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Présidentielle : En avant, Mars !

Présidentielle

En avant, Mars !

Macky Sall qui avait entrevu la réaction du Conseil constitutionnel avait promis d’aviser : les 7 magistrats de la plus haute cour de justice du Sénégal ont annulé son décret du 03 février remettant à néant la convocation du collège électoral.

La décision 1/C/2024 du 15 février 2024 précise en son article 2 que “La loi portant dérogation aux dispositions de l’article 31 de la Constitution, adoptée sous le no 4/2024 par l’Assemblée nationale, en sa séance du 5 février 2024, est contraire à la Constitution”.
Et d’enchaîner subséquemment et conséquemment en son article 3 : “Le décret no 2024-106 du 03 février 2024 portant abrogation du décret convoquant le corps électoral pour l’élection présidentielle du 25 février 2024 est annulé”.
L’élection se tiendra donc bien avant le 15 décembre. Le 10 mars au plus tard, le second tour devenant le premier et unique, circonstances exceptionnelles exigent. Sans lui en faire une injonction formelle, la cour fait comprendre à titre subsidiaire que sa décision latente enferme en le président dans un intervalle fermé de 30-45 jours avant la fin de son mandat.
Macky Sall est ainsi doublement sanctionné : par les populations révulsées par un précédent dangereux dès le 03 février, par le Conseil constitutionnel ensuite, en attendant le soufflet des urnes ; il a braqué toutes les catégories socio-professionnelles confondues contre le pouvoir mais pas nécessairement contre le candidat Amadou Bâ : les forces qui ont présidé au choix sont les mêmes d’hier et de demain ; le candidat confirmé de la majorité pourrait ainsi bénéficier de la sympathie de franges le percevant comme victime de celui qui l’avait choisi et qui a finalement voulu le combattre.

P. MBODJE