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La Ligne du Devoir

Poème : Terre glaise, terre anglaise……

Terre glaise,

terre anglaise……

Chaque pas du nomade dans le désert est un pas perdu ; il disparaît sous les siècles artificiels créés dans les  “plantations à profit ’’…
Les dunes prennent naissance dans l’espace désertique–la mer désertique–et empruntent la couleur des tempes grisonnantes du pasteur ; les dunes survolent les oasis et retiennent les dates à venir du calendrier de l’Hégire…
L’obstacle est visible sous les tentes plantées dans le sable ; le grain se compte par milliers mais l’espoir s’enfuit vers l’autre versant de la dune, le versant étoilé…
Le feu est allumé et les rites sont célébrés : aucun invertébré ne sera de la partie…
La terre promise est en vue : comment le nomade prolonge-t-il sa vue ?
Les mollusques tremblent et toutes les villes du désert sifflent le même air connu : l’air du temps !
La terre promise ressemble de loin à une hirondelle qui s’est posée sur la colonne intrépide du temple construit à Tipaza, loin du désert mais proche de la mer…
La France arrive et l’Algérie s’en va : 1832 selon le calendrier grégorien…
Chaque pas du nomade dans le désert est un pas de trop ; le piège a été tendu et la terre glaise avance vers la montagne haute où sera projeté le film du soir de la  ” vie tardive “…
Faut-il chasser l’homme de tous les temples construits dans le désert ?
L’ermitage du père Charles de Foucauld à Tamanrasset est devenu l’escale préférée du nomade…
Le reg est un erg : question de pierre et de surface de la roche polie par le vent sec du désert…
La solitude dessine les sillons de l’amertume lorsque la mer se retire et que la vague se confond en sanglots…
La chanson des vagues est une rengaine : merci mon Capitaine !
Tirer sur la corde tressée permet au marcheur du siècle de retrouver le souffle pur du désert qui mène à Tombouctou, la ville célèbre de Sankore et de Djinguereber : la prière sera dite et la mère des jumelles posera son baluchon aux portes de la ville comme à Memphis dans la vallée des Rois, un jour de grande crue…
Le cours du temps ne se remonte pas ; la descente ne conduit jamais aux entrailles de la terre profonde, celle qui entoure de rêves les contrées lointaines du souvenir, des regrets et des pas perdus…
La salle n’est pas perdue, la salle des pas perdus…
Chaque pas du nomade sur la berge de la Seine est un pas dans l’eau : l’autre attendra sur le mirador que le mirage passe sous les traits de la déesse de la mer, fille de Neptune et de Minerve.
Qui t’a touchée, fée de Guinée, une nuit d’été, qui t’a fauchée dans ton rêve de l’autre nuit du désert ?
Horace ou Virgile auront le dernier mot, le mot de la fin du désert qui raconte l’histoire des peuples venus du Sud, les peuples du nomade qui a traversé le siècle : le piéton considérable, l’émule du  ” passant considérable “, a vécu dans l’Arche de la Défense au milieu du déluge : c’est le temps des alliances sous douane !
La croix dessinée sur la tombe de Wassily Kandinsky dans le cimetière de Neuilly est un signe ‘’lancé grave à l’assaut’’ des ” Chimène ’’ : le chemin ne mène nulle part !
Terre glaise ou terre anglaise ?
Teranga ou terre en gare ? Gare à toi nomade, toutes les gares du cœur seront desservies !
Cordes et misères ou miséricorde ?
La corde vibrante est une équation non résolue pour le nomade qui franchit – à la tombée de la vie – la rive gauche de la Seine…
La Madeleine attendra Marie : Marie-Madeleine…

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​​​​​​Vovo Bombyx
​​​​​​LDFDB
​​​​​​Paris le 15/8/10