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Goudiaby Atépa : Un cœur pour Pierre

Pierre Goudiaby Atépa

Le cri du cœur

C’est un programme de lutte contre le système établi que Pierre Goudiaby Atépa avait décidé en 2018 de dérouler quand, par déontologie, il a laissé à d’autres le soin de le faire, persuadé qu’avec les efforts de tous, sa réalisation est possible.

Ibrahima Ndaw l’a suivi pas à pas et laisse parler son cœur, heureusement pas de Pierre !
 L’homme est un exemple de réussite parmi tant d’autres hommes au Sénégal. Il a travaillé dur pour arriver à ce niveau de réussite. Il aurait pu se suffire de cela et continuer de vivre sa vie tranquillement. Il aurait pu se suffire de la publication successivement de “Oser, douze propositions pour un Sénégal émergent’’ et “Sénégal-Rek, Ensemble pour une Refondation’’ et se prélasser en disant : “J’ai fait ma part de travail, aux autres de faire la leur’’. Il aurait pu se suffire de la présidence du Collectif des Cadres de Casamance –CCC–, une structure incontournable dans le paysage associatif sénégalais qui mène un combat remarquable, inlassable, harassant et soutenu pour la paix et le développement de la Casamance voire du Sénégal. Il aurait pu se suffire de toutes ses autres activités dans le monde parce qu’homme d’affaires, architecte renommé et de réseaux reconnu et respecté dans le monde entier.
Mais c’est méconnaître l’homme qui est tout en entier dans la réflexion et dans l’action. Depuis des décennies, on le sentait bouger, mal à l’aise devant certaines attaques souvent non justifiées, cependant toujours debout, alerte, le verbe incisif et la réplique profonde et sans appel, et surtout mal à l’aise devant l’ampleur du dénuement vécu par ses compatriotes. Plus de cinq décennies de frustrations pour les Sénégalais ont fini de le convaincre qu’après la pensée doit suivre l’action.

Son dernier ouvrage donne tout son sens à cette décision. Le samedi 7 juillet 2018, jour de son baptême politique, aurait fait date dans l’histoire politique du Sénégal si l’idée était menée à son terme. Car jusque-là, le monde politique est traversé de courants malsains, les cycles se succèdent et le mal empire. Mais devant l’entrée en politique d’un cadre plus jeune, prônant les mêmes idées et mieux préparé, il a préféré se retirer.
Au Sénégal, l’appât du gain facile, ce rapport quasi-charnel entre les politiciens et l’argent, cette tare des temps actuels, conditionne en grande partie leurs positions politiques. Il y a quelques années, j’écrivais que “trois personnages, principalement, dans le champ politique, requièrent notre attention. D’abord, il y a ceux qui pensent à leurs positions sociales et n’agissent que pour leurs intérêts propres. Ils sont dans toutes les magouilles, les fourberies et usent allègrement de mensonges. Ensuite il y a les tribuns, de redoutables harangueurs de foules. Ils sont capables de manipuler le monde à leur guise. S’ils s’avèrent honnêtes et soucieux de leurs cibles, c’est tant mieux, sinon ils ne feront, à long terme, qu’exacerber les rancœurs contre eux, en laissant planer, autour de leurs personnages, une mauvaise image de “baratineurs’’. Enfin il y a ceux qui pensent aux autres, dont le souci premier est de voir comment soulager les souffrances des populations. C’est le combat le plus difficile, et en même temps le plus valorisant.’’. Le cri de cœur d’Atépa, ce 7 juillet 2018, le rapproche plutôt de cette dernière catégorie.
Et dans son programme sommairement déroulé ce jour-là, Atépa clame avec force et conviction “une Refondation de la République dans laquelle bonne gouvernance, vertu, justice et intégrité sont synonymes et où ces valeurs riment avec honnêteté, refus de la corruption et de la concussion, où elles invitent au dépassement de régions, des religions, des ethnies, des sectarismes et des origines sociales et autres faux particularismes.’’ Il ajoute en ayant longtemps côtoyé ses compatriotes dans leur vécu : “Je crois que les Sénégalais sont fatigués de voir des gens faire de la politique sans que cette politique ne fasse rien pour les rendre plus heureux.’’ Une gageure pour Atépa, dans cette arène politique truffée de serpents venimeux où la seule volonté ne suffit pas, où le courage et l’abnégation doivent être ses marques d’action. Dans tous les cas, pour entrer en politique, la connaissance de soi doit précéder l’engagement politique. Ce qu’il ne faut jamais perdre de vue, c’est que faire de la politique, c’est avoir un pied dans l’histoire d’un pays. L’homme Atépa est à cette dimension : participer à la reconstruction d’un pays déstructuré, désarticulé sur tous les plans.
Plus d’un demi-siècle que le système mis en place continue de favoriser la plus grande arnaque qui perdure, la politique politicienne, avec sa conséquence d’une majorité qui endure sa souffrance et d’une minorité qui exhibe ses frasques ostentatoirement. Léopold Sédar Senghor l’avait bien compris. Cette réalité de politique politicienne, on la retrouve encore, car derrière une liberté de pensées, d’expression et d’association se profile insidieusement une course effrénée à l’argent et aux honneurs.
C’est ce programme de lutte contre le système établi que Pierre Goudiaby Atépa avait décidé cette année-là de dérouler quand, par déontologie, il a laissé à d’autres le soin de le faire, persuadé qu’avec les efforts de tous, sa réalisation est possible.
Pour terminer, nous dirons tout simplement, pour l’avoir bien côtoyé, que les attaques dont il fait l’objet sont infondées parce que n’ayant pas pris en compte toutes les dimensions de l’homme. Nous l’avons suivi à l’œuvre dans beaucoup de domaines dont :
les forums initiés sur fonds propres sur la crise casamançaise, à la recherche de pistes de solutions ;
les aides matérielles et financières accordées gracieusement aux étudiants casamançais démunis pour leur permettre d’aborder leurs scolarités avec sérénité ;
les hommages rendus à deux illustres fils de la région dont, le professeur Assane Seck et l’Educateur le ministre Emile Badiane ;
les rencontres pour la Paix en Casamance entre l’Etat du Sénégal, le MFDC, la communauté Sant’Egidio et le Collectif des cadres de Casamance.
Alors s’il vous plaît : rendons à César ce qui appartient à César. Du reste rien que ses œuvres disséminées à travers le monde font la fierté du Sénégal dans beaucoup de pays.

Ibrahima NDAW,
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