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La Ligne du Devoir

 La balade du Lac Rose ou le récital des roses…

 La balade du lac rose ou le récital des roses…
Tous les lacs sont  roses  au premier matin de la Saint-Valentin, même le lac Majeur…
« Il neige sur le lac majeur », il pleut sur le lac rose : la rose est devenue blanche mais elle vit toujours…
« Je vis toujours et je me suis assis sur la vague de ce fleuve lointain, gaufré de soleil vert… » (Paul Eluard)
Océan, mer, fleuve, lac : l’eau encercle la vie, l’eau encercle la terre et « les mots viennent du littoral… »
Un cordon d’eau douce, comme un cordon ombilical, entre le lac rose et la mer : petit mystère ou grand mystère ?
La « trilogie des lacs » sera célébrée un jour : le lac Majeur (Italie/Suisse),  le lac de  Laach situé en Allemagne, en Rhénanie, à proximité de l’Abbaye de Maria Laach, et le Lac Rose (Bambilor/Sangalkam) au Sénégal.
Tant va la rose à l’eau–l’eau de rose s’entend–qu’à la fin elle s’épanouit, avant de s’évanouir comme un rêve matinal…
Au commencement était la rose et la première couleur du matin changea…
La rosée du matin était tombée et la rose fut tirée de son long sommeil saisonnier : c’était le 14 février 2015, au matin de la Saint-Valentin,  dans  la presqu’île du Cap-Vert où la rose vient se mirer, le soir, là-haut, sur le phare des Mamelles, dans la lumière absolue…
Elles commencèrent, les femmes, par fredonner d’abord la célèbre chanson de Mort Schuman, « Il neige sur le lac majeur » et puis elles se mirent  à chanter à l’unisson et toutes les notes roses s’envolèrent vers le lac rose…
 « La balade des gens heureux » (Gérard Lenormand) avait retenti sur la petite « rive blanche » du Lac Rose, le lac Retba…
Le « bus jaune » avait quitté Dakar, une heure plus tôt, et déjà Neuza chantait ; connaît-elle le Lac Rose, elle qui vient, comme l’autre, de l’Archipel du Cap-Vert ? ; elle qui vient de l’Ile de Fogo qui abrite, sur son sol, le volcan du même nom..
 « La rose est née sur les contreforts ailés du Fouta Djalon » : volcan, contrefort, la rose sera-t-elle la plus forte dans la douce bataille qui s’annonce ?
 « Il y eut un soir et il y eut un matin… » (Genèse)
 « Au bout du petit matin… » (Aimé Césaire) : par quel matin, par quelle(s) main(s) reprendre la ronde autour du cœur de la rose ?
 « Par quel chemin de sel, par quel détour de boue… » (David Léon Mandessi Diop)
 Le rendez-vous est pris pour dimanche 14 février 2016, à l’Etoile du Lac et après la balade du Lac Rose (sa deuxième édition et peut-être la dernière)
 « The future is green » pouvait-on lire, furtivement, sur un mur « taggé », quelque part sur l’autoroute à péage, je devrais dire l’autoroute à paysages…
The very next future is «rose» ”’’, my friend, somewhere around the famous ‘’lac rose’’…
Le « bus jaune » roule à l’allure des cœurs, la vitesse maximale autorisée sur l’autoroute à péage ne concerne pas les cœurs qui ont appris depuis des lustres, à se « hâter lentement » …
Nous sommes partis en regardant avec une pointe de nostalgie  le Collège Sacré-Cœur qui fêtera, cette année (2015), son jubilé : cinquante ans déjà et une seule ride, celle de la rose qui flotte au loin sur l’océan Atlantique…
 Le point de départ de « la balade du Lac Rose » est la jonction des cœurs : Sacré-Cœur mais Cœur Sacré avant tout ; mille cœurs sont au rendez-vous de « la balade du lac rose », au premier matin de la Saint-Valentin…
L’autoroute à péage ou plutôt, osons pour un jour, samedi 14 février 2015, la débaptiser et lui donner son nom du jour : « l’autoroute à paysages…»
Contemplons ensemble le paysage : baobabs, baobabs, baobabs …
 « … Ton nom résonne de ta consonne sonore… » a écrit Raphaël Ndiaye, notre ami, Directeur de la Fondation Léopold Sédar Senghor.
