GMT Pile à l'heure

La Ligne du Devoir

Assemblée-Pape Diop si haut perché ?

Assemblée

Pape Diop au Perchoir ?

Le prochain président de l’Assemblée nationale pourrait faire bégayer l’histoire et ses compatriotes en revenant sur les mésaventures d’un Edem Kodjo du Togo entre 1994 et 2006.

 

Macky Sall manque de culture politique mais pas d’humour : faire de Pape Diop qui l’a rejoint le 11 août dernier le président de l’Assemblée serait un coup politique de génie et un bon pied de nez aux autres.

Le président Abdou Diouf le 31 juillet dernier

Les pressions internes à l’Alliance pour la République soumettent le président Macky Sall à rude épreuve pour la formation du prochain gouvernement, le choix du Premier ministre et la composition du groupe parlementaire de la majorité.
Le ralliement sans surprise de l’ancien maire de Dakar, ancien président du Sénat et de l’Assemblée pourrait pourtant sauver un chef d’État au bout du rouleau et pouvant prendre sa revanche sur une formation qui ne l’a au fond jamais accepté, encore moins soutenu.

Les faibles résultats depuis 2012 reposent moins sur une armée de généraux mexicains que sur l’absence d’élégance républicaine de celui qui n’a jamais fait confiance à ses compagnons d’infortune depuis ses tribulations politiques de 2008. Et qui les versera sans doute dans l’opposition en partant, en 2024, comme Abdou Diop en avait fait de même d’un Parti socialiste qui lui  en a fait voir de toutes les couleurs.

La palme revient à Gnassingbé Éyadema et à son successeur de rejeton Faure avec la parenthèse Edem Kodjo.

Edem Kodjo est décédé le 11 avril 2020 en France où il a été admis pendant neuf mois à la suite d’un accident vasculaire-cérébral.
Ancien Secrétaire général de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) de 1978 à 1983, Edem Kodjo avait aussi été le Premier ministre du Togo à deux reprises : sous la présidence de Gnassingbè Eyadéma d’abord, d’avril 1994 à août 1996, puis sous celle de son fils, Faure Essozimna Gnassingbé, de juin 2005 à septembre 2006.
La première fois, Éyadéma père avait choisi celui arrivé en 3ème position et qui pouvait faire la décision face à un leader de l’opposition qui prenait du poil de la bête.
Avec une voix, Pape Diop a joué le même rôle le 11 août dernier en donnant la majorité absolue d’une seule voix.

 

P. MBODJE