et des journaux dont la qualité technique était sans commune mesure avec ce qui se fait après : la qualité disparaît souvent avec la quantité et la dictature de la dépêche. Le seul concurrent du Soleil était et demeure aujourd’hui encore Le Soleil.
Niamagne construira le pont avec le futur, avec l’ordinateur, en devenant un esthète de l’infographie.