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Cinéma-Babacar H. Dia, pierre précieuse Meilleure interprétation masculine pour son film

Cinéma africain : la relève assurée

 

Babacar Hann Dia

conte son film

“La pierre précieuse”

 

Une nouvelle distinction pour “La Pierre Précieuse“. Un film de Babacar Hann Dia qui, au Festival “Les Teranga“, a gagné le prix de la meilleure interprétation masculine remporté par l’acteur principal Oumar Ndour. Un film à succès qui place l’auteur réalisateur, Babacar Hann Dia, parmi les grands cinéastes kaolackois.

Entretien dirigé par Chérifa Sadany Ibou Daba SOW,

Cheffe du Desk Culture

 

 

 

Babacar Hann Dia est un jeune auteur/ assistant réalisateur et réalisateur de film. Sénégalais demeurant dans la région de Kaolack, il a fait ses études à Ziguinchor et à Kaolack puis à l’UCAD pour des études en Histoire, option Archéologie où il a  appris le cinéma avec “ciné UCAD”, avant d’intégrer “Cinébanlieue” aux Pparcelles assainies. Il a suivi plusieurs ateliers de cinéma et  participé à la réalisation de plusieurs films courts métrages en tant qu’assistant réalisateur. A coréalisé “La femme voilée ” en 2019 puis “La pierre précieuse ” en 2021.Il est le coordinateur du ciné club “Ciné Saloum ” à l’Alliance française de Kaolack.

Parlez-nous de votre film la pierre précieuse ?

Le film “La pierre précieuse” est un conte. Il raconte l’histoire de deux enfants qui veulent protéger une pierre découverte dans un site archéologique au profit de leur communauté et au détriment de leur oncle très endetté qui veut vendre la pierre à un antiquaire.
Le film est tourné à Kaolack en avril 2021 dans les villages de Sakha et de Paffa. Il est produit par le Groupe de Recherche et d’Essai cinématographique (GREC) suite au prix GREC/France TV que j’ai remporté au Festival international Dakar court en 2020. Il est préacheté par France 2.

Le film est sorti en 2022 projeté à l’ouverture du festival Dakar Court à l’institut français en décembre 2021, il est sélectionné dans plusieurs festivals comme Vues d’Afrique au Canada où il a eu la mention spéciale du jury, au festival les Teranga où il a remporté une mention spéciale du jury et la meilleure interprétation masculine, au Afrika film festival de Louvain en Belgique, au short film corner à Cannes…plusieurs films courts métrages en tant qu’assistant-réalisateur. J’ai coréalisé “La femme voilée ” en 2019 puis “La pierre précieuse” en 2021. Je suis le coordinateur du ciné club “Ciné Saloum ” à l’Alliance française de Kaolack.

Quelle est la particularité de la pierre précieuse ?

Et comment il a été accueilli par le public ?

La conception de “La pierre” m’est inspirée par le disque de Phaistos. La pierre est un symbole vivant dans le film ;  il est ce qu’on appelle dans le jargon du cinéma un “macguffin “dans le film. C’est une pierre qui retrace l’histoire de la communauté comme la pierre de la Rosette. Le film est bien accueilli par le public à chaque projection car il raconte leur vécu pour certains qui est la conservation de nos patrimoines face à la modernité. Partout où le film a été projeté, les gens s’y identifient et me félicitent. Même à l’étranger plusieurs festivaliers m’ont approché pour des projections dans leurs pays. J’ai réussi à le vendre au Brésil lors du festival de Cannes. Donc je peux dire qu’il est bien accueilli par le public tant au Sénégal qu’à l’international.

Vous êtes cinéaste auteur-réalisateur! Qu’est-ce qui vous a inspiré et retenu dans le cinéma ?

Une idole dans le cinéma ?

Je suis fasciné par le cinéma grâce au film de Ben Diogaye Bèye “Un amour d’enfant” joué par des enfants du même âge que moi à l’époque. J’étais en classe de CM2. Je me voyais bien dans le film. C’est comme ça que j’ai eu envie de faire du cinéma plus tard. Mais c’était un peu difficile car je ne connaissais personne pour m’apprendre le cinéma et les cinéastes étaient inaccessibles :  on ne les voyait même pas. Mais comme on dit :  “A cœur vaillant rien d’impossible” ;  je me suis battu et c’est ainsi que j’ai découvert “Ciné UCAD”. La création, l’amour de faire des films, raconter de belles histoires, faire voyager le public dans mon environnement,…bref faire vivre le cinéma me retiennent dans le cinéma.

Mon idole est Moussa Sène Absa : ses films m’inspirent beaucoup et me donnent des idées. J’adore beaucoup “Tableau ferraille” avec la musique et la construction de l’histoire…un vrai chef d’œuvre. Mais aussi Seydina Omar Ndiaye, le premier réalisateur à me faire entrer sur un plateau de tournage en tant qu’assistant-réalisateur. J’ai beaucoup appris à ses côtés si j’en suis là aujourd’hui,  c’est en grande partie grâce à lui. Je le remercie infiniment. C’est un mentor pour moi. Il me guide. Moly Kane aussi qui nous accompagne et nous montre le chemin qui crée des initiatives pour les jeunes générations ;  chapeau à lui aussi et à tous ceux qui nous aident et nous soutiennent à chaque fois. Ils sont très nombreux. Merci à vous tous.

Quel héritage voudriez-vous léguer aux jeunes cinéastes ? Que leur conseillez-vous ?

Je voudrais leur léguer un espace sain, de partager avec eux toutes mes connaissances et expériences. Que le cinéma, loin de certains préjugés, est un univers de partages, de découvertes, de rencontres etc. Qu’ils puissent faire des films eux aussi, raconter des histoires belles afin de trouver leur propre chemin. Je conseille aux jeunes de bien se former, de s’armer de patience surtout. Le cinéma est ouvert à tous, chacun peut trouver sa place. Avoir l’amour au cinéma, accepter les critiques, être humble et être toujours prêt à partager avec les autres. Ainsi, je voudrais féliciter le président de la République pour son soutien au cinéma à travers le ministère de Culture et de la Communication, la direction de la Cinématographie qui sont toujours là à nous accompagner pour le développement du cinéma sénégalais qui est parmi l’un des meilleurs sur le continent africain.