 L’hymne du baobab, qu’il a écrit seul,  sera chanté dimanche 14 février 2016 au Lac Rose à 16 heures, avant le retour vers Dakar et après « la balade du Lac Rose », sa deuxième et peut-être dernière édition…
Et soudain, à notre gauche, Keur Massar…
La langue bretonne parle aussi de « Ker » pour désigner la grande maison, la ville ou le village…
Keur Massar comme un cœur dessiné par quatre mains…
Keur Massar s’éveille et le « bus jaune » passe devant les arbres de la forêt classée qui semblent faire la révérence, la révérence de la rose…
 Keur Massar ou  Cœur Massar  sert de repère–les balises du cœur–sur la route du Lac Rose où les cœurs se donneront l’accolade, amicale et fraternelle, tout à l’heure, sous le regard des premiers rayons de soleil, le soleil de Bambilor et de Sangalkam…
Nous traversons Keur Massar et nous apercevons  « la quincaillerie 18 Safar » ; le calendrier de l’Hégire décompte le temps comme le calendrier grégorien ; tous les calendriers « dictés » aux hommes « reproduisent » le temps, conçu à notre insu par plus fort que nous, avant de le compter : nous sommes, ce matin-là,  selon le calendrier grégorien, le 14 février 2015, au premier matin de la Saint Valentin…
Où vas-tu mon cœur ?
Je vais au Lac Rose pour « la balade du lac rose… »
Dernière escale avant le Lac Rose : Niague, comme l’autre ville de Santa Catarina, sur l’île de Santiago, dans l’Archipel du Cap-Vert…
Qui veille ce matin  sur « la balade du lac rose », et qui est venu, un jour, une nuit,  de l’Archipel du Cap-Vert ?
Qui veille sur « la balade du Lac  Rose » et qui porte son manteau jaune visible sous les rayons diffus du soleil ?
Deux fois Niague : « Un pont de douceur les relie… », écrivait le poète-président, Léopold Sédar Senghor et déclamait Maurice Sonar Senghor…
Première halte à une centaine de mètres du Lac Rose : c’est la « halte du baobab » paré de quelques couleurs ; le OFF de la Biennale lui a donné toute sa place…
 Salve Magister !
Grand discours sur le baobab, « l’Adansonia digitata », première espèce végétale du grand jardin suspendu où un pas célèbre un matin résonna.
Et le « bus jaune » repart ; le baobab a parlé et il indique le chemin du Lac  Rose, il « tend ses bras » vers le Lac Rose…
« Au bout du petit matin »… l’Étoile du lac ; nous sommes accueillis par une étoile et Théodore Monod écrivait : « Celui qui cueille une fleur dérange une étoile… ».
Des roses ont été cueillies au Sénégal et ailleurs ; mille étoiles ont été dérangées mais le chemin des roses, ce jour-là, pour la première fois au Sénégal et dans le monde, est le chemin du sel…
« Le rouge n’est pas la couleur préférée de la rose » mais l’Étoile du Lac a choisi de revêtir sa couleur rouge pour recevoir les roses écarlates…
Premier discours sur la rose et la voix de Minouche, artiste à ses belles heures, se fit entendre et la perspective de « la balade du Lac Rose » fut tracée par ses yeux et par sa main : pars, chemin (parchemin ?) et déroule, chemin faisant,  ton tapis rouge…
Le chemin du sel, le chemin du lac rose…
Grand festin à l’Étoile du Lac, grand festin avant « la balade du Lac Rose » ; 
les cœurs sourient mais chaque cœur retient le souffle ami ; l’accueil ressemble à la fête de la rose…
 La rose est belle et riche comme une ruche, rose, autruche ?
Nous applaudissons l’Étoile du Lac…
 Premières notes de musique, les « tee-shirts » et les casquettes aux couleurs de la rose annoncent, dans un bel ensemble, « la balade du Lac Rose ».
 Nous sommes tous prêts, même Mangoné, qui fera le chemin avec nous, par la pensée, par la puissance et la force de sa seule pensée…
