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La Ligne du Devoir

Chronique : La Vérité 0cculte

Docteur Occultis de la vérité
La chronique de Tidiane SÈNE

De notre correspondant en France

Être patriote, c’est véritablement agir comme un vrai garant de la Nation. C’est aimer et se battre pour son pays, au prix de sacrifices suprêmes. C’est aussi, quelquefois, accepter de ne plus jamais vouloir briguer le suffrage universel à cause du respect scrupuleux de la volonté populaire, même si cette loi du pays vous est favorable. Aimer son pays, c’est enfin renoncer à pouvoir se présenter à une candidature vomie par tous, même si cette candidature semble légale mais pas raisonnable.
Malheureusement, mon pays le Sénégal est devenu le champion de la palabre, des non-dits et de la dissimulation. C’est pourquoi chaque entité que compose la Nation y va avec son style et sa conception selon ses intérêts. Ainsi, le discours est partout bien policé et plein de bonnes intentions, alors que dans les faits on est loin de ce qu’on paraît être.
Les politiciens, comme à l’accoutumée, sont dans leurs jeux favoris. Ils sont très à l’aise pour brouiller les pistes afin de se maintenir dans leurs stations privilégiées. Certains des religieux prient, mais ne montrent pas du doigt l’origine du mal pour le soigner. Ceux qui se réclament de l’opposition et qui cautionnent les dérives émanant des manifestations sont des complices, c’est-à-dire de véritables sacripants qui pillent et détruisent tout sur leur passage en s’attaquant à des familles ciblées.
Certains journalistes trop partisans débitent des bévues sur la base d’analyses biscornues souvent défavorables au régime, aux magistrats et aux forces de l’ordre et le tout sans discernement.
La vérité reste difficile à dire.
Il serait bon de savoir donc raison garder. D’autre part, beaucoup de patrons de parti politique et des patrons de presse deviennent de véritables larbins des coalitions, trahissant la ligne de leur propre parti parce qu’ils sont à la solde d’un autre groupe plus en vue.
Même des leaders semblent rouler pour le chef du parti le plus charismatique de l’opposition ou du pouvoir, sans suivre et prodiguer la vraie ligne de conduite émanant de leurs partis.
Le pouvoir, lui, dépassé par la crise sociale, semble avoir perdu sa boussole en naviguant sans gouvernail. Il s’appuie sur les forces de l’ordre tout en refusant de faire son mea-culpa qui consisterait à apaiser comme il se doit la tension sociale, par des propositions concrètes qui apaisent les cœurs et les esprits.
Une partie de l’opposition engluée dans des généralités semble n’avoir cure de la stabilité ou de l’avenir du pays.
Son discours digne d’apprentis politiciens n’a aucune orientation à inculquer aux Sénégalaises, pris entre les erreurs non assumées de belligérants qui, en y regardant de plus près, ne pensent qu’à conserver ou à conquérir le pouvoir coûte que coûte sans se soucier véritablement du lendemain de leurs compatriotes.
Aucune délégation émanant du pouvoir ou « Yéwi » n’est encore partie pour adresser des condoléances attristées à cette trentaine de familles éplorées. Aucune !

Tidiane SÈNE,
Toulouse