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Gaza : L’honneur par les étudiants

Gaza

Les étudiants sauvent l’honneur des “démocraties” occidentales

Une révolte sourde et pacifique se développe dans quelques universités et grandes écoles parmi les plus prestigieuses.
C’est avec plaisir que nous avons noté que les étudiants de notre ancienne université le Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont fait partie de la protestation non pas par pour soutenir le Hamas mais plutôt pour faire cesser les bombardements meurtriers en cours sur le réduit palestinien de Gaza.
Dans certaines universités, les autorités académiques ont fait appel aux forces de sécurité pour faire cesser les protestations, en ignorant les franchises universitaires. C’est triste et inquiétant : ce genre de manifestations/protestations ont eu lieu contre la guerre du Vietnam et le régime de l’apartheid sans que les autorités n’aient réagi de cette manière.
Ceci confirme le statut particulier de l’État hébreu par rapport au droit international. Pour les pays occidentaux, cet État a une licence et une immunité pour agir, comme bon lui semble, sans qu’aucune sanction ne vienne le frapper comme nombre de pays qui sont littéralement étouffés par les sanctions des Occidentaux. Une certaine doctrine religieuse préconise que devant une injustice les humains agissent pour la faire cesser, si cela leur est impossible, qu’ils la dénoncent par le verbe. Et si même la parole n’est guère possible, alors qu’ils la désapprouvent dans leur cœur.
Là est le danger pour Israël et son peuple qui a, en son sein, comme chez les autres, une majorité qui ne souhaite que de vivre en paix. Mais ces citoyens, partisans de la paix, sont pris en otages par une minorité d’extrémistes qui, par fanatisme religieux, qui, par caprices politiques et d’autres inhumanités, saisissent toute opportunité pour exercer une féroce domination sur ceux qui ont le tort d’être différents d’eux.
Les exactions actuelles à Gaza sont les germes des futures haines qui fleuriront dans les cœurs purs des enfants sous le déluge des bombes américaines, françaises, ou européennes de manière générale.
Ces petits Palestiniens, quand ils deviendront adultes, ne se souviendront peut-être pas des rations alimentaires larguées par l’aviation de ces pays qui arment Israël, mais seront sûrement face à l’impossible oubli des bombes qui ont détruit leurs maisons et tué leurs proches.
Le contrôle des médias par de riches hommes d’affaires a créé une communication catastrophique qui s’est résumée, à de rares exceptions près, “les Palestiniens sont responsables de ce qui leur arrive et le méritent”.
On s’étrangle lorsqu’on entend le secrétaire d’État américain parler d’une offre de trêve “d’une très grande générosité” d’Israël au Hamas (aux Palestiniens de Gaza ?).
Toutefois, il est réconfortant de voir les étudiants de diverses universités continuer à défendre les valeurs humaines universelles consubstantielles de l’identité de ces fabriques d’intellectuels, alors que leurs maîtres, pour la plupart, ont préféré aller en villégiature à Canossa.

Ababacar Sadikhe DIAGNE