Blaise Senghor : Rideau en sang et l’arme
Fermeture de rideaux sur une saison théâtrale
riche de promesses à Blaise Senghor
« Dernière ligne droite » d’une œuvre gigantesque qui nous parle …
Ce jeudi, avec l’adieu au mois d’août, ce fut une histoire d’émotion et de sang qui a battu tous les records du silence dans une salle comble où il était interdit de pouffer de rire face a une tragédie vécue en direct depuis la mythique scène du Centre culturel Blaise Senghor : chaque seconde de ce spectacle oh combien mordant couvait un drame inédit, prédit par le sage du village, un vieillard adossé sur sa dernière décade du temps crépusculaire, psalmodiant avec regret les pages sombres d’une Afrique livrée aux guerres fratricides et aux charognards aux tripes gloussant de faim.
Les 2 prêtresses si éblouissantes et belles dans leur rôle de voyantes nous transportèrent jusqu’aux frontières sacrificielles du bois sacré pour invoquer les dieux de par leurs offrandes dont on ne peut hélas percer le mystère.
Le message de Sidy Fall est révélateur d’une conscience africaine aux abois : le Mali, la Guinée, le Burkina, le Niger, ….hier le Gabon sont un tableau de lambeaux de chaires macabres suffisamment illustratif de notre soif de pouvoir. Est ce à dire que l’Afrique est prise dans un étau « France-Russie » et qui sert dès balançoire aux jihadistes ? Bref ! C’est du reste ce que le témoin des faits, le tragi-comique et narrateur Balla Diop, semblait nous peindre à travers une série de démonstrations qui interpellent notre « conscience noire ».
Nos larmes n’avaient pas fini suinter le long de nos yeux et de nos joues quand brusquement survint du haut de tous les silences un violent coup de feu. Ce fut l’incident au pistolet de la jeune Awa. Un triste incident occasionnant la mort de celle-ci. Son seul tord aura été de vouloir empêcher à tout prix un conflit sanglant qui ne saurait laisser indemne la vie de la petite enfance et celle des vieillards sans défense. Incident mortel ou suicide volontaire de la petite Awa ? Seul son Général de père, majestueux et superbe dans son rôle de gangster et de despote, saura nous édifier.
Pour que la voix du théâtre se fasse entendre, encore une fois, il faudrait qu’elle ait le courage de fissurer le mur des enclos et les façades barricadées des luxueuses résidences d’État.
Le comédien n’a de cesse de vociférer jusqu’à la rupture du gosier, rien que pour se faire entendre. Ce, pour le bien de sa communauté. Mais le silence mortifère de nos Gouvernants sonne comme une réplique amère dans la sauce.
Bravo Sidi Fall !
Bravo Samba Mballo !
Bravo aux comédiens de VIS-TA-MINE-C.
Merci à Badiane que j’appelle affectueusement « fils » : xam na ma xam.
Merci à Dr Massamba. Choukran.
Pape FAYE,
Pdt Arcots