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La Ligne du Devoir

Constitution : Nul, etc… Prions !

Gouverner,

c’est prévoir

De notre correspondant en France

Prions pour que dorénavant la Constitution soit à jamais respectée dans notre pays et que plus jamais,  «Nul ne puisse faire plus de deux mandats consécutifs ».
Prions, parce que nous serons vite mis en face des réalités et aurons à faire des choix de confrontations entre un pouvoir omnipotent et le peuple dit croyant.
Prions, pour que notre pays échappe à la malédiction des cumuls de mandats, à la course effrénée des intérêts égoïstes, des mensonges éhontés, des flétrissures accumulées, des calamités de toutes sortes et des dilapidations sans vergogne aussi bien de nos forêts, que de nos ressources halieutiques et enfin, de notre gaz et notre pétrole.
On ne le répétera jamais assez ; « Gouverner, c’est prévoir ».
Cette maxime est propre à tous les hommes politiques qui souhaitent diriger le monde, disait Emile de Girardin, publiciste et journaliste. C’est essentiellement une façon de suggérer aux tenants des pouvoirs locaux ou nationaux de retenir cette sagesse politique bien installée dans l’usage.
Au Sénégal par contre, c’est comme si le débat sur la démocratie et la gouvernance n’avait plus de valeur.
À y voir de près, partout, les décisions au niveau de l’État consistant à diriger une institution ou à nommer un responsable dans les partis sont unilatérales. Très souvent, ce sont des médiocres, élus pour remplacer d’autres malhabiles, qui très souvent ne rendent pas gorge de leur mal gouvernance, en rapport avec les affaires de la cité.…

Et le cycle de recommencer tel un métronome dans l’éternelle recherche d’un minutage qui ne finit jamais.
La reddition de comptes politiques et économiques semble avoir fait long feu depuis l’acharnement fait contre Karim Wade et Khalifa Sall, des hommes sordidement combattus afin de les réduire à « leur plus simple expression », comme si Dieu n’existait pas. Khalifa Sall est immolé par le PS qui continue de se sucrer au sommet de l’Etat. Concomitamment, Karim Meissa Wade fait les frais d’une traque, tout seul, devant des ex-frères qui ont transhumé vers le pouvoir. La haine portée contre Wade par des gens qui ont eu à manger dans sa main pouvait s’arrêter là, si leur cruauté n’avait pas atteint l’animalité qui les caractérise la plupart d’entre eux.
Le candidat du PDS pourchassé, combattu aussi injustement, devait au moins être un motif suffisant pour retenir au bercail tous ceux qui prétendaient être frustrés à tort ou à raison, nuis ou déçus par des pratiques émanant du parti démocratique sénégalais en attendant sa complète libération, mais non en choisissant le chemin de la traitrise. Au Parti socialiste, on mange et on se tait tout en évitant le regard de l’ex-maire de Dakar.
Les populations, quant à elles, sont souvent laissées en rade par des régimes qui se succèdent sans réellement opposer la moindre résistance qui vaille. C’est peut parce que sociologiquement les populations sénégalaises ont épousé une tradition de paix et de dialogue. Me Wade disait lui-même qu’il « ne marchera jamais sur des cadavres pour accéder au palais », nous rappelons-nous !
Le mal du Sénégal se trouve aussi dans ses choix. Très souvent, les nouvelles recrues sont des inaptes inexpérimentés qui tâtonnent dans l’exercice de leurs fonctions ou, mieux, des revanchards au cœur aigris.
Alors, que voulez-vous ?
Au vrai, quand on parle de l’Afrique et particulièrement du Sénégal, on pense aussitôt au chthonien triptyque lié à la corruption, à l’incurie et à la mal-gouvernance.
Nos régimes se ressemblent presque tous de par la légèreté des décisions prises pour diriger nos cités. C’est comme si, en définitive, l’alternance ne servait plus à rien. Il est aujourd’hui normal que les citoyens, de quelque bord politique qu’ils soient, puissent dénoncer les abus des pouvoirs, même si ce sont eux qui gouvernent. Tant qu’on ne met pas les intérêts du pays au-devant des intérêts claniques et partisans, on ne s’en sortira pas.
Je proteste contre ceux-là qui hier criaient à hue et à dia contre des régimes parce qu’ils étaient juste dans l’opposition, et une fois au pouvoir au niveau local ou national, pensent devoir se sucrer honteusement sur le dos du peuple.
Dans moins de quinze mois pour les présidentielles, et dans quatre ans pour les locales, des compétitions saines départageront les gouvernants des gouvernés, toujours rebelles.
Sur le plan local, des cris d’orfraie ont été portés contre les anciens régimes municipaux qui pourtant nous regardent et nous observent. J’avais misé sur un canapé, pour plus de lisibilité dans les affaires et une parfaite convergence dans la gestion des affaires de la cité. Malheureusement, il semble que le statu quo a de beaux jours devant nous. Et j’ose, dans ce cas précis, croire qu’aucun grief ne sera un jour porté contre le « Wallu » pour rallonge budgétaire inexpliquée, que ce soit sur des dépenses de prestige (téléphone, carburant et divers) … et tutti quanti.

Pour les élections futures, gageons que des cris de « Au voleur ! » ne seront point portés contre nous libéraux et grands « donneurs de leçons », qui étions prompts à jeter le discrédit sur l’adversaire !
Sur le plan national, seule la « Super-inter coalition » pourra sauver l’opposition contre un Macky Sall qui tentera, à coup sûr, une troisième candidature tant l’homme est têtu et le Conseil constitutionnel reste bien évidemment à désirer.

Tidiane SÈNE,
Toulouse