Macky Sall : Parler Pour Ne Rien Dire

Communication- Macky Sall : Parler, Pour Ne Rien Dire Au Peuple

Macky Sall Se Perd                Dans Son « Jeu »

Le chef de l’État Macky Sall a fait un face à face avec la presse ce jeudi 22 févier. Cette rencontre avec des journalistes était un moment attendu par tous les Sénégalais et bien également un temps fort pour lui, en tant que futur président sortant, d’apporter des précisions sur le choix de la date de l’élection présidentielle 2024. Après sa déclaration, les commentaires et les critiques n’ont pas suffi pour analyser l’intégralité de l’allocution du président Macky Sall.

Par Khadidiatou GUEYE Fall,
Cheffe du Desk Société

Les sujets lors de son discours ce jeudi n’ont pas surpris certains. Sur la toile, les citoyens n’ont pas raté le président Macky Sall. En reportant l’élection présidentielle par décret soutenu par la majorité à l’Assemblée nationale, le conseil constitutionnel a été saisi. Les sept sages ont invalidé ledit décret, d’où la poursuite du processus électoral. Mais il s’avère que pour poursuivre le processus électoral, il faut au préalable une date pour la tenue de l’élection.
Dans son discours, le président Macky Sall se donne l’humilité d’inviter les acteurs politiques, pouvoir comme opposition, et les forces vives de la nation à se concerter pour trouver à l’unanimité une date. Cet appel au dialogue semble être le vœu le plus « sincère » du chef de l’État. En effet, l’attente la plus forte lors de son face à face avec la presse était de fixer une date ; mais les Sénégalais vont devoir patienter encore pour savoir quel jour ils vont se rendre aux urnes pour choisir leur président.

Dans les médias, sur les réseaux sociaux, sur les places publiques, les Sénégalais exposent leur point de vue.

Cet ancien militaire a suivi avec attention le face du président avec la presse. Il en déduit que Macky ne s’adressait pas à la nation sénégalaise. « Macky Sall parlait avec l’opinion internationale, il l’a bien mentionné d’ailleurs. Ce discours a montré qu’il n’a que faire des Sénégalais et de leur ressenti. C’est à cause de la pression au niveau internationale qu’il s’est exprimé pour leur montrer qu’il était prêt à laisser le pays intact sans tension sociale, qu’il est prêt à réconcilier les partis politiques. Il est toujours dans son jeu, même s’il commence à se perdre dans son propre jeu », a expliqué l’ancien militaire.

Baye Thié, un jeune bijoutier, a totalement perdu confiance. Il ne s’attendait pas à ça : « Moi, j’attendais qu’il dise au peuple sénégalais qu’à telle date est prévue la présidentielle, mais il a encore enfoncé le pays. Il a dit que la date fera l’objet du fameux dialogue et que tous les candidats sont d’accord et vont déférer à la convocation alors que c’est faux : juste après son face à face avec la presse, des candidats ont démenti cette assertion. La majorité refuse de dialoguer, alors pourquoi perdre encore du temps ? Il a le pouvoir de fixer une date ; qu’il en soit ainsi et le pays avance ».

Loin d’avoir ses analyses, le jeune Baye Thié déclare que Macky Sall est sûr et certain de la gravité du problème mais il va encore créer un autre problème dans le problème. « Macky Sall sait pertinemment que le 02 avril, il ne sera plus président du Sénégal. Mais la stabilité du pays le dérangerait, ce qui est sûr c’est qu’il va laisser des séquelles. Et ça commence déjà : comment peut-on trouver une date d’élection avec des candidats recalés, des personnes qui ne sont même pas des candidats à la présidentielle ? Le but de son fameux dialogue, c’est de rassembler des personnes avec des intérêts divergents pour bloquer le processus électoral », alerte le jeune bijoutier.

Joint au téléphone, cette demoiselle préférant garder l’anonymat a craché ses vérités. Elle est convaincue que Macky Sall cherche une issue de liberté au lendemain du 2 avril. Notre interlocutrice signale : « Il tourne autour d’un dialogue pour aussi amnistier Ousmane Sonko. En effet, tout ce chemin, c’est pour s’amnistier lui-même car il sait bien à quel point il a causé du tort au peuple sénégalais. Qui d’autre serait élu si ce ne sont ces candidats de second plan ? Ils vont croupir en prison pour le reste de sa vie, lui et ses proches ». Avant de raccrocher, elle fait savoir que Macky Sall n’a pas besoin des candidats pour fixer une date : il en a le privilège.

Sans doute sur la toile, les réactions sont similaires. Les Sénégalais s’attendaient à une date, mais le président leur a servi des risques de blocage électoral. Cette déclaration presque inutile a créé une frustration chez certains mouvements parmi lesquels Aar sunu élection qui a décidé de manifester pour accentuer la pression afin que la présidentielle se tienne dans les meilleurs délais.

Khadidiatou GUEYE Fall