Nous avançons à pas cadencés – le rythme de la rose – vers le lac rose, nous pénétrons, à pas feutrés, dans le Royaume du Sel…
Trois drapeaux aux couleurs du Sénégal « flottent au loin » sur la première ligne du lac : chaque signe sera interprété, car « la balade du Lac Rose » est aussi la balade des signes à décrypter…
Territoire des signes ou signes d’un territoire ?
Trois drapeaux du Sénégal flottent : le lac rose est aussi un drapeau reconnaissable à sa couleur, la couleur rose, sa couleur de Bambilor et sa couleur du Sénégal…
Les poèmes offerts au Lac Rose sont lus par plusieurs voix : voix de femmes, merci Saba, merci Laurence, merci Valérie, voix d’enfant – merci Toutane – voix d’hommes, merci Élimane, merci Cheikh !
El Hadj, le guide, nous a conté le Lac Rose, son histoire séculaire avec la mer, son histoire avec les Peuls (le lac Retba), sa date de naissance, son évolution, sa teneur élevée en sel (380 g/l), le bras de mer, les micro-organismes, les cyanobactéries : le Royaume du Sel comme le Royaume du Sine a son histoire et ses héros…
Les poèmes se sont envolés vers le lac : quoi de plus normal puisqu’ils chantaient tous le Lac Rose, sa beauté, ses mystères…
El hadj, le guide du Lac Rose, a décrit pour tous les cœurs unis, la fleur de sel extraite des eaux du lac…
Le dernier album de Neuza – album du volcan de Fogo – porte comme titre : « Flor di Bila », une fleur qui pousse à flanc de volcan et que le guide de l’île de Fogo avait cueillie, au mois de mai 2014, avant l’éruption du volcan…
Celui qui cueille une fleur,  celui qui cueille une rose,  dérange-t-il un volcan ?
Premier rendez-vous du « donner et du recevoir » : les hommes tendent la main droite et reçoivent de la « grande prêtresse »Maïmouna, au creux de leur main droite, une poignée de sel…
Le sel a blanchi au soleil…
Maïmouna qui ne travaille pas, ce jour-là, comme toutes les femmes « récolteuses de sel » du Lac Rose et, c’est le grand  mystère de « la balade du Lac Rose », formule des prières avant le vrai signal du départ de « la balade du Lac Rose ».
Le signal du sel, le sel et la rose : le mariage aura lieu plus tard…
Toye, l’artiste du lac qui utilise la « sève de baobab »pour fixer le sable qu’il ajoute à ses créations, sera invité à parler de sa technique et puis il lui sera proposé de se retirer, sous la paillote, pour la « négociation » du « prix »de son œuvre de sable et de sève…
Bonjour l’artiste !
Une semelle sera aperçue, suspendue au-dessus de nos têtes, comme « une épée de Damoclès » ; la « famille de la rose du lac » sera rassemblée dans la paillotte autour de la « semelle de vent » et d’espoir : nous la retrouverons de « l’autre côté du regard » (Ken Bugul), de l’autre côté du lac…
Le lac rose renvoie sans cesse à l’écriture : Abdoulaye Sadji, Paul Éluard, Léopold Sédar Senghor, Pierre de Ronsard, André Gide, François Malherbe, et la muse du lac, la muse des poètes n’est jamais loin ; elle est cachée sous le sel, « mon nom longtemps caché sous le sel des distances », écrivait le poète David Léon Mandessi Diop ; cachée sous le sel du Lac Rose, la muse, et nul ne la voit jamais sauf à zéro heure, comme sur le volcan des Mamelles…
« Ne désire jamais Nathanaël, regoûter aux eaux du passé… » (A.Gide)
La muse pourtant, ce « jour-là », pour paraphraser mon ami Ibrahima Ndaw, l’auteur du texte sur le Lac Rose, est descendue, toute de rose vêtue, sur le lac, venant peut-être du « versant étoilé » du volcan de Fogo : elle a inspiré Riane qui a su, avec poésie, introduire dans le programme et de manière inattendue, la traversée du Lac Rose en « embarcations légères » (El pour Ailes…), embarcations à fond plat car le fond du lac est situé à une faible profondeur (trois mètres) : tout flotte, même les roses « embarquées »,…

