Hott : Sang neuf et sang chaud, patate chaude

Amadou Hott

Pas chaud

Sang neuf et sang chaud en 2019, Amadou Hott est devenu une patate chaude depuis sa défaite aux Législatives de 31 juillet.
Trop lisse pour la politique pour un enfant pourtant de la banlieue ou autre victime du rejet du chef ?

La communauté linguistique s’est mobilisée en sa faveur mais Bara Gaye aura été sans pitié qui a renvoyé Amadou Hott à ses humanités à Yeumbeul Sud. Il ne serait pas juste d’en faire un « inconnu au bataillon », tout au plus une victime de son approche mystico-religieuse de la politique : on loue encore ses actions à Diouma Layène, la sonorisation d’un autre lieu de culte et son projet sans lendemain de réfection d’une autre mosquée.
Cette voie du seigneur impénétrable fait dire qu’il eût fallu faire du porte à porte pour mieux se faire connaître.
Trop lisse pour un enfant de la banlieue, Amadou Hott ?
C’est oublier que le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération internationale du Sénégal nommé avril 2019 est un protégé de l’ancien maire socialiste de Guédiawaye Chérif Macky Sall qui lui avait trouvé une bourse d’études à l’extérieur et qu’il a pris le soin de racheter et rénover la maison familiale dans la localité, même si, avec ses activités, on l’y voit trop peu, bien que l’ayant transformée en siège politique de la section locale de l’Apr. Il est vrai que le mémoriel disparait lorsque la maison familiale rénovée devient plus un instrument politique (siège) que domaine de référence générationnelle.

Au moins, même refroidi par la défaite, Hott aura tout de même permis d’atténuer la dureté de la chute comparativement aux Locales de janvier : honorable fut en effet la déroute « avec juste…800 voix derrière l’opposition, contre plus de 3.000 six mois auparavant lors des locales de janvier », note par exemple le quotidien Leral sur son site le 6 août dernier.

Invité-surprise de l’attelage gouvernemental du 2019, Amadou Hott rappelle la Légion étrangère de Abdou Diouf en 1983 pour desserrer l’étreinte politique par un appel d’air aux techniciens, financiers de préférence. Médoune Fall, inamovible président du Comité pour le respect des Droits inaliénables du peuple palestinien, mais surtout Mamoudou Touré ouvraient ainsi l’ère de la Banque mondiale et ses plans d’ajustement et de restructuration de si triste mémoire. Abdou Diouf lui-même s’en plaindra pour avoir « gouverné dans la douleur : je me suis imposé et j’ai imposé au peuple sénégalais des sacrifices  » et d’être ainsi la victime plus du parti de la demande sociale que du Parti démocratique sénégalais, autre Pds.

La charge de Amadou Hott ne fut pas terrible, chaude comme y invite son nom : ministre depuis 2019 après un prestigieux cursus, Amadou Hott candidat à Yeumbeul Sud est battu.
Il fait partie des grosses surprises de Dakar, avec l’autre ministre Abdoulaye Diouf Sarr et l’ancien maire de Guédiawaye et frère du président de la République, Sall… et de l’inconnue du bataillon ministre de la Jeunesse.
Hott est arrivé avec la Légion en 2012 avec Macky Sall, après 15 années dans la banque d’investissement et le conseil à l’investissement à l’international.
À la disposition de son pays comme Muhammad Boun Abdallah Dionne, Amadou Hott est plus que celui que toutes les mères aimeraient comme gendre : élégant et racé, il a accumulé une solide expertise ; les pages de l’Encyclopédie ne suffisent pas à recenser un curriculum long comme un fleuve tranquille : est-il arrivé au mauvais moment, quand les Sénégalais rejettent tout ce qui est rattaché à un président désormais conjugué au passé ?

P. MBODJE

Hott Digest

Conseiller spécial du président de la République M. Macky Sall, président du conseil d’Administration de l’Aéroport International Blaise Diagne et Directeur général du Fonds souverain d’Investissements stratégiques (FONSIS) du Sénégal, où il initie d’importantes initiatives d’investissement dans le financement des PME à travers le « Fonds Teranga Capital », la Santé, l’Industrie pharmaceutique, l’Agriculture et les Infrastructures, notamment des projets d’énergies renouvelables.

Amadou Hott (né le 25 octobre 1972) est un économiste et banquier d’affaires sénégalais. Il a été nommé ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération Internationale du Sénégal en avril 2019. Il était auparavant vice-président du complexe Énergie, Croissance verte et Changement climatique de la Banque africaine de développement, poste qu’il a occupé de novembre 2016 jusqu’à sa nomination au gouvernement sénégalais. Il a cumulé une vingtaine d’années d’expérience dans des domaines tel que le financement structuré, la gestion de fonds souverains, la banque d’investissement, la levée de fonds, les infrastructures et le développement de solutions énergétiques intégrées.

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