GMT Pile à l'heure

La Ligne du Devoir

Chronique : L’entorse du Dauphinat

L’entorse du dauphinat

La chronique de notre correspondant en France

Pour la première fois, la prochaine présidentielle sans la participation du président sortant Macky Sall pourra libérer les choix à la recherche du meilleur candidat susceptible de gouverner le Sénégal.

On peut penser éradiquer un vote-sanction par rapport à un président bien défini qui n’est plus sur la ligne de départ. Mais, au 25 février 2024, le vote se fera en fonction des différents programmes à présenter aux populations pour les orienter vers le changement escompté.

Voilà donc une épine de moins dans les lourdeurs qui gangrènent l’avancée de notre démocratie.

Ainsi nous aurons une bonne et claire orientation suivant les différents programmes que peuvent présenter les partis politiques qui désirent concourir au suffrage universel.                   

– Mes idées, certes « saugrenues » pour certains, continuent de me pousser à croire, en politique, que Senghor devrait choisir Abdoulaye Wade lorsqu’il fallait se libérer du pouvoir. Ne me dites surtout pas que Senghor socialiste n’était pas de la même obédience politique que son rival libéral d’antan. Un dauphin n’est pas forcément celui avec qui on a cheminé dans le même parti. Mais il peut être un patriote et un grand connaisseur de l’Etat, qui présente le meilleur profil parmi ses compatriotes à un moment bien défini, le tout dans l’intérêt supérieur de la Nation.

Abdoulaye Wade, dans le même ordre d’idées, de choisir Ousmane Tanor Dieng comme vice-président et, ainsi, enlever de la tête de ses détracteurs d’antan l’obsessionnel doute que le père voulait se faire succéder par son fils tant bien même « un père a deux vies, la sienne et celle de son fils », disait Jules Renard

Aujourd’hui, la même logique politique pour l’intérêt général devrait pousser Macky Sall à choisir Karim Meïssa Wade pour plusieurs raisons comme candidat à sa succession. Incongru peut-être pour des analystes politiques obnubilés par des concepts figés et des logiques du passé que suivent les partis pour se suppléer. Mais ma réflexion englobe l’esprit de la recherche du mieux offrant à chaque fin de règne sans calcul et sans parti pris, avec une préférence calquée sur l’intérêt général et pour la survie du peuple sénégalais.

Le dauphinat n’est en définitive que l’accaparement de l’appareil d’Etat ou politique d’un parti par une famille ou un groupe d’amis pour faire perdurer l’intérêt et les avantages d’un clan représenté par une minorité au pouvoir.

Une fois qu’on accède au pouvoir, c’est l’esprit de communauté et la sauvegarde des intérêts de tous qui doit prévaloir.

Avoir un leader qui arrive au pouvoir et qui ose se déclarer être au-dessus des intérêts partisans, tout en se soumettant exclusivement aux intérêts du pays, est le meilleur gage pour faire avancer vers la démocratie et le progrès. 

Il est temps en Afrique que le peuple puisse rester notre principale préoccupation pour que les alternances soient aussi raisonnées et non un simple changement d’hommes.

Quand on est animé par l’intérêt général et qu’on a le patriotisme en bandoulière, les colorations politiques s’amoindrissent pour laisser place au travail et au progrès.

Tidiane SENE,

Toulouse