 La ballade en rose des valentins

Ce jour-là

L’océan, les dunes et le lac ont ouvert leurs bras

Aux ravissements des âmes avides de donner

Face aux multiples écorchures du monde

Entre le calme d’un lac, rose et paisible

Et les berges d’une mer étale, bleu azur

Ils ont déposé un cœur rose, gonflé et débordant

D’amour, de tendresse et de générosité

Ce jour-là

Dans l’ambiance bigarrée qui enveloppe le paysage

Entre rires et plaisanteries, ruisselants de bonheur

Ils ont reçu des braves femmes une poignée de sel

L’offrande ancestrale tirée des mémoires du temps

Emus, attendris, ils ont offert à ces charmantes dames,

Surprises et enchantées, leurs hommages en rose.

Ce jour-là

Comme un rituel né des entrailles de l’histoire

Ils ont confié leur plein d’amour aux mains

Écumeuses et puissantes de l’océan attendri

Que ni la brise humide et salée du grand large

Ni le souffle du vent qui ondule les dunes de sable

Ne réussissent, par leurs œuvres, à anéantir

Et que vogue donc à travers les continents, cette belle toile

Ce cœur rose, aux contours humains, de tendresse et d’espoir.

Oui ! Ce jour-là est celui de l’Amour, du grand amour

De la ballade des gens passionnés et heureux

Qu’une belle passion unit hors du temps, et en tout temps

Des gens qui veulent partager avec l’univers tout entier

La poésie du sel et de la rose, la poésie des âmes éclairées

Un chant né au cœur de l’atlantique, dont les clameurs

Enveloppent le ciel et la terre du manteau de paix.

El Hadj Ibrahima NDAW,

Membre du LAB et du CAL

Cité S.H.S N° 24,rue GS – 244
GOLF SUD GUEDIAWAYE
Code Postal 15000
BP 19 826 SENEGAL
Mobile: (221) 77419 71 16
E-mail : malima_sn@yahoo.fr

« Et la rose posa une aile translucide sur la gazelle assoupie… »
 Les six embarcations légères (les El…), chargées d’hommes, de femmes, d’enfants et de roses, glissèrent sur le Lac Rose dans un silence fédéral où chaque son devient un signe et chaque signe devient un son.
Mon, ton, son, montons et montrons la couleur de la rose du lac, la « rose oil », l’essence de rose…
Nous venions de tourner le dos à l’écume du sel et nous nous dirigions, presque endormis, vers l’écume des vagues, les vagues de la mer.
À Paris existe une librairie située non loin du Café de Flore (J.P.Sartre) qui porte le nom (je l’ai appris après la balade du Lac Rose ) de « L’écume des livres »…
 À chaque rose son écume, à chaque livre son écume, à chaque rive son écume, à chaque vague son écume…
Ainsi sont reliés, par l’écume, le lac et la mer…
D’une écume à l’autre comme l’écume des jours (Boris Vian)
 Le bras de mer est devenu lac, et le lac tend ses bras « amis » à la mer, à sa mère nourricière…
Toutes les écumes sont blanches et illuminent la terre depuis le ciel rose ou bleu, tout dépend de la couleur choisie par les yeux et le cœur…
Le Lac Rose et la mer sont liés par le même destin : le sel, le sel de l’écume et l’écume de sel comme la fleur de sel, issue des flancs du lac…
Et Ida marchait sur les dunes, le vent soufflait sur les roses et sur nous, le vent salvateur…
Après le sel du lac et en passant par les dunes « blondes » que nous avons « arpentées », nos pieds et nos mains ont foulé, en silence, le sable de la plage et un grand cœur fut dessiné à la main, la main d’un homme qui croisa, au milieu du cœur, la main d’une femme…
Nous avons quitté les berges du Lac Rose et le temps était gris mais déjà le « soleil riait dans nos cases » (David Léon Mandessi Diop) : le soleil nous attendait de l’autre côté de la rive : « Bako, l’autre rive » (Souleymane Cissé, cinéaste malien)
Une surprise de taille nous attendait de « l’autre côté du miroir » : la deuxième semelle, retrouvée sous le sable de la plage et qui nous « donna à voir » (Paul Éluard) le magnifique destin des traces de l’homme, le premier ou le troisième homme, sur la terre ferme et parfois fermée, provisoirement,  aux vagues de l’espoir…
« L’homme aux semelles de vent » qui n’est autre que le poète Arthur Rimbaud était un grand voyageur et les traces de son passage sur terre sont encore visibles à Zanzibar ( ?) et peut-être aussi au Lac Rose ?
Il y aura toujours, sur notre chemin, une « chaussure » parfois rose – la première trouvée sur le chemin des Mamelles dans la presqu’île du Cap Vert – oui, rose était sa couleur et tous les marcheurs de la Renaissance, les premiers marcheurs, ceux de la « marche Manouche », avaient pu lire le chiffre 18, comme la glorieuse référence au 18 Safar, comme la référence à la Sourate 18 – la caverne ou la grotte du Saint Livre – la grotte de la lumière, lumière « finistérielle » (pointe la plus avancée de l’Afrique Occidentale) qui éclaire l’axe des vibrations  magiques et telluriques…
Et le grand cœur fut dessiné, le cœur de l’Atlantique,  et tous les cœurs l’entourèrent pendant qu’un homme chantait, en son milieu, et qu’il « grattait sa guitare » ;  il chantait dans sa langue, une langue de synthèse culturelle, langue de base venue du continent africain, langue d’emprunt venue de la Méditerranée…
L’étudiant cap-verdien qui annonçait, avec un an d’avance, la chanteuse des Iles, Neuza et son complice Michel Montron,  y est allé de son couplet sur l’amour avec ses propres mots : « Les mots viennent du littoral… ».
Les roses que tenaient les femmes « entre leurs mains  périssables » (A.Malraux) furent soudain échangées contre la poignée de sel que chaque homme avait reçue dans sa main droite : le mariage du sel et de la rose était enfin célébré sous le regard de l’océan Atlantique, seul témoin de cette union magique et mystérieuse…
« Mignonne allons voir si la rose… » (P de Ronsard)
Les femmes, les hommes et les enfants s’avancèrent alors vers la mer pour le bouquet final, le bouquet de roses à offrir à l’océan qui attendait depuis plusieurs heures cette rencontre placée sous le signe de l’amour, de l’amitié et de la fraternité !
Les bras furent levés pour désigner la cime des vagues de l’Atlantique et les roses brillaient au soleil du Lac Rose, le soleil de midi…
Les mains de l’Atlantique étaient visibles depuis l’Amérique au bout de l’Atlantique Nord…
Et puis tous les cœurs se dirigèrent vers la mer, dans un silence fédéral,  et  le souffle pur : les roses furent déposées dans l’eau bleue et offertes à la mer…
Le lac, les dunes et la mer : le chemin de la rose était tracé…
Le bras de mer est devenu lac, les dunes conservent les traces de la mer, la mer s’est retirée au loin, pour mieux apercevoir la rose illuminée…
Flux et reflux : les roses « vont et viennent »– valse de Vienne ?-  mais elles avancent vers la mer profonde qui les observe et qui sourit « vaguement et les larmes aux yeux… » (P. Éluard).
La mer initiale a reçu du lac le sel initial : initiales parfumées à l’eau de rose…
« Orfeu Negro » :  Gypsy Marpessa Menor (GMM) encore appelée, au cinéma, Marpessa Dawn,  n’écoutera plus la belle chanson de Antonio Carlos Jobim, le Brésilen, la belle chanson qu’il a composée pour le film de Marcel Camus qui a obtenu la Palme d’Or du Festival de Cannes en 1959…
Le film Orfeu Negro est paru sur les écrans, aux États-Unis, la première fois, le 1er janvier 1959 : regardez la photo que vous ne voyez pas encore…
 « A Felicidade », une chanson qu’elle aimait…
Écoutez cette voix et entendez-la mais elle ne l’attendait pas : elle ne reviendra pas de sitôt…
Le « prix de la rose » qui récompense le plus beau poème a été remis par Laurence à Toutane, la poétesse de huit ans, dans le « bus jaune », sur le chemin du retour et après lecture du beau poème écrit par Mangoné qui a construit, avec ses mots, un autre pont  entre St-Louis et le Lac Rose…
 Le mot de la fin, le « mot de la rose », a été prononcé par Malick au nom de la famille Sourang et de tous « les marcheurs de la rose » , les « marcheurs de la Saint-Valentin »…
Orphée noir, rose du lac, rose oil…
« Rose, elle a vécu ce que vivent les roses, l’espace d’un matin » (F. Malherbe)
La rose est née au matin de la Saint-Valentin et elle s’est assoupie,  après notre départ, sur la dernière vague de l’Atlantique en partance…
« Demain, je réintègre le rêve natal… » (A.L.Sall).
Il existe quatre chemins à Bambilor : le chemin des baobabs, le chemin des dunes, le chemin de la mer, le chemin du Lac Rose…
Chaque homme, chaque femme, chaque enfant doit « inventer son chemin »(J.P.Sartre).
La rose a choisi la mer bleue…
Mar Azul…(Césaria Evora)
Rose oil, essence de rose, le destin de la rose s’est accompli…
La « balade du Lac Rose »ou le « dernier récital des roses » ?
Jean Michel SECK,
Paris le 19 février 2015