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Eglise Saint Bernard : Immortel Bouziri

Affaire de l’église Saint Bernard de 1996

Immortel Saïd Bouziri

Les Évangiles et les Encyclopédies retiennent ces trois noms comme émergents des incidents de 1996 avec l’occupation de l’église Saint-Bernard par des sans papiers en lutte pour leur intégration : Ababacar Diop, Madjiguène Cissé et Anzoumane Sissoko.
L’administration du XVIIIème a eu une approche plus au niveau de la ceinture en immortalisant à sa manière Saïd Bouziri, 1947-2009, qualifié de “défenseur des Droits de l’homme ” : ses cris résonnent encore entre les rues Affre, le square Saint Bernard, la rue Saint Mathieu et la rue Saint Luc : au moment de l’évacuation de l’église Saint Bernard le 23 août, Bouziri cria de toutes ses forces ” Vous n’avez pas le droit “.
Il ne sera pas entendu, pas plus alors qu’aujourd’hui dans la longue marche des émigrés pour reprendre en terre d’Europe ce que la vieille démocratie les empêche de vivre chez eux-mêmes.
Heureusement, la mairie du XVIIIème a rendu hommage à Saïd en rebaptisant le square Saint Bernard à son nom ; ” d’une superficie de 1.308 m², il a été réaménagé en 1995. Son nom rend hommage au militant des droits de l’homme tunisien Saïd Bouziri (1947-2009) qui a vécu dans l’arrondissement de 1970 à 2009. Il n’y a pas de lien direct avec le Mouvement des sans-papiers à Paris en 1996 (Occupation de l’église Saint-Bernard) mais un lien direct avec le fait qu’il tenait une librairie militante rue Stephenson. Il a été renommé « square Saint-Bernard Saïd-Bouziri » par une décision du Conseil de Paris et inauguré par le maire de Paris Bertrand Delanoë le .

Prenons le bon côté des choses : on l’entend quand même encore, dans le dossier de 1996, lui militant des droits de l’homme qui n’a pas pu rester insensible au sort de la personne humaine en errance et privée de tout droit.

Si, 20 ans après, la presse s’est souvenue et a cherché les acteurs (Libération en particulier qui a retrouvé le curé et le Malien Anzoumane), Bouziri n’a pas bougé de cette terre qui est désormais la sienne.
C’est de cette place de rassemblement que tout est parti il y a près de trente ans aujourd’hui. Un mouvement né à Montreuil avec les difficultés de renouvellement de permis de séjour aboutit devant l’église Saint-Bernard après avoir transité par Pajol le 28 juin.Les étrangers en situation irrégulière arrivent à l’église Saint-Bernard le 28 juin 1996 et sont autorisés à y demeurer par le curé Henri Coindé ; le 23 août 1996, la police évacue les 300 étrangers quioccupaient depuis deux mois l’église parisienne pour demander leur régularisation “.
Ainsi naît aussi l’Histoire.

 Aujourd’hui, l’église Saint-Bernard est plongée dans un silence de cathédrale ; seuls quelques ouvriers sur l’extérieur ouest donnent un signe de vie, plus une chaîne neuve permettant l’accès sur une aile, les autres chaînes ayant rouillé sur place avec le temps. Le parc Bouziri reste le seul endroit de vie commune, regroupant la diversité culturelle, dans une commune volonté de vie et de vie commune.

 

Avec Libération
et Wikipedia