Portrait : Chapeau Bâ, Maître !

Portrait

Cheikh Khoureyssi Bâ,
l’avocat du peuple

La chronique de notre correspondant en France

Le « Cheik » compétent en Droit est incontestablement un « Avocat du peuple » qui le prouve.
Avec sa haute silhouette, Cheikh Khoureyssi Bâ apparaît dans une démarche démiurgique, qui lui donne l’apparence d’un « Cheik », respectable et respecté.
En effet, le fervent « Talibé-Cheikh » au nom encenseur s’est forgé dès son enfance, dans l’apprentissage du Coran comme beaucoup de ses confrères. Il a parcouru les milieux scolaires où il ne passait jamais inaperçu selon ses ex-camarades de classe.
Son altruisme et sa grande jovialité s’extériorisaient dans son discours assez méthodique et huilé, montrant à chaque fois l’exercice périlleux auquel il s’adonnait pour toujours défendre, aider et secourir son prochain.
Comme un mécène ambulant, cet « avocat » du peuple ne connaît que la gratuité des actes qu’il pose, se référant à chaque fois aux préceptes divins sous la dictée de « Soubhanahou Wa Tahla ».
Musulman fidèle et pratiquant, Khoureyssi est un exemple de patriote résolu, qui ne cherche ni la renommée, ni le pouvoir encore moins le panégyrique.
Je l’ai connu membre du comité de rédaction pour présider aux destinées du journal Sopi, en faisant en son temps abstraction de son salaire ce qui, à nos jours, est rare dans les rédactions.
Ses articles de presse étaient très engagés et trempés dans le vitriol.
Maître dans l’art oratoire de sa plaidoirie, Me Bâ avait la plume remarquablement fertile, utilisant celle-ci comme un fleuret moucheté.
Cheikh honnissait la méchanceté et la roublardise. Il manifestait toujours son engagement, publiquement.
Un jour, il entra au Secrétariat national du PDS où il avait pris désormais en charge le département de l’Information et de la Presse en replacement de son confrère Me Ngom qui demeurait le porte-parole du secrétaire général national du parti. Exceptionnellement, Abdoulaye Wade adulait en secret le « Cheik », lui vouant beaucoup de respect par rapport certes à sa tête bien faite !
Cheikh Khoureyssi Bâ a beaucoup aidé au rayonnement et à l’éducation des libéraux, en convaincant beaucoup d’intellectuels sénégalais à rallier la cause de l’émergence du libéralisme social que prône le « parti jaune-bleu » du Sénégal.
Très tôt, Maître Cheikh Koureyssi Bâ jouait un grand rôle dans les multiples démêlés entre pouvoir et opposition comme un messie, car l’homme répugnait l’injustice et la politique politicienne.
Présent dans tous les procès des partis et autres antagonismes en tous genres, Maître semblait juste vouloir mettre chaque citoyen à sa vraie place dans le pays.
Intelligent et généreux, Khoureyssi Bâ était toujours persuasif dans ses déclarations. Son comportement singulier, affable et véridique, faisait de lui un homme aimable que tout le barreau sénégalais, les hommes politiques, les intellectuels et les clients qu’il défendait, admiraient énormément.
Chapeau bas, Maître!

Tidiane SÈNE,
Toulouse