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Algérie : Charles de Foucauld, un Saint à El Goléa

La nuit ouvre des portes..
Peu de chrétiens savent qu’un Saint « vit » à El Goléa.
Peu de catholiques savent qu’il a été canonisé (il est devenu Saint Charles de Foucauld). Son nom est connu à la Sicap Baobabs à cause du dispensaire tenu par les Sœurs…
Les chrétiens du Sénégal ne le savent pas…
Je ferai un jour inch shaa Allâh le « voyage de El Goléa » et je le raconterai…
Comme j’ai fait l’autre jour (2 mai 2001) le « voyage de Tombouctou » et je l’ai raconté…
Il y a 333 Saints à Tombouctou.
Il y a un seul Saint à El Goléa…
Le « chemin des Saints » passe par Tombouctou et El Goléa…
L’ermitage du Père Charles de Foucauld se trouvait à Tamanrasset, non loin de la frontière malienne…
Nous devrions pouvoir « relier » Tombouctou et El Goléa.

Charles de Foucauld
Un Saint à El Goléa (Algérie)

Le père Charles de Foucauld assassiné le Premier décembre 1916 a été canonisé le 15 mai 2022 par le Pape François ; il est désormais commémoré le Premier décembre de chaque année. Nul ne sait quand et où se produira le « troisième miracle »….

Sainte Bernadette

Tout le monde ne sait pas que le père Charles de Foucauld avait choisi d’implanter son ermitage (il était devenu moine) à Tamanrasset, dans le désert ; la frontière avec le Mali était proche…
Il a vécu au milieu des Berbères et il a eu le temps de bien étudier la culture des Berbères ; il a laissé des travaux de qualité sur la langue Touareg car il était également linguiste.
Ses voyages, d’un continent à l’autre, qui prouvaient son attachement aux « peuples lointains » et sa foi en Dieu, ont été racontés par lui-même et par ses nombreux biographes.
L’Eglise du Sénégal et le père Baudu en particulier feront construire, après 1960, l’école Sainte-Bernadette, un jardin d’enfants, et le Centre Charles de Foucauld (rez-de-chaussée) à la Sicap Baobabs.
Il faut regretter que l’histoire du père Charles de Foucauld ne soit pas suffisamment connue au Sénégal et à Dakar…
Le père Charles de Foucauld avait décidé de « prêcher non pas par les sermons mais par l’exemple » …
Cette phrase devrait être méditée longtemps.
En Algérie, ce pays qu’il aimait et qu’il connaissait, il fit construire un autre ermitage dans l’Assekrem (Hoggar/Algérie) mais le « Frère Charles de Jésus » décida de revenir, en 1905, dans sa maison de « pierre et de terre séchée », l’ermitage initial qu’il avait fait construire à Tamanrasset, la « capitale des berbères » en plein désert…
Le père Charles de Foucauld avait fait de longs voyages mais il écrivit ces phrases étonnantes : « Je désire être enterré au lieu même où je mourrai et y reposer jusqu’à la résurrection. J’interdis qu’on transporte mon corps, qu’on l’enlève du lieu où le bon Dieu m’aura fait achever mon pèlerinage » …
Le Premier décembre 1916, le père Charles de Foucauld, « le frère universel », a été assassiné devant la porte de son ermitage à Tamanrasset (Algérie).
Le 26 avril 1929 et malgré ses recommandations expresses, il sera mis au tombeau à El Goléa devenu El Méniaa.
Son ami, le général Laperrine, sera enterré à ses côtés à El Goléa avant que la famille du général ne décide de transférer, quarante-trois ans plus tard, les cendres de ce dernier à Carcassonne, en France.
Le père Charles de Foucauld, l’ermite de Tamanrasset, dort toujours à El Goléa…
Il attend la résurrection…
Le père Charles de Foucauld a été canonisé le 15 mai 2022 par le Pape François
Il est désormais commémoré le 1er décembre de chaque année.
De l’ermite au Saint, le temps s’est écoulé dans l’espace…
La tombe du Saint se trouve à El Goléa, (El Méniaa)
Nul ne sait quand et où se produira le « troisième miracle »….
Charles de Foucauld est né le 15 septembre 1858, à Strasbourg, un an après la « fondation » de Dakar (25 mai 1857).
Il était officier de cavalerie de l’armée, diplômé de l’école spéciale militaire de St-Cyr et de l’école de cavalerie de Saumur.
Il est devenu ermite à Tamanrasset, une ville située à 1.900 km au Sud d’Alger.
Tamanrasset est la « capitale des Touaregs » algériens (ethnie berbère).
De nombreuses biographies ont été écrites sur cet homme exceptionnel, auteur anonyme du dictionnaire touareg-français.
Il a passé douze années de sa vie à étudier les Touaregs dans le désert.
Comme René Caillié, il est devenu explorateur, notamment au Maroc, un pays qu’il connaissait bien et où il aurait pu finalement s’installer et vivre sa foi chrétienne.
Il a étudié l’arabe et l’islam mais il est devenu moine « Trappiste » le 16 janvier 1890, en France.
Il a été ordonné prêtre en 1901.
Il est rare, dans l’église chrétienne, de trouver des « hommes de foi » au parcours si extraordinaire.
Une comparaison pourrait être établie avec Saint-Augustin, l’évêque d’Hippone (Annaba/Algérie) qui a beaucoup écrit sur la foi chrétienne.
Curieusement (mais il s’agit-là d’une simple coïncidence), le père Charles de Foucauld s’est converti totalement au christianisme dans une église de Paris, très connue, l’église St-Augustin, le 30 octobre 1886.
A analyser les itinéraires du père Charles de Foucauld, il apparaît qu’il a souvent choisi les grands espaces, les espaces désertiques, pour dérouler sa vie, aussi bien militaire (Maroc, Algérie) que religieuse (Syrie, Palestine, Algérie).
Et pourtant, il avait adhéré, en France, à la Trappe « Notre Dame-des-Neiges » …
Un certain rapport à l’espace et au temps caractérisait le père Charles de Foucauld.
Il a été géographe et explorateur.
Il a obtenu, le 9 janvier 1885, la médaille d’or de la société de géographie de Paris.
Le père Charles de Foucauld s’installe à Alger dès le mois de mai 1882, quelques mois après (et la coïncidence interpelle) l’économiste, le philosophe et le révolutionnaire Karl Marx (février 1882).
Il va parcourir plusieurs villes algériennes et faire la navette entre l’Algérie et la France.
Au mois d’octobre 1901, il prend finalement la décision de s’installer à Béni Abbès en Algérie, dans le désert.
Terre bénie ?
Béni- Abbès…
Le père Charles de Foucauld était attiré par les « forces du désert », espace où sa spiritualité pouvait se déployer librement et sans entraves.
Il créera, plus tard, dans le Hoggar (Algérie) une « Khaoua » (fraternité) ; il cherchait, en permanence, à tisser des « liens fraternels » entre les hommes d’une même terre.
Il a expliqué d’ailleurs qu’il était « désireux de s’implanter non pas là où la terre est sainte mais là où les âmes sont dans le plus grand besoin » …

Vovo Bombyx
27/3/2023