Camus : Une « étoile nord-africaine »… made in Algeria…

Albert Camus, « Fils d’Alger »

point de passage

Karl Marx a vécu à Alger.
Les Africains ont peu écrit sur Karl Marx.
Cette lacune devrait pouvoir être comblée par les jeunes générations de philosophes, de sociologues et d’économistes.
L’écart entre l’Occident (y compris l’Amérique du Nord) et l’Afrique, au plan des études marxistes, devrait pouvoir être résorbé.
Le grand savant, le Pr Cheikh Anta Diop, n’a pas eu le temps d’approfondir sa connaissance du marxisme.

Ainsi débute la chronique mensuelle de Vovo Bombyx qui recense les célébrités de l’Histoire ayant vécu ou séjourné en Algérie.

Camus, une « étoile

nord-africaine »…

made in Algeria…

Albert Camus, écrivain français, est né en Algérie le 7 novembre 1913.
Il est né dans le petit village de Mondovi (devenu Dréan) à 25 km de Annaba (anciennement ville de Bône).
Le soleil et la mer de l’Algérie ont marqué son « être au monde »…
Il a écrit en 1936 un mémoire intitulé « Métaphysique chrétienne et néoplatonisme » ; il a traité dans ce mémoire de fin d’études supérieures en Lettres de la pensée de Plotin et de Augustin d’Hippone (Saint Augustin) né à Thagaste (Souk Ahras),
Hippone (Hippo Regius) devenue Bône puis Annaba fait le lien entre les « deux philosophes ». Ils ont partagé le même territoire, Albert Camus a étudié également la philosophie à Alger.
La « pensée chrétienne » et son humanisme le conduira à réfléchir et à écrire sur la « misère en Kabylie » (juin 1939).
Albert Camus a été un fin observateur de la société algérienne sous la colonisation française.
Mer et soleil : le 14 juin 1830, la France « débarque en Algérie » sur la plage de Sidi Fredj (Sidi Ferruch), une ville située à l’ouest d’Alger qui abrite des « ruines romaines »…
La présence romaine en Algérie a été forte…
Hippone était une ville romaine…
Mer et soleil : Albert Camus écrit « Noces » en 1939, un recueil de quatre essais articulé comme suit :

1- Noces à Tipasa (Tipaza)
2- Le Vent à Djémila
3- L’été à Alger
4- Le désert.

Tipaza, une ville également située à l’ouest d’Alger, abrite des « ruines romaines »comme Sidi Fredj, comme Djémila…
Les « ruines romaines de Tipaza » sont devenues célèbres…
À Tipaza, une stèle a été érigée, en 1961, à la mémoire de Albert Camus par son ami Louis Bénisti.
Dans un extrait de l’essai de Camus intitulé « Noces à Tipasa », on peut lire :
‘« Je comprends ici ce qu’on appelle gloire : le droit d’aimer sans mesure… ».
Albert Camus, écrivain français, né en Algérie, a obtenu le prix Nobel de littérature le 16 octobre 1957 : il avait quarante quatre ans…
Il a quitté l’Algérie pour s’établir en France en 1940.
Il a été journaliste (Alger Républicain, Soir Républicain, entre autres) dans un organe resté célèbre en France, le journal « Combat ».
Albert Camus a défendu de nobles causes.
Il a écrit des pièces de théâtre célèbres : « Caligula », « Les Justes ».
Sur l’Algérie, il a déclaré un jour : « J’ai aimé avec passion cette terre où je suis né, j’y ai puisé tout ce que je suis et je n’ai séparé dans mon amitié aucun des hommes qui y vivent… ».
En 1958, il a pu acquérir une maison à Lourmarin, un village du Luberon, dans le Vaucluse en France.
Cette maison, apprend-on, était une ancienne « magnanerie », c’est-à-dire un ancien lieu d’exploitation de sériciculture, l’élevage du ver à soie, le ver à soie du Bombyx mûrier…
Mer et soleil : dans le massif du Luberon, il retrouve la lumière et les couleurs de son Algérie natale…
« Camus a choisi Lourmarin parce qu’il y a le Luberon derrière, il y a la mer et ensuite, il y a son Algérie natale »…
Albert Camus a choisi de dédier son discours du prix Nobel à Louis Germain, son instituteur, celui qui l’a découvert en Algérie à l’âge de dix ans…
L’homme est resté fidèle et reconnaissant….
Il avait pu rencontrer André Malraux, écrivain français talentueux et il a avoué un jour avoir lu « L’Espoir » de André Malraux, huit fois…
L’écriture de Albert Camus était faite de « cycles » : « le cycle de l’absurde » avec l’ouvrage intitulé « Le mythe de Sisyphe » (1942) et le « Cycle de la révolte » avec l’ouvrage intitulé « L’homme révolté » (1951).
Mais Albert Camus, c’est surtout ce « fils d’Alger » qui a écrit « L’Étranger » (1942) et « La Peste » (1947).
J’ai lu les deux romans, « L’Étranger » et « La Peste », en classe de seconde au lycée français de Bad Godesberg, en 1971…
J’étais loin d’imaginer à cette époque déjà lointaine que je « marcherai dans Alger la blanche » à la rue Michelet (Didouche Mourade) comme tant d’autres ont pu le faire…
Albert Camus a vécu chez son oncle qui tenait une boutique à la rue Michelet…
J’étais loin d’imaginer à cette époque déjà lointaine que je « marcherai dans Tipaza » au mois de septembre 1974, Tipaza que mon oncle avait tenu à me faire absolument découvrir, afin de pouvoir contempler la beauté des « ruines romaines » comme à Sidi Fredj…
J’ai appris récemment que le lycée Bugeaud à Alger où Albert Camus a étudié a été rebaptisé lycée Emir Abd el Kader…
J’ai entendu parler en 1974 de Souk Ahras, la ville près de Annaba, la ville où est né Saint Augustin, Augustin d’Hipponne.
Je venais d’arriver à Boumerdès (ex-Rocher noir), siège du Gouvernement provisoire de la République algérienne (Gpra) en 1962, une ville estudiantine, celle qui fut la mienne avec tous mes amis et frères de « Sénégal Midi » : ils se reconnaîtront en lisant ces lignes…
Certains nous ont quittés : ainsi va la vie, la vie est faite de cycles, comme nous l’a fort opportunément appris « Albert Camus : fils d’Alger… ».
La mère de l’écrivain Albert Camus, une française qui avait une lointaine ascendance espagnole, était sourde, elle ne savait ni lire ni écrire… Son fils Albert Camus, qui a couru et joué dans les rues du quartier de Belcourt à Alger, a écrit pour elle et il a été brillant…
« Ne s’éteint que ce qui brilla… ».
Alain Vircondelet a écrit un beau récit biographique en 2009, intitulé : « Albert Camus : fils d’Alger ».
Albert Camus a été certainement, dans le ciel qu’il a traversé, une « étoile nord-africaine »…
Made in Algeria…

Vovo Bombyx
15/02/2023

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Prochainement :

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