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Orchestre Baobab, patrimoine immatériel Aussi mythique que le Bembeya et Aragon

ORCHESTRA BAOBAB DU SÉNÉGAL

 

Patrimoine immatériel

d’une Afrique en miniature

 

Avec un demi-siècle d’existence, cet orchestre est devenu mythique, à l’instar du Bembeya Jazz de la République de Guinée Conakry et l’orchestra Aragon de Cuba

Il est impensable voire même impossible que les Sénégalais laissent s’écrouler un pan si important de leur héritage musical. Tout passe après avoir vécu, fleuri et s’être fané, excepté la culture. Elle est, comme le définit Senghor,ce qui reste quand on a tout perdu.” Après plus d’un demi-siècle d’existence, cet orchestre mythique, à l’instar du Bembeya Jazz de la République de Guinée Conakry, l’orchestra Aragon de Cuba, doit être élevé au rang de patrimoine culturel immatériel. Ce ne sera que justice de rendre un aussi grand honneur à cet orchestre mythique du Baobab qui aura rendu fier tout un peuple de génération en génération.

L’orchestre Baobab était et continue d’être une Afrique en miniature avec la présence en son sein de plusieurs nationalités africaines. Il s’agissait de Togolais comme Barthélémy Atisso, de Ghanéens Peter Udo, de Sénégalo-marocain Latfi Benjelloun. Ce qui constituait la richesse de son répertoire, c’était la diversité des membres du groupe. En effet, plusieurs ethnies étaient représentées dans l’orchestre. Médoune Diallo (dcd), Abdoulaye Mboup (dcd), Ndiouga Dieng (dcd), Issa Sissoko (dcd), Rudy Gomis (dcd), Balla Sidibé (dcd), Charles Basse, Mountaga Kouyaté, Thione Seck (dcd), Thierno Kouyaté, Yahya Fall.

Le baobab avec ses feuilles, ses fruits et ses racines symbolise notre patrimoine à la fois nutritionnel, sanitaire, culturel et mythique. Tout comme notre mythique orchestre “Guy Gu Rëy Gi.” Leur album de 1975 à Paris continue de réveiller beaucoup de souvenirs encore vivaces. La particularité au Baobab se dessine chez chaque membre de l’orchestre. Personne ne fait ombre à l’autre grâce à un professionnalisme avéré chez tous les membres. Personne n’est indispensable. Jamais le baobab ne s’écroulera même s’il vacille des fois. C’est l’occasion de lancer un vibrant appel puisé du fond du cœur à ceux-là qui ont la lourde responsabilité d’accepter d’être les gardiens du temple à tout faire pour que ce lourd patrimoine musical ne soit rayé de la carte du champ musical africain. Qu’ils fassent de leur mieux pour mériter la confiance des précurseurs qui les ont quitté à jamais.
Aux jeunes qui constituent la relève, notamment Assane Mboup, Alpha Dieng, vous venez d’hériter un trésor qui vous revient de droit. Polissez-le, repolissez-le sans cesse comme à l’ouvrage afin qu’il continue de briller à travers les 5 continents. Que Dieu fasse que le tribunal de l’histoire n’obtienne gain de cause sur vous ! Qu’il rende vos frêles épaules solides afin que vous parveniez à supporter le poids d’une charge aussi lourde je veux dire l’héritage de cet orchestre mythique d’une notoriété internationale inégalable.

Ndiapaly GUEYE,

journaliste indépendant lanceur d’alerte email ndiapalygueye@yahoo